Chapitre 6

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PDV Jeanne 

Le temps passait mais le monde restait toujours aussi vaste. Je ne comptais plus le temps que j'avais passé à le traverser et à découvrir ses différents paysages. Depuis que j'avais vu Lucie il m'arrivait de me sentir appeler mais j'avais toujours contre le fait de disparaitre pour pas que Roland trouve ça trop étrange et se mette à me poser des questions voire pire se mette à me suivre. 

R - Comment trouves-tu le paysage ? 

J - Intéressant 

R - Intéressant ? 

J - ...

Depuis quelques jours l'appel se faisait de plus en plus fort et j'avais beaucoup de mal à lutter contre, si bien que je ne suivais plus les conversations avec Roland et que je ne faisais plus attention à ce qui m'entourait. Ignorer la force était mission impossible, plus je l'ignorai et plus j'avais mal, j'avais l'impression d'exploser de l'intérieur que mon âme brule. C'est donc à bout de souffle et de force que je finis par m'écrouler au sol sous le regard inquiet de Roland. 

R - Que t'arrive-t-il ? 

J - L'appel 

R - Encore ? 

J - Je ne le contrôle pas putain alors commence pas 

R - je n'ai rien dis mais tu ne devrais pas lutter 

J - Sans blague 

R - J'aimerais savoir qui t'appel ainsi 

J - ....

R - Bon va si 

Je fermai les yeux me recroquevillant sur moi-même. Je laissais enfin cette force m'emporter avec elle, mon corps se détendit et toutes mes douleurs disparurent alors. Autour de moi tout n'étaient que faisceaux de lumière, c'était beau, je sentais mon cœur s'apaiser. Je me laissai transporter jusqu'à voir au bout de ce tunnel une lumière blanche. Mon corps se matérialisa à nouveau et j'apparut dans mon ancien appartement. Je fus surprise d'être ici mais quand je vis Lucie en boule sur le canapé je compris très vite que c'était elle qui m'appelait sans cesse. Je me mis à regretter avoir résisté si longtemps surtout que quand je vis ses larmes je me doutais qu'elle avait besoin de moi, alors laissant parler mon cœur je m'approchai d'elle. Doucement je m'assis sur le canapé et l'enlaçai contre moi, je savais qu'elle ne pouvait pas me voir car elle était réveillée mais je pensais qu'elle pouvait me sentir enfin c'est ce que je supposai et j'espérai avoir raison. Lucie pleurait et d'une voix fébrile dit. 

L - Tu me manques

Mon cœur se serra à nouveau, je me sentais mal, coupable, je sentais le poids du monde sur mes épaules mais je l'avais mérité. J'avais mérité ma souffrance après tout je les avais abandonné arrêtant de me battre pour elles. Je resserrai mon étreinte contre son corps frêle essayant de lui transmettre toute ma chaleur et mon amour, cela avait l'air de bien marcher car elle cessa de pleurer, elle ferma les yeux et s'endormie dans mes bras. Je restai un instant dans cette position profitant de pouvoir l'admirer. Je finis par me relever, me pencher près de son oreille et lui soufflai. 

J - Je veillerai toujours sur toi 

Je ne savais pas si elle avait entendu mais je l'espérai, la porte du salon s'illumina de la même lumière blanche qu'à mon arrivée ici. Je soufflai un bon coup jetait un dernier regard à Lucie et entrai dans la lumière. Le trajet du retour se fit en silence, je laissais toutes mes émotions m'envahir en profitant pour pleurer et vider mon cœur meurtri et lourd. Je me mis à hurler ma douleur et ma peine, j'hurlai à men arracher les cordes vocales et percer les tympans. La sortie se fit voir je me repris alors, je séchai mes larmes et reprit mon calme et mon sérieux pour ne pas éveiller les soupçons. 

J - Je suis de retour 

R - Enfin je vais commencer à croire que tu cherches à me fuir 

J - haha bien sûre que non 

Si je pouvais je le ferais mais je savais que peu importe où j'irais dans ce monde il me retrouverait toujours, j'étais coincée avec lui à jamais alors je priai pour que Lucie m'appelle à nouveau et que je puisse m'échapper quelques heures de ce nouveau cauchemar vivant. Vous me direz pourquoi le fuir alors que je l'ai choisi ? C'est très simple depuis que nous étions ici Roland avait changé, il était devenu de plus en plus sombre é détraqué, les premiers jours il n'avait rien laissé paraître mais au fur et à mesure il ne put plus le cacher. Roland perdait son humanité pour enfiler la veste d'un monstre de film d'horreur. 

R - Jeanne !!

J - Quoi ? 

R - Putain te fout pas de moi ça fait dix minutes que je t'appelle

J - Me parle pas comme ça

R - Tu es à moi alors je te parle comme je le veux 

J - ...

Avant que je ne puisse répondre quoique se soit Roland me saisit par gorge m'étouffant. Il me souleva du sol avec une facilité affolante, puis peu à peu resserra son étreinte sur ma nuque, je ne pouvais plus respirer, j'haletai. Roland sourit, ce sourire qu'il avait quand nous étions dans la base, ce sourire qui me faisait peur. Puis d'un seul coup il me relâcha et se recula de moi les yeux apeurés. 

R - Je suis désolé, je ne voulais pas

J - Si tu le voulais c'est ça le problème

R - Je te jure que ...

J - N'en parlons plus 

Je frottai ma nuque douloureuse alors que l'homme regardait ses pieds, l'espace d'un instant j'ai cru qu'il avait peur de lui-même mais les images de ce qu'il m'avait fait finirent par faire fuir cette hypothèse. Comment un homme comme lui pouvait avoir peur de faire du mal. 

R - Ou allons-nous maintenant ? 

J - Je ne sais pas pourquoi ne pas trouver un monde avec des habitations pour une fois 

R - D'accord 

Je me mis en marche Roland sur mes talons, je repensais à tout ce qui s'était passé à l'instant puis mes pensées dérivèrent sur Lucie. Elle me manquait, je voulais la revoir et passer du temps avec elle. Mais pour le moment je devais faire attention à ce que Roland ne me tue pas sinon s'en était finis pour de bon de moi et jamais je ne pourrais la revoir. 

Le recueil des petits cauchemars TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant