Beauty in Darkness Tome 2

Toi pour moi, toi et moi

La maison est atrocement silencieuse, tandis que je me sers un café. J'ai pas fermée l'œil de la nuit, et la douleur que me procure le pansement est insupportable. Je n'arrive pas à rationner le fait que je me sois faite tirer dessus, et que je ne sois pas morte. Je suis totalement sous le choc, et mon corps semble insensible à une douleur morale que je combats difficilement. Sam entre dans la cuisine, un léger sourire sur les lèvres, je lui tends alors une tasse dans un silence devenu alors presque serein.

Il bois une gorgée du café, puis pianote sur son téléphone tandis que je reste perdue des mes pensées.

J'ai envie de rentrer chez moi.

Je veux pouvoir me dire que je suis en sécurité, dans mon cocon.

- Il est où ? fis doucement Sam.

- Sorti faire des courses, fis-je en souriant, tu n'a pas vu Lorcan ?

Sam se renfrogne aussitôt. J'ai vite vu qu'ils ne s'appréciaient que par politesse ces deux là, mais cela ne m'empêche pas de les adorer au même titre. J'ai vraiment eu le feeling avec Lorcan, mais je suis très attachée à Sam, qui fut le premier à me tendre la main.

- Oh sûrement reparti se terrer en Italie, crache Sam, on aura des nouvelles dans 10 ans.

Mon cœur se serre, mais je me contente d'acquiescer. Je ne peux cacher ma tristesse à ne pas pouvoir lui avoir dit au revoir, ni le remercier pour tout ce qu'il a fait pour moi pendant sa durée de séjour ici. 

- Il reviendra, souffle Sam, Lorcan est l'ombre de Connor, comme Connor est la sienne. 

J'acquiesce, puis range les ustensiles de ménages. Je soupire un bon coup, puis m'adosse à l'évier. Je me sens atrocement vidée, et un peu perdue aussi. Je voudrais pouvoir mettre sur pause mon esprit pour quelques heures, juste apprécier le calme. 

- Tu  veux en parler ? fis timidement Sam en posant son café.

Je sais que je devrais être déboussolée. Certaines seraient mêmes horrifiées. Mais ce n'est pas mon cas, je ne ressens rien lorsque mon esprit me rappelle la scène à laquelle j'ai assisté plus tôt. Je me fais peur, dans ma façon si naturelle de ne pas être apeurée, ni dégoûtée de la vision que j'ai eu de Connor. Je devrais pourtant ne pas cautionner ça, mais je ne lui ferais aucune leçon de moral. Je savais ce qu'il allait faire, avant même qu'il ne sorte du coma. Je savais comment il allais s'y prendre, j'ai juste laisser faire. Je me fais peur, par ma façon de banaliser la torture...! 

- Je....Je ne sais pas...., fis-je. 

Sam me détaille quelques secondes, puis vint me prendre dans ses bras. J'accepte volontier son étreinte, totalement paumée entre mes pensées contradictoires. 

- Tu n'a pas à t'en vouloir si cela te fait trop...., me fit doucement mon ami. 

J'inspire puis sourit, touchée par sa bienveillance. 

- C'est le problème je pense...., fis-je difficilement, cela ne me fait ni chaud, ni froid. 

Sam s'écarte pour pouvoir me regarder, puis me sourit. 

- Tu es sa nana, t'en a vu des vertes et des pas mûres, soit pas étonnée, rigole-t-il. 

Je rigole, puis hausse les épaules, faussement convaincue. Il revient me prendre dans ses bras, tandis que je le laisse faire calmement. 

- Tu es quelqu'un de bien, garde toujours ça en tête, me fit-il plus sérieusement. 

- Merci Sam, soufflais-je. 

Il me frotte  doucement le dos, puis me relâche. Je lui souris, il m'adresse un clin d'œil puis un appel le fit sortir, me laissant seule. J'inspire un bon coup, puis part finir de nettoyer.