𝐏𝐲𝐠𝐦𝐚𝐥𝐢𝐨𝐧

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5 minutes chrono.

Au contact de cette feuille se déposait d'une légèreté déconcertante, cette grande mine de crayon parcourant sans fin celle-ci. Cette main créait à l'indépendance de ma volonté ces lignes noires créant ces formes éternelles qui rendent cette douce satisfaction à mon cœur parfois dur. Une poudre provenant de mon crayon fétiche se posait sur cette surface blanche, qui fut envoler par mon souffle l'emportant dans cet air frais déclenchant une fine fumée de particules déjà oubliées. Ces longues heures à perdre du temps dites précieux pour certains, dans cette bulle imaginaire, étaient les seuls moments de sérénités dans ma tête où le vacarme gronde de temps à autres.

L'art de l'observation est celle que je pratique aussi loin que mes souvenirs sont clairs. On dit souvent que si un crayon se trouve entre mes mains, la parole ne m'est pas l'once nécessaire. Les yeux traduisent ces mots bruts qu'on n'arrive pas souvent à exprimer afin que ces contours délicats retranscrivent ces sentiments enfuis.
Le regard est la clé de la découverte de ce monde réel où chaque secret est à chaque coin de rue.

Pourtant loin d'exceller dans cet art, la patience et la volonté m'ont permises de rentrer dans une école d'art dans la ville de Tokyo. À vrai dire, ce n'était pas du tout celle de mes espérances néanmoins, une m'acceptait.

Partir loin de ma famille n'a pas véritablement eu de réelle impact étrangement. Au contraire, l'indépendance n'était qu'au creux de mes mains... Du moins, c'est ce que je pensais.
Cependant, une année déjà passée dans cet établissement, un sentiment d'abandon s'empare de moi.

Lorsqu'on atteint ses rêves du bout des doigts, on se demande si au final c'était la bonne décision. À forcer à me tuer à dessiner, la passion s'éteignait.

Est-ce que je suis réellement fait pour ça ? Est-ce ma destinée ?
Et le après ?....

Certains artistes vous diront que cette émotion n'est que la norme dans ce milieu artistique parfois féroce. Ce n'est qu'un léger passage avant de trouver une nouvelle frénésie afin de raviver la flamme de la passion... Longtemps à me questionner sur ces interrogations terribles, pour autant je ne comprenais pas ces dires. J'avais du mal à y croire.

Bien que le partage est essentielle entre individu de cette même passion, ce n'est qu'un monde sans pitié, où à la moindre occasion de t'écraser. Ils le feront sans vergogne. Comme si c'était une compétition sans fin, de qui finira par rester ou mourir. Une façon de penser qui me répugne où le seul échappatoire est la solitude silencieuse.

Une vague de culpabilité infini qui s'accroche éperdument au point d'arracher le dernier soupçon d'envie d'avancer... Jusqu'à ce qu'un jour, j'ai compris.

•••

En dessous de cet arbre du parc d'à côté, le vent emportait les quelques feuilles et fleurs qui restaient de cette douce saison. Mon carnet abimé se posa sur mes genoux me permettant de terminer le dernier croquis commencé quelques jours auparavant. En dessous de ce ciel bleu clair, ma respiration était en rythme de ce calme imperturbable, bien que les cris de certains bambins cassaient cela. Néanmoins, ça rendait le décor encore plus vivant.

Soudainement, une légère vibration de mon téléphone provenant de mon sac en tissu, retentit me rappelant qu'il fallait que je me rende à mon dernier cours de la semaine. Je me lève hâtivement après avoir rangé les quelques objets posés sur l'herbe fraiche, en n'oubliant pas de remettre mon bonnet à la couleur orange. Il n'était pas très joli, mais je l'appréciais tout de même pour une raison que j'ignorais. À vrai dire, je recevais de multiples remarques me disant qu'il fallait que je le retire à tout prix. Généralement, je laissais ces reproches dans un mutisme habituel.

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𝐁𝐨𝐝𝐲 𝐋𝐚𝐧𝐠𝐮𝐚𝐠𝐞 [𝘖𝘯𝘦 𝘚𝘩𝘰𝘵 - 𝘙. 𝘚𝘶𝘯𝘢]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant