Les aventures de Diamant Noir

Chapitre 6

Une bonne ration d'herbe et tout le monde dort profondément sauf notre vaillant Diamant Noir qui veille soigneusement, tous ses sens en éveil car les Terres Sauvages sont de plus en plus proches et elle renferme des animaux un peu dangereux, Diamant Noir ne les craint pas mais se doit de veiller à la sécurité de ses congénères.

Fort heureusement, la nuit se passe impeccablement et Diamant Noir se promène parmi ses semblables endormis, quand il entend un bruit de sabots à l'extérieur de la muraille. Intrigué il saute sur le sommet de la muraille et découvre une jument à la robe aussi noire que la sienne mais elle paraît en piteux état, aussi Diamant Noir décide t'il de descendre à sa rencontre. Il réalise son contrebas tout en souplesse et se réceptionne parfaitement à quelques mètres de la jument noire. Il n'a pas besoin de s'approcher pour constater qu'elle est grosse de plusieurs mois, elle tremble de froid et vacille dangereusement sur ses jambes. Diamant Noir s'approche doucement pour lui montrer qu'il ne lui veut aucun mal et l'interroge sur sa présence ici.

La jument noire lui répond qu'elle se nomme Princesse de la Nuit, qu'elle vient de très loin et souhaiterait se réfugier auprès de lui, Diamant Noir l'écoute avec attention en secouant sa crinière. Puis envoûté par sa beauté et conscient que dans son état elle ne peut se défendre, il accepte qu'elle fasse partie de son troupeau. Morte de fatigue, Princesse de la Nuit se détend enfin sans hésiter, ravie à l'idée de pouvoir enfin s'allonger confortablement sans se soucier des prédateurs. Voici comment notre merveilleux Diamant Noir rencontra la jument de sa vie.... Alors Diamant Noir pousse une fois de plus l'énorme rocher qui masque l'entrée secrète de la muraille et rassure Princesse de la Nuit en lui disant qu'il la rejoint tout de suite.

Elle s'avance donc d'un pas chancelant puis Diamant Noir referme l'ouverture derrière elle avant de sauter allègrement par-dessus la totalité de la paroi. Il se réceptionne à quelques pas de Princesse de la Nuit et l'invite à approcher davantage tout en hennissant doucement pour avertir ses congénères qu'ils ont une invitée. Curieux les chevaux du troupeau de Diamant Noir s'approchent, et observe avec étonnement la nouvelle venue. Car excepté le fait que c'est une jument et qu'elle est pleine, elle ressemble extrêmement à Diamant Noir. Elle est à peine moins grande et en dépit de ses flancs élargis, ils remarquent son impressionnante musculature très semblable à celle de Diamant Noir et se demandent si elle est capable des mêmes prouesses physiques que lui lorsque son état le lui permet.

Diamant Noir leur apprend qu'elle se nomme Princesse de la Nuit et l'invite ensuite à raconter son histoire. Princesse de la Nuit accepte volontiers mais demande si elle peut d'abord s'allonger car elle n'en peut plus. Diamant Noir accède immédiatement à sa demande, et lui indique l'endroit le plus confortable, Princesse de la Nuit se couche de suite et pousse un soupir de soulagement. Ensuite elle se déclare prête à narrer entièrement son histoire et prévient son public qu'elle n'est pas très gaie et fort longue. Puis elle commence ainsi : « Je suis née dans un ranch très loin d'ici car ma mère était une jument domestique que mon père avait rencontrée par hasard un jour qu'il s'était écarté de son trajet habituel. J'y ai vécu pendant deux ans seulement car le jour même de mes deux ans, mon père un étalon sauvage nommé King vint me chercher et m'emmena avec lui découvrir la vie sauvage.

Pendant une année entière, tout se passa merveilleusement bien et puis le lendemain de mes trois ans, notre troupeau fut pourchassé sans répit par un important groupe de cavaliers. Mon père me confia la tête du troupeau et s'interposa pour nous donner une chance de fuir. Malheureusement nous étions cachés quelques mètres plus loin derrière un bloc de rochers quand nous avons entendu plusieurs coups de feu puis plus rien sauf le bruit des sabots qui s'éloignait. Nous sortîmes prudemment de notre cachette pour constater que mon père était mort. Nous l'avons enterré du mieux que nous avons pu et après une minute de silence pour honorer sa mémoire nous sommes partis au galop pour nous éloigner de cet endroit désormais maudit et trop dangereux car les cavaliers pouvaient revenir à chaque instant.

Le temps des malheurs venait de commencer et il n'était pas prêt de s'achever.... Malgré mon jeune âge, je commandais donc le troupeau de feu mon père et nul n'avait protesté de cet état de fait.