Le recueil des petits cauchemars TOME 2

Chapitre 26

Mireille siffla et les loups se jetèrent sur moi. Je les regardais tous les uns après les autres et me laissai guider par mes mouvements et mon instinct. Je soufflai un coup fortement me vidant la tête et serrai l'épée dans ma main. Les loups s'approchèrent, je portai le premier coup qui atterrit dans le flanc de l'animal qui glapit de douleur. 

M - Parfait continue

J - Ha oui c'est bien 

Déconcentrée par Mireille je ne vis pas le loup qui me frappa de plein fouet me faisant chuter sur le sol. Je relevai la tête vers mon assaillant, une vague de colère s'empara de moi, je me sentais bête d'avoir baissé ma garde. 

J - Putain 

M - Ne te déconcentre pas

J - Je sais 

Mon corps chauffa, je me redressai sur mes pieds faisant face à ses bêtes. Je portai mon arme à mon torse et frappai une nouvelle fois. J'attaquai esquivant du mieux que je pouvais les diverses attaques des loups. Je me sentais de mieux en mieux comme-si le poids sur mes épaules s'envola soudainement. Je volai dans le vent transporté par cette douce rage. Je tapai et tranchai mes ennemis qui revenaient toujours en surnombre. Mon regard se fermi, je fermai les yeux et me laissai guider par tout ce qui m'entourait. 

J - C'est parti 

Je sentais l'air sur ma peau, l'air se fendre sous ma lame mais aussi sous les pas des loups. Je respirai à grandes bouffées tentant de trouver par l'odeur la localisation de mes ennemis. Je sentais la fatigue arrivée après plus de vingt minutes de bataille mais je ne lâchai rien, je continuai de me battre sans jamais faiblir, je voulais montrer à tous de quoi j'étais capable, je voulais leur montrer que j'étais digne d'être leur reine. J'étais tellement à fond dans mon combat que je n'entendis pas tout de suite la voix de Mireille m'appeler.

M - Stop !

Je m'arrêtai net sans comprendre et ouvris les yeux. En regardant tout autour de moi je constatai avec joie que tous mes assaillants étaient morts et que leurs corps sans vie jonchaient le sol. Du sol coulait de leurs cadavres, sang qui me fit déglutir. Une soudaine soif se fit sentir au fond de ma gorge, mon corps trembla fortement et d'un geste incontrôlé je m'approchai d'un des loups. 

M - Non !

J - Je ...

Mireille comprit ma détresse, elle s'avança rapidement vers moi et m'attrapa pour me tenir contre elle. Ma respiration fut chaotique, je tentais tant bien que mal de retenir ma soif mais cela fut plus dur que prévu. Mireille me regardait sans bouger, je pouvais lire dans ses yeux de la compassion mais aussi de la fierté. 

M - C'est bien respire 

J - Je...Je 

M - Ne parle pas 

Alors que je lutais je me sentis faiblir, mon poids se déroba sous mes pieds, mes yeux vacillèrent, j'étais à bout de souffle. Mon amie le vit et me porta contre elle. Alors que nous rentrions vers le manoir mon corps me lâcha, je m'évanouis. Quand je me réveillai plus tard je vis qu'il faisait déjà nuit dehors, je me redressai avec beaucoup de difficultés dans mon lit. Tous mes muscles me tiraient et me faisaient mal, je grimaçai de douleur. mais tentai tout de même de sortir du lit. 

M - Ne bouge pas 

J - Mais...

M - Tu dois laisser ton corps se reposer 

Alors que j'allais répondre mon ventre se mit à gronder fortement, je rougis gênée alors que ma conseillère se moquait de moi en riant. 

M - Je t'apporte le repas

J - Merci 

Mireille disparue un instant avant de réapparaitre un plateau en main. Elle le déposa sur le lit. J'y vis un bouillon de poulet avec du riz à la sauce. Je me léchai les babines affamée. Je jetai un coup d'œil à Mireille qui hocha la tête pour me donner son accord. 

M - Va si

J - Merci 

J'engouffrai mon repas à toute vitesse, reprenant des forces, alors que je mangeais se sentait mon corps se détendre et se reposer. Il ne me fallut que quelques minutes pour finir mon repas, une fois rassasiée je me redressai et sautai du lit sous le regard désespéré de Mireille. 

J - Je sais 

M - Alors pourquoi ? 

J - Je ne peux pas rester sans bouger, je m'ennuie moi 

M - Bon allons voir comment préparer le combat face à Rolland

J - Yes 

Je la suivis jusqu'au salon, là nous nous installions et commencions à discuter des différents points à aborder avec Katrine mais aussi des points à éclairer afin de réussir cet affrontement sans casse. je me devais de gagner et de l'anéantir pour éviter à ce monde de sombrer dans la terreur et l'horreur. 

J - Je vais donc voir avec Katrine pour le lieu, l'appel

M - Oui moi je vois pour ton entrainement

J - Il faudrait aussi envoyer des éclaireurs pour trouver son repère au cas où ça se passe mal

M - Je vais demander à nos troupes 

J - Nos troupes ? 

M - Oui ton armée

Je ne répondis rien perdue par ces propos, je n'avais pas pensé à ça, je sentais une boule se former au creux de mon ventre. J'avais peur de mettre en danger la vie de ses gens qui avaient peut-être une famille ou autres. Je devais tuer Rolland lors de notre affrontement pour ne risquer la vie de personne d'autre.

J - Je refuse de risquer la vie des autres

M - ...

J - Je tuerai Rolland lors de notre affrontement

 Après avoir parlé pendant plusieurs heures, la fatigue se fit sentir. Je baillai doucement, puis me levai saluai Mireille et partis rejoindre ma chambre pour m'affaler dans le lit. 

J - Repose toi ma grande, les jours suivants vont être mouvementés

Doucement je me glissai sous les couvertures, je fermai les yeux faisant le vide dans ma tête et me laissai partir. Morphée m'attendait les bras ouverts, je lui souris et le suivi pour une longue et douce nuit de sommeil.