Le recueil des petits cauchemars TOME 2

Chapitre 10

PDV Jeanne 

Le temps commençait à se faire bien long dans mon monde, Roland était toujours sur mes côtes, il ne me laissait jamais seule bien longtemps. J'en avais marre mais je ne disais rien de peur qu'il ne s'énerve et perde le contrôle de lui-même. Petit à petit Roland changeait, il perdait la mémoire et ses souvenirs, son comportement s'assombrissait même physiquement il commençait à se transformer. Le voir ainsi m'avait permis de découvrir que tous les monstres de ce monde devaient être d'anciens humains qui n'avaient pas voulus partir au paradis ou en enfer et avaient donc décidé de rester dans ce monde parallèle au nôtre. 

R - Dis-moi Jeanne

Mon corps entier frémit face à sa voix froide, je sortis de mes pensées redressant la tête vers mon interlocuteur. J'arquai un sourcil voyant son regard lugubre sur moi, Roland s'approcha de moi et m'attrapa par les hanches. Je sursautai à ce contact et me dégageai de son emprise non sans mal. 

J - Quoi ? 

R - Ca fait un petit moment que j'y pense

Je soufflai d'agacement devant ses phrases jamais finies. J'haussai les épaules, respirai un bon coup en me reculant un peu de lui gardant une distance de sécurité au cas où la situation dégénèrerait. 

J - Putain accouche merde

R - J'ai des besoins du vois

Roland fit un pas vers moi, son visage était pervers, je savais très bien de quoi il parlait mais il en était hors de question. Je n'étais ni sa copine ni sa pute alors il se contenterait très bien de sa main. Je reculai d'un pas alors qu'il avançait encore vers moi. 

J - Il en est hors de question va te trouver une pute 

R - Mais personne n'est aussi bien que toi 

A ses mots je blêmis et me figeai sur place. Roland en profita pour venir m'enlacer et me bloquer contre lui, au moment où je réalisai ce qui se passait il était trop tard. Je gesticulai dans tous les sens pour le faire me lâcher mais rien n'a faire il était coriace.

R - Laisse toi faire

Je sentis ses mains commencer à parcourir mon cœur, j'eus un haut-le-cœur de dégout et luttai comme je le pouvais pour m'échapper de son emprise. Alors que Roland continuait ses caresses malgré mes supplications je sentis un truc dur se former dans mon dos, je déglutis sentant l'homme se frotter à moi. Coincée et ne pouvant rien faire je fermai les yeux priant pour qu'il arrête ce qu'il faisait ou que quelqu'un vienne me sauver. c'est à ce moment que je me sentis appeler, on m'avait entendu, je souris doucement me concentrant sur cet appel et me laissai transporter. 

R - Sale garce reste là

Roland m'attrapa le bras mais cela n'eut aucun effet, je disparus complètement soufflant de soulagement et priant pour qu'il se soit calmé à mon retour. Ma vision revint à la normale alors que les traits de l'institut se dessinaient devant moi. J'étais sur le parking face au gros chêne où se trouvaient Lucie et Katrine entrain de discuter. Je m'approchai doucement d'elle les écoutant parler avant de prendre part à la conversation moi aussi. 

K - l'air frais fait du bien

L - Oui

J - Je vois qu'on s'amuse sans moi

L - Jeanne ? 

Je vis Lucie me chercher rapidement du regard avant de me trouver derrière Katrine, je lui souris, sourire qu'elle me rendit aussi tôt. 

J - Salut

L - Que fais-tu là

J - Tu m'as appelé

L - Bien sûre que non

J - Tu ne le sais peut-être pas mais ton cœur si

 Je lâchai un instant ma belle du regard pour le porter sur Katrine, je fis le tour d'elle la détaillant. Elle n'avait pas changé, toujours cette prestance et cette élégance. Je me sentais heureuse et apaisée à leurs côtés, je me tournai à nouveau vers ma blonde pour lui parler mais d'un seul coup mon corps disparu. Je ne pus qu'entendre le cri de Lucie au loin. 

L - Non !

Jeréapparu plustarddansmonmonde, maisàmonarrivéejenevisRolandnul part. Celam'inquiétai, j'enavaisfroiddansledosenimaginanttoutcequ'ilpouvaitêtreentraindepréparersecrètement. Auloinjelevisapparaitre, jenecomprispastoutdesuitecequisepassaitavantderecevoiruncoupdepoingmajestueuxdanslafigure. Jereculaiencriantsouslaforceducoupmetenantlenezquisaignaidéjà. Jerelevailatêteencolèrevers l'homme et lui hurlai. 

J - Mais tu n'es pas bien 

R - Tu es à moi 

J - Mais n'importe quoi 

R - Je refuse de te partager tu m'entends 

Je ne comprenais rien à ce qu'il me disait du moins rien jusqu'à ce qu'il me tend une fleur, cette fleur aurait pus paraître anodine mais quand je la vis tout mon corps se contractai d'un seul coup. Roland sourit alors que je comprenais enfin son attitude, cette fleur-là poussait dans le parc de l'institut, cela voulait dire que Roland m'avait suivi et avait tout vu. Ce que je redoutai le plus venait de se passer. 

J - Tu m'as suivis 

R - J'en avais marre que tu me files entre les doigts 

J - Tu n'es pas bien 

R - Oh que si maintenant je vais très bien 

Roland s'avança vers moi sourire aux lèvres, je déglutis en reculant. J'avais peur de lui, vraiment peur. Roland m'attrapa le bras me tirant vers lui assez pour que son visage se retrouve à côté de mon oreille. Là il me souffla.

R - Ne t'en fais pas je vais te dresser et pendant ce temps j'irai voir ta belle pour la tuer

J - Non 

R - Ainsi plus rien ne se mettra entre nous 

J - Lâche moi 

Roland sourit à nouveau avant de claquer des doigts, un trou noir se forma sous mes pieds, en tombant dedans je criai une dernière fois laissant mes larmes m'échapper. Le trou se referma au-dessus de moi faisant disparaitre l'homme de mon champ de vision. Je tombai durant un long moment mais je finis enfin par toucher le sol ou plus précisément m'écraser contre lui. Ma tête tournait, j'avais mal partout, autour de moi ce n'était que les ténèbres, je me recroquevillai sur moi-même pleurant à chaude larmes. Je m'apitoyai sur mon sors avant d'entendre une voix que je haïssais le plus au monde. 

- Qu'avons-nous là ?

J - Cuisto de merde

- Hum je suis ravi de te revoir 

J - Pas moi 

Je me redressai sur mes jambes et fis volte-face pour regarder ce monstre qui m'avait découpé plusieurs fois en morceaux. Nous nous jaugions du regard dans le silence de la nuit.