chapitre 6

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P.D.V. de Matel

En temps normal, j'aimais la littérature.

Par contre, quand c'était un vieil homme aussi ennuyeux et vulgaire que monsieur kane qui me l'expliquait sous une canicule de la mi-journée, je n'avais qu'une envie: sauter par la fenêtre et ainsi échapper à cette torture inhumaine.

D'habitude, je ne venais que très rarement à ses cours: on l'avait trois fois dans la semaine et j'y allais maximum deux fois.

Mais pour toi, cette semaine j'avais fais exception car j'avais besoin de mon cahier d'histoire pour commencer à réviser mais également de mon portable parce que j'étais certaine que tu allais perdre.

D'accord, je n'allais pas vraiment te le prendre ton cellulaire mais juste te narguer pour ta défaite qui t'aurait été causée par ton ego surdimensionné.

Sauf que tu n'étais pas venu.

A la première heure, je m'étais dis que tu attendais sûrement le cours de biologie mais à celui-ci non plus t'étais pas présent.

Et comme le français était notre dernier de la journée, je me maudissais tout au long d'avoir confié ma note d'histoire à un type que je ne connaissais même pas et qui, parallèlement, s'avérait être un très mauvais perdant...

Je somnolais presque devant l'explication que je juge erronée que nous donnait ce cher professeur sur un poème des surréalistes quand j'ai cru t'apercevoir devant la porte.

J'avais froncé les sourcils quand je t'ai vu toquer à cette dernière feignant être étranger à la classe.

Tu avais par la suite salué tout sagement le professeur pour ensuite demander à me parler sous un fou rire général dans la salle.

Simplement parce que monsieur Kane ignorait que tu étais de la classe et con qu'il est, il m'a demandé de te rejoindre parce que tu voulais me dire quelque chose.

J'avais rigolé comme tout le monde en te retrouvant devant la salle où tu m'as remis mon cahier sous mon sourire à la fois satisfait et confus.

Je vérifiais que toutes les leçons y étaient bel et bien inscrites quand je t'ai senti te baisser à mon niveau, un regard moqueur m'étant adressé pour me demander:

-Alors; miss, pari tenu?

- Il me semble que si!

-Bien, maintenant, à mon gage.

J'avais soupiré, les bras croisés pour te demander:

- Ok! Et que veux monsieur?

-Viens, tu vas le savoir.

-Comment ça viens? On est en plein cours je te rappelle.

-Et toi, t'as pas le choix je te rappelle! En plus, le cours de monsieur Kane, sérieux?

-Qu'importe, je ne peux pas partir comme ça et laisser mon sac.

- Ok! Reste là, j'arrive.

M'avais-tu dis et le temps que je comprenne, tu étais retourné dans la salle prendre mes affaires, dire je ne sais quoi à Kane pour finalement me rejoindre alors que j'étais encore surprise par ton audace.

- Mais qu'est ce que tu lui as raconté?

- Que j'étais ton frère, que notre grand-mère malade avait urgemment besoin de te parler.

-N'importe quoi! Et il a gobé tout ça comme ça?

-Pour yaw Kane da werr?

J'avais gloussé face à ta remarque alors que tu portais mon sac pour me devancer après m'avoir demandé de te suivre.

On était sorti de l'établissement et tu t'étais arrêté devant une grande moto de laquelle tu avais pris un casque que tu m'avais tendu.

-T'es malade?

- Quoi? T'aimes pas les motos?

-J'aimerai vivre encore un peu plus longtemps, si tu vois ce que je veux dire.

Tu avais rigolé pour me dire:

-Mademoiselle aurait peur?

- Non j'ai pas peur, j'ai juste...

-Quoi qu'il en soit, je te rappelle que tu me dois un gage et si j'avais voulu, je t'aurai exigé de la conduire cette moto.

- Ha Ha!

- Allez monte, tu as ton casque, en plus je suis un très bon conducteur. Tu as juste à t'accrocher à moi et me faire confiance. N'aies pas peur, on arrivera sains et saufs, Incha'Allah!

- Tu as intérêt salif!

T'avais-je menacé en mettant le dit casque alors que tu t'installais au côté conducteur.

Comme tu me l'avais demandé, je m'étais accroché à toi et fermé les yeux de crainte.

Dieu sait que je n'avais aucune idée du chemin emprunté pour arriver devant ce grand immeuble situé en centre ville et où tu m'avais rassuré de te suivre jusqu'à un appartement situé au quatrième.

Tu veux que je te dise un secret, pendant un instant, j'ai vraiment flippé ce jour là.

Sérieux, imagine un gars te dit que tu lui dois un gage, qu'il peut te demander de faire n'importe quoi et qu'il t'amène dans un appartement?

C'était louche.

Mais la fille bornée et téméraire que j'étais ne voulait pas te montrer sa peur, ni ses pensées.

Elle t'avais suivi dans la pièce typique de l'habitat d'un jeune adolescent.

Ce n'était pas bien rangé, enfin, pas pour la maniaque du nettoyage que j'étais.

Il n'y avait pas de vêtements ou trucs qui traînaient, juste une grande télé qu'on avait trouvé allumée, une Playstation, des restes de popcorn sur un grand bol posé sur une table rase devant un grand canapé:

- Tu vis ici?

N'avais-je pu m'empêcher de te demander.

-En quelque sorte.

Avais-tu répondu d'un ton évasif avant de m'inviter à m'asseoir.

- Tu veux boire un truc?

- Non merci.

-D'accord.

Avais-tu dis pour finalement revenir d'une cuisine américaine avec deux bouteilles de soda que tu as ouvert devant moi pour me tendre l'une en me disant:

-Moi aussi j'aurai trouvé ça louche qu'un gars m'amène dans un appart où on est seul et qu'il me propose à boire mais rassure-toi j'y ai rien mis.

- Je n'ai pas dit que je ne te faisais pas confiance.

- Je sais.

- Alors? Et si tu me disais ce que tu attends de moi parce que là, c'est bientôt pour moi l'heure de rentrer de l'école.

-Sauf que tu n'es pas à l'école. Tu es ici avec moi pour un gage.

-Et c'est quoi ce gage?

-Je veux...qu'on...

Avais-tu fais exprès de réfléchir pour me sortir:

-Soit amis.

Comme L'éclairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant