CHAPITRE I

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Par un temps orageux, à 2 km du PH ; je roulais accompagné de ma chère épouse sur une route desserte en prévenance de Makao, un village situé à l'Ouest de la ville où nous habitions.

Une année avait passé, que la société de construction de voies publics dont, le Directeur était mon meilleur ami ; avait été déléguée par le gouvernement, de bâtir un pont dans une région tropicale en vue de faciliter l'exploitation et le transport du bois dans certains sites de transformation.

Le travail accompli, et le pont achevé : la société songea à organiser une fête d'inauguration dont nous avons été conviés par Maxwell ma femme et moi.

Selon mes estimations, il était convenu que nous y passions la nuit après la fête, en compagnie de certains dignitaires haut placé de la société, et de quelques invités. Dès l'aube, nous reprendrons la route, pour regagner nos demeures. Seulement, je n'avais pas prévu que ma femme ne serait à son aise à la soirée.

À la tombée de la nuit, nous avons regagner le village pour ainsi faire la fête. Distrait par les villageois qui se donnaient cœur joie en spectacle ; je profitais sous les humbles applaudissements des invités,
à l'air de musique qui se jouait par les habitants de Makao, qui exprimaient avec joie, leur gratitude
au gouvernement.

Des pas de danses, sous les rythmes endiablés des tam-tams me donnaient envie de me joindre à eux, et à
participer au spectacle. Compte tenu de la situation, Maxwell en profita de ce moment pour se mêler à la foule et faire la fête, bien qu'il le fît de façon peu gracieuse. Dans l'agitation ambulante, il m'invita à se joindre à lui, mais je n'y avais pas le courage. Tout bien considéré, j'avais vite
changé d'avis.

Compte à Beatrice, elle se mêlait timidement aux réjouissances. Elle mangeait à peine et resta muet tout le long du spectacle. Elle gardait l'anonymat et observait le dynamisme de la soirée en écoutant certains dire des inepties sans prendre part à leur conversation. Sans plaisir, elle quitta aussitôt la table sans prononcé une parole, et s'éloigna de la fête.

Je lui ai couru après, avant de la voir adoucit à l'ombre d'un arbre à l'écart des autres, toute silencieuse. Je me suis rapproché pour prendre de ses nouvelles. Quand je lui ai pris la main, j'ai tout de suite senti qu'elle était fiévreuse, car m'a-t-elle dit bien après de mal supporter l'atmosphère et
l'entrain qui régnaient dans ce village. Son état m'a inquiété, et s'il venait à s'aggraver dans un lieu tel que celui-ci ci, n'ayant ni hôpital, ni pharmacie ni aucun médecin attitré, serait facheux. Je me suis alors décidé à rentrer ; peut m'importait l'heure qu'il pouvait faire, le bien-être de ma femme demeurait ma seule préoccupation.

Maxwell s'était approché de nous et à vu dans quel état ma femme se trouvait. Dans l'immédiat, il
m'a rassuré qu'elle avait le mal du village et qu'au bout d'un moment, ça lui passera. Malgré le fait qu'il disait la vérité, je ne pouvais pas mettre la vie de ma femme en danger, car me dis-je : « la prudence est mer de sureté ». Alors, je lui ai dit que je rentrai malgré tout. Il a essayé de m'en dissuader qu'il se faisait tard. Mais je lui ai dit que le malaise de ma femme, portait atteinte à sa santé, et rien ne passerait avant elle.

Il m'a compris et m'a demandé de faire attention sur la route.
Sur le chemin du retour, je conduisais en regardant constamment ma femme qui ne se plaignait pas sur ma façon de conduire. Elle portait ainsi un regard vide à la route sans dire mot. Le silence qui régnait entre
nous était si pesant, que j'ai fini par m'inquiéter. Quoique submergé par des pensés soudaines, elle a dirigé lentement sa main gauche sur ma jambe droite pour me réconforter.

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