chapitre 17 : point de rupture

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Giana ouvrit les yeux sur un plafond immaculé qui lui donna le vertige. L'odeur du désinfectant et le bruit aigüe qu'émettait le cardiographe lui donna la réponse quant à l'endroit dans lequel elle se trouvait. Les souvenirs des dernières heures lui revinrent en mémoire, lui rappelant l'échec minable qu'avait été sa tentative de fuite.

Le Soldat l'avait rattrapé, en la traquant comme un vulgaire gibier et résultat des courses : elle se retrouvait dans un hôpital, blessée et incapable d'aller nulle part, tant sa tête tournait, assommée par l'anesthésie et les analgésiques que lui avait administré le médecin en plus d'une petite dose supplémentaire de sédatif sur ordre du Soldat.

Dans le coaltar, elle essaya de se redresser, sans succès malheureusement.

— Ah ! Vous vous réveillez enfin !

La voix guillerette du médecin qui s'éleva la fit se tourner vers lui. Giana tomba sur un homme vieux aux cheveux grisonnants et de petite taille qui l'observait avec un petit air d'elle-ne-savait quoi sur le visage. Un peu comme s'il s'adressait à une enfant.

— Comment vous sentez vous Giana ?

— Sortez moi de là ! le supplia-t-elle dans un murmure.

Le docteur lui offrit un sourire rassurant, son dossier sous le bras.

— Croyez moi, vous ne risquez rien ici. Mis à part le léger traumatisme crânien causé par la chute, rien de grave n'a été détecté. Vous avez quelques hématomes et contusions certes, mais rien qui ne puisse s'aggraver. Votre césarienne devrait cicatriser comme il se doit si vous ne forcez pas trop Giana. Je vous recommande énormément de repos et vous devrez être sur pied d'ici une bonne petite semaine !

Abasourdie, Giana l'observa lui donner les détails de son état de santé avec l'envie de lui faire bouffer son carnet. Pourquoi était-il aussi calme ?

— Non...

— Oh si ! Je vais vous garder en observation. Vous aurez tout le loisir de vous reposer ici.

— Vous ne comprenez pas ! geignit-elle en cherchant à se redresser.

Sa tentative se solda, une fois de plus par un échec. Giana comprit que quelque chose n'allait pas alors qu'elle sentit quelque chose retenir ses membres le long de son corps. Elle s'agita et découvrit avec horreur qu'elle était attachée à son lit.

— Que... qu'est-ce que ça veut dire ?

— Giana...

— Détachez moi !

Elle se tortilla en tirant sur ses poignets, ne comprenant pas pourquoi il avait fallut en arriver là. Prendre de telles dispositions alors qu'elle était pratiquement sûre qu'elle était arrivée ici inconsciente. Cela n'avait aucun sens ! Du moins, pas pour elle.

— Calmez vous Giana.

— Je me calmerai quand vous m'aurez détaché ! Pourquoi vous faites ça ? Vous n'avez pas le droit !

Elle continua à s'agiter tel un beau diable, bien loin maintenant, des effets de l'anesthésie qui l'avait tenu sur un petit nuage, complètement étourdie. Elle était encore faible, mais rien qui ne l'aurait empêché de se battre, combien même ses muscles se trouvaient être à l'état de légume à cause de la dose de calmants qui lui donnait encore l'impression d'être dans un brouillard et l'empêchait de réfléchir correctement.

Mais elle avait beau se sentir drogué, Giana savait que ce n'était pas normal de se réveiller de la sorte.

— T'es réveillé ! C'est pas trop tôt !

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant