Lorsque je me réveillais le matin suivant, c'était essentiellement parce que mon oreille emplie d'habitude n'arrivait pas à cerner ces petits bruits que j'entendais. Cela me rappelait ces bruits du foyer miteux dans lequel j'avais échoué. Vous vous doutez bien qu'immédiatement je me trouvais debout prêt à me défendre. Doucement, je m'emparais de la batte de baseball que Jimmy gardait en décoration. C'était bien un Américain ! Leur baseball, tout un poème. Il avait essayé de me convertir et avait abandonné en pleurant de rire lorsque j'avais résumé ce que j'avais compris du jeu. Bon, nous nous étions mis d'accord sur le fait que je n'étais pas un grand sportif. Pour le coup, je le regrettais. Il me semblait soudain qu'il aurait été plus que nécessaire que je sois mieux armé type sport de combat. Jimmy, lui, dormait en ronronnant doucement. J'ouvris délicatement la porte et m'approchais doucement de l'espace salon et cuisine de l'appartement d'où semblaient provenir les bruits inhabituels. L'appartement était bien éclairé mais les plateaux et bols de la veille n'étaient plus en place. Je refusais de me replonger dans les souvenirs de la nuit. Pas le moment. Il y avait définitivement quelqu'un. Un bruit côté cuisine, ma cuisine. Une ombre apparue lentement. Embusqué le long du mur, je préparais la batte qui, enfin, aurait une utilité. Au moment d'abattre mon arme improvisée sur ma pauvre victime, un cri strident me figea.
- Mon husky ! Enfin ! Sept jours ! On avait dit sept jours ! Plus jamais ça ! Promis ? Est-ce que tu sais combien tu as failli me tuer ! Abruti de clebs ! Mais bon, ce matin, j'ai réussi à épuiser le chien de garde à poil blond. Je suis très fier de moi ! Mais non, pas comme ça ! Je lui ai demandé de faire du shopping, mon chou ! Un mois que je n'avais pas écumé mes boutiques et nous avions, enfin j'avais besoin, de quelques petites choses pour me faire beau ! Tu sais comme c'est important. Être moi, c'est beaucoup de travail. Toi, tu tiens la route mais cette chiffe molle a loupé le réveil ce matin. Remarque, si je n'l'avais pas éteint, il aurait pu l'entendre. Mais voilà, je suis là ! Enfin ! Quel chantier dans cet appart, j'ai tout rangé du coup ! Vaisselle faite ! Par contre, je veux mes lasagnes en compensation.
Max ! Évidemment que c'était Max. Il m'avait manqué ce grand roux. J'allais lui sauter au cou lorsqu'il me regarda bouche bée. Il promena lentement son regard sur moi. C'est nullement gêné qu'il reprit son babillage après un autre moment d'observation que je ne compris pas.
- Pétard ! Y'a rien à jeter ! Il a eu l'œil ce con de poulpe . Par contre, donne-moi une minute.
Il sortit son téléphone puis commença à tapoter furieusement.
- Comme tu me dois des lasagnes, je troque, dans ma grande bonté, ce petit plat contre un après-midi shopping. Pour toi, bien sûr. Alors, il nous faudrait ... Voyons voir ... Tondeuse, ciseaux, bande de tissu jetable, cire ...
- De la cire, m'étonnais-je. Qu'est-ce que tu vas faire de cire ? Pas besoin de bougies.
- Mais non, me réprimanda-t-il. Pas de la cire à bougie ! Cire à épiler. On prendra la bleue pour ta peau sensible de débutant.
- Mais, Max, tu me fais quoi là.
Un ronronnement suivi d'un souffle dans mon cou me provoqua des frissons. Ces petites attentions intimes avaient pris une signification totalement autre après cette nuit. Jimmy s'était rapproché de moi me prenant dans ses bras, mon dos contre son torse nu.
- Ma petite pomme ? Tu sais combien je t'aime.
Je rougis. Je n'étais pas encore bien à l'aise avec tous ces attentions et pourtant c'était si agréable. Dans son regard attendri, comment pouvais-je douter de la véracité de ses mots.
- Je suis quelqu'un de très libre. Tu le sais ?
Je hochais la tête.
- Tu sais qu'exposer mon corps, même nu, ne me gêne pas. Le corps humain m'est familier avec mon métier.
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Pour vivre
Художественная прозаC'est lorsque tout va mal que le choix se présente violemment à soi. Choisir une mort de l'âme qui envahit déjà tout ou bien choisir la vie et ses explosions chaotiques. C'est le choix de Sam. Partir. Tout quitter pour recommencer. Pour apprendre à...