Les aventures de Diamant Noir

Chapitre 7

Quelques semaines plus tard à des centaines de kilomètres, au sortir d'une petite vallée protégée où nous nous étions arrêtés pour la nuit, nous fûmes une nouvelle fois pris en chasse par un groupe d'une vingtaine de cavaliers à croire que nous étions le seul troupeau à intéresser les chasseurs de la région, nous partîmes donc au grand galop droit devant nous. À ma grande tristesse, de nombreux chevaux furent capturés car ils n'étaient pas assez rapides. Et comble de la malchance, nous arrivâmes bientôt droit sur un immense canyon comme il en existe quelques-uns ça et là. Je me savais capable de le franchir mais qu'en était t'il des autres chevaux ? Hélas pour beaucoup ce fut une chute mortelle de plusieurs mètres.... Seuls trois chevaux à part moi avaient pu franchir cet immense canyon.

Malheureusement les cavaliers, furieux de voir que nous leur échappions, nous ont tiré dessus avec leurs revolvers. Je me suis jetée sur le sol juste à temps mais mes trois compagnons n'en n'ont pas eu le temps, ils ont été tués chacun par une balle et sont tombés au fond du ravin. Sans doute les cavaliers ont-ils cru nous avoir eu tous les quatre car ils sont repartis aussitôt, j'ai donc attendu quelques minutes par prudence avant de me relever et je suis partie au galop sans demander mon reste. J'ai galopé sans m'arrêter pendant des semaines entières, espérant arriver dans une région peu habitée où je pourrais repartir de zéro.

Mais le destin était loin d'en avoir terminé avec moi, j'ai erré pendant plusieurs jours dans un labyrinthe de parois rocheuses très rapprochées avant de déboucher sur une grande plaine verdoyante qui paraissait fort accueillante. Je m'y suis donc arrêtée et le lendemain j'ai rencontré un étalon gris qui était lui aussi tout seul, il m'a rapidement fait la cour mais je ne voulais pas de lui. Il l'a très vite deviné mais m'a laissé croire que je pourrais lui échapper. Une nuit, il m'a saillie avec beaucoup de violence et de brutalité avant de me renverser sur le sol et de m'y maintenir avec ses antérieurs. À ce moment là, j'ai compris qu'il me garderait près de lui que cela me plaise ou non. J'ai donc résolu de m'enfuir, je ne connaissais pas sa rapidité mais était quasiment certaine qu'il serait incapable de me rattraper.

Il m'a fallut quelques mois pour préparer ma fuite dans ses moindres détails, j'étais donc déjà grosse de cinq mois le jour où j'étais prête à m'enfuir. Au cœur de la nuit, j'ai marché tout doucement le long de la falaise qui s'élevait sur la droite et dès que j'ai aperçu les montagnes au loin, j'ai pris le trot puis le galop. Le temps qu'il s'aperçoive de ma fuite, j'étais déjà perchée au sommet de l'une des montagnes. Il m'a vue et s'est élancé au galop vers les fameuses montagnes, mais je ne l'ai pas attendu. À peine l'ai-je vu démarrer que je suis repartie à grande vitesse, j'ai dévalé la dangereuse pente presque à pic en ralentissant seulement un minimum car j'entendais son galop se rapprocher. Une fois rendue en bas, j'ai filé à la vitesse de la lumière pour le décourager mais cet imbécile a continué envers et contre tout. J'ai voulu garder cette allure jusqu'à ce qu'il décide enfin de s'arrêter. Mais le destin en a voulu autrement, un gigantesque canyon s'est soudainement dressé devant moi et j'y ai vu le meilleur moyen de lui échapper définitivement.

Je souhaitais bien entendu qu'il ne soit pas capable d'un tel exploit et heureusement pour moi, la chance m'a enfin sourit pour la première fois de ma vie. J'ai réussi un superbe saut en arc de cercle qui m'a déposée cinquante mètres après le bord du précipice, tandis que lui a tenté de sauter mais s'est écrasé au fond du gouffre sans que cela m'émeuve le moins du monde. Au contraire, j'étais ravie d'être enfin débarrassée de cet enquiquineur. Un seul problème restait, à savoir combien de temps dans mon état actuel serais-je encore capable de galoper, de me défendre et de réaliser quelques exploits comme celui d'aujourd'hui ?

Au bout de quelques minutes de réflexion, je me suis dit tant pis, je verrais bien.

Et bientôt j'entendis parler d'un merveilleux étalon noir dont on disait bien des compliments et l'on racontait que celles et ceux qui faisait partie de son troupeau étaient les plus chanceux du pays car il les défendait avec énormément de courage. J'ai donc décidé d'essayer de le trouver, espérant qu'il m'accueillerait dans sa harde ainsi je serais en sécurité. C'était le début d'un long et pénible voyage qui m'a menée jusqu'ici, j'ai bien cru ne jamais y parvenir. J'ai été attaquée à plusieurs reprises par des lynx, des pumas, des loups et des ours, j'ai franchi nombres de canyons et de chaînes de montagnes poussée par mon instinct et en écoutant attentivement quelques rumeurs j'ai rapidement trouvé votre piste et l'ai suivie de mon mieux mais alors la fatigue m'a cruellement rattrapée car je suis grosse de dix mois.