chapitre 19 : dangereuse convoitise

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Le drap enroulé autour de son corps tel un serpent, Giana s'était enfin endormi aux premières lueurs du jour après avoir méchamment bataillé contre un ennemi invisible, encapuchonné, qui se dissipait comme de la poussière dès qu'elle parvenait à mettre la main sur lui. Pas une seule fois elle n'avait vu son visage, mais tout portait à croire qu'il ne s'agissait que de cet homme qui envahissait ses pensées, faisant battre déraisonnablement son cœur et lui avait arraché de bien pénibles gémissements quand il passait ses mains autour de sa gorge pour l'étrangler.
C'eut été une nuit mouvementée et la matinée n'en demeurait pas moins paisible.

Les sourcils froncés, elle grommela des mots incompréhensibles dans son sommeil en remuant ses jambes pour échapper aux mains baladeuses qui s'aventuraient à lui caresser les mollets sans vergogne.

En dépit de ses muettes protestations, les caresses ne cessèrent pas, se faisant de plus en plus sentir, de plus en plus appliqués et de plus en plus violentes. Il allait jusqu'à lui griffer les jambes. Bientôt ce ne furent plus des mains qu'elle sentit, mais un corps prendre place au-dessus du sien.

Le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne parvenait pas à se réveiller. Paralysée, elle n'avait que sa bouche pour se faire entendre.

Son palpitant s'élança dans sa poitrine alors que des mains s'enroulèrent autour de sa gorge. Giana s'agita, mais son agresseur ne bougea pas. Sa voix chuchotante se fit entendre, douce, cruellement douce et porteur d'un message qu'elle n'avait nullement envie d'entendre.

Un métal froid se posa contre sa gorge et il chuchota :

— Tu ne m'échapperas pas ! Jamais Giana. Ta vie m'appartient petite chose.

Et ce faisant, il lui trancha la gorge d'un coup sec.

Cela suffit à Giana pour retrouver l'usage de son corps. Elle se redressa en criant, émergeant de ce cauchemar affreux comme d'un lac dans lequel elle serait en train de se noyer.

Elle sortit du lit et balança son drap à l'autre bout de la pièce comme s'il était responsable de son état avant de se prendre la tête entre les mains, troublée et apeurée par ce qu'elle venait de vivre. Cela semblait si réel qu'elle en avait encore le cœur qui battait la chamade.

— Tu vas me laisser tranquille, oui !

Calme toi Gia, ce n'était qu'un vilain rêve.

Elle entama une série de va-et-vient, arpentant sa suite de long en large quand des coups contre la porte se firent entendre. Giana s'immobilisa net, la peur au ventre.

— Qui est-ce ? s'enquit-elle en attrapant une des lampes à pieds qui ornaient la chambre, prêt à se défendre à la moindre incartade.

— Groom service ! fit la voix d'un jeune homme, Monsieur Giuseppe m'a chargé de vous porter ces cadeaux Mademoiselle Bertolini.

Il va te rendre parano.

— Entrez, je vous en prie ! fit-elle à l'attention du jeune homme accompagné d'autre demoiselles qui déposèrent des sacs de shopping et des boîtes de chaussures dans le petit salon attenant à sa chambre.

Les bras croisés contre sa poitrine, elle observa les paquets défilés devant ses yeux, les uns après les autres sans retenir l'expression de surprise qu'elle afficha. Hébétée, Giana se gratta l'arrière du crâne embarrassée. Elle n'avait jamais vu autant de marques de luxe italienne réunis. Versace, Gucci, Giorgio Armani, Moschino, Valentino, Prada, Salvatore Ferragamo... il y en avait pour une belle petite fortune.

— Vous êtes sûr qu'ils sont tous pour moi ?

— Bien sûr. Et voilà le tout dernier.

Il lui tendit un iphone. Giana s'en empara avec la soudaine envie de partir et d'échapper à ce casanova qui jouait les séducteurs et cherchait visiblement à l'avoir, et ce, par tous les moyens.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant