Il n'est que 9h mais je trépigne déjà d'impatience avant son arrivée. Mes parents ont claqué la porte de la maison il y a une heure pour aller travailler, et je me suis dit que ça serait l'occasion d'inviter Raphaël pour passer un moment à deux, voire peut-être sauter le pas ...?
Il acquiesce 5mn après avoir reçu mon message. Pourtant, il est en bas de chez moi seulement quelques minutes après.
Lorsque je le lui ouvre la porte, je lis sur son visage un sourire malin, presque hautain. Il me dit : "Pourquoi tu t'es préparée ? On ne va nulle part non ?"
-Non mais qu'est-ce qui m'empêche de me faire belle estime toi heureux !
-Ouais ouais
Mais j'étais encore bien trop naïve à cette époque pour déceler la moindre méchanceté dans ses propos, tout ça car il suffisait qu'il dépose un baiser brusque sur mes lèvres juste après.
- Raphaël comment ça se fait que tu sois déjà là ?
-J'étais avec des potes. D'ailleurs j'ai un cadeau pour toi.
Les yeux ébahis, sachant qu'il ne m'a jamais offert de cadeau, je reste là les bras ballants.
Il me balance un pot de glace de fast-food entamé et ajoute suivi d'un fou rire : "allez je sais que tu kiff cette glace, régale toi."
La glace était fondue. Et je n'aimais pas la glace au chocolat.
Il s'installe alors sur mon canapé, me fait signe pour que je le rejoigne. On s'entrelace pendant de longues minutes. Il brise ce silence :
-Et si on allait dans ta chambre ?
- D'accord !
Consciente de ce qui m'attendait à la suite de cette proposition, je me persuade peu à peu que ça serait peut-être la solution pour qu'il soit plus attentionné avec moi. Oui je sais, la Nina qui relierait cette phrase aujourd'hui se trouverait tellement idiote ! Mais à ce moment là, du haut de mes 15 ans et de mon ignorance concernant le véritable amour, je suis certaine qu'un garçon à qui l'on offre ce privilège serait obligé de rester. Quelle erreur de penser ça.
Ses bras commencèrent à étreindre mon corps, et ses mains se baladaient un peu partout sur chaque parcelle de mon corps, je percevais chaque souffle dans le creux de ma nuque. Je sentis son envie grandir, ses désirs se décupler. Mais pourtant, ses détails me paraissaient interminables et pesants. Je ne souhaitais qu'une chose, passer le cap une bonne fois pour toute pour que la situation entre nous s'améliore, que les choses changent et peut-être qu'il prenne en maturité. Qu'il devienne un homme. Il déboutonna ma chemise, et je ne cessais de le regarder. Quant à lui, il semblait assoiffé de sang. Je me donnais alors à lui, le souffle coupé par l'extase qui m'envahit. Jamais je n'avais connu de douleur aussi plaisante. Mais ce sentiment fut de courte durée.
Raphaël se redressa, et reboutonna son pantalon. Il me regarda en souriant puis m'embrassa :
"C'était cool !"
Entre la frustration et le contentement le lien était étroit, j'avais déjà oublié la sensation que cela me procurait et je voulais la revivre. Mais malgré ça, je sentais que la tension était redescendue drastiquement. J'avais imaginé ma première fois comme un feu qui grandit, qui se consume, puis se termine en étincelles, dans une ambiance tamisée et en parfaite harmonie. Mais la vérité c'est que le garçon en face de moi n'avait subit aucune transformation après cet acte. Il était toujours le Raphaël nonchalant, aux yeux bleu vagues et mornes. Le Raphaël qui n'est sensuel que pour obtenir ce qu'il veut, qui ne me prête guère attention, qui ne m'aime pas, en vérité. Au fond de moi je le sais déjà. Quand je le vois se rhabiller frénétiquement, sans m'adresser un mot ou poser un regard sur moi. Je sais qu'il ne m'aime pas. Mais je m'efforce de me rassurer en me murmurant qu'il va changer grâce à moi, grâce à ce que je lui ai apporté. Ses mots vinrent mettre fin à mes pensées :
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Slow-Burn
RomanceQui a dit que les âmes-sœurs devaient forcément être faites l'une pour l'autre ? Les chemins de Nina et Adrien ne cessent jamais de se croiser, mais pourtant tout semble vouloir les séparer. Et si l'amour pur n'était pas le véritable amour qui nous...