prologue

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Je regarde le paysage. Les champs et les arbres de campagne ont laissé place aux maisons de bois et de briques, grandes ou petites, du village dans lequel mon frère habite. Quand j'ai appris qu'il habitait dans ce petit village de campagne, j'ai été très surprise. Petit, il aurait préféré mourir que de venir s'installer ici. Pour les vacances, c'était super, on explorait tous les deux, mais la ville était plus pratique et civilisée. Ce sont ses mots, que je n'approuve pas certes, mais se sont ses mots. Je n'ai aucune idée de ce qui l'a poussé à venir s'installer ici, mais je compte bien lui demander.

Cela fait plusieurs mois qu'on se parle par internet ou par cellulaire, et quand je lui ai annoncé que l'orphelinat dans lequel j'étais avait brulé et que j'allais être transférée dans un autre de mon choix, il avait crié, que dit-je, il avait hurlé, qu'il y en avait un dans sa ville et que j'avais intérêt à venir y habiter. J'avais accepté sur le champ à l'unique condition que les animaux soient acceptés. Il était hors de question pour moi d'habiter sans mon chien, et heureusement, il avait était accepté sans problème.

Castiel m'a dit qu'il en avait un aussi, de chien. Il a ajouté qu'il ne s'entendait pas toujours avec les autres, mais je compte sur Homicide, le mien, pour ne pas se faire détester de Démon, celui de mon frère. Démon...c'est bien le style de nom que mon frère aurait donné à un chien. Il a toujours préféré les noms dans ce genre, les noms qui font peur. Il aurait été capable de prendre Enfer s'il n'avait pas choisi Démon. Je fais plus dans le choquant pour ma part. Comme Homicide, Meurtre, Suicide, Mutilation, Torture et je vous épargne la suite. Si j'étais un chien, je préférerais de loin Homicide que Démon. Je trouve Démon trop...stupide et basique. Il ne m'avait pas dit la race, mais un beauceron ou un rottweiler serait tout à fait son genre. Le mien, c'est un bâtard. Un croisement si vous préférez. Entre doberman et pitbull. Il est un peu plus grand qu'un doberman (?) et a une mâchoire de pitbull. J'ai dû avoir un permis pour l'adopter, « il reste dangereux », avait dit le mec qui m'avait donné le permis. Je l'ai eu juste après qu'il soit né, il y a un an et demi.

Il était seul sur le bord de la route, a attaquer tous ceux qui s'approchaient de lui, quelque-soit leurs intentions. Et il ne faut pas mettre un chien comme lui en colère! Je l'ai observé et je me suis rendu compte qu'il ne mangeait pas. Je lui ai apporté de la bouffe et de l'eau. Je me suis laissé mordre au bras, mais finalement, il a compris que je ne voulais pas lui faire mal. Je l'ai amené chez le véto, pis quand on a été sûr qu'il n'était pas malade et que toutes ses petites blessures ont été soignées, j'ai entamé les procédures pour l'adopter. Simple non? On est rarement séparé en dehors des classes, et c'est cool. Il m'obéit au doigt et à l'œil, un vrai ange! Mais bref! Il est dans le wagon à bagage pour l'instant, et sous calmant, il ne supporte pas les voyages en train!

Plus que 20 minutes! Je joue avec une mèche de mes cheveux verts. C'est long! Enfin, on entre en gare. Le train s'arrête. Je descends et marche...ok, et cours vers le wagon à bagage. Je vois ma valise noire et mon chien qui commence à aboyer en me voyant. Je prends ma valise et ouvre la porte de la cage pour le laisser sortir. Il renifle un peu et lève la tête. Maintenant qu'il est sorti, je peux prendre la cage, qui est trop lourde pour moi quand il est dedans.

Je lève la tête et commence à chercher la touffe rouge de mon frère, qui a dit qu'il viendrait ici. Je le trouve après quelques minutes de recherches. Il a une centaine de mètres de moi et vient de me voir. On se regarde dans les yeux. Des yeux que je redécouvre avec un bonheur impossible après 9 ans de séparation. Je prends la caisse et ma valise et ordonne à mon chien de me suivre. Castiel avance vers moi et moi vers lui. On se rapproche l'un de l'autre. Une fille suit mon frère. Je m'en fiche. 15 mètres...10 mètres...8...5...2...je lâche mes affaires et lui saute au cou. Il me serre dans ses bras tellement fort que je manque de m'étouffer. Mais je m'en fiche. Je me fiche de tout. Je me fiche de mon chien qui aboie après Castiel. Je me fiche de la blonde qui tire la tronche depuis que je suis contre mon frère. Je me fiche des gens qui me regardent bizarrement à cause de la couleur de mes yeux et de celle de mes cheveux. Je me fiche de tout. La seule chose qui importe, c'est que maintenant, je suis avec mon jumeau, et que plus rien ne nous séparera jamais.

ils ne nous sépareront plus jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant