Elle est là, devant moi. Elle est posée et je la regarde longuement. La Boîte. À l'intérieur, elle renferme les objets, dessins, bijoux,... de mon enfance.Je redoute de l'ouvrir. J'ai peur de trahir celle que j'étais, cette petite fille, la tête pleine de rêves et qui a confiance en l'avenir, qui ne connait rien de la planète qui se meurt, des dictatures, des guerres, de la grammaire, de tous ces sujets tragiques dont on cache l'existence aux jeunes enfants, pour qu'ils continuent encore un peu à croire à des mondes merveilleux, pour les protéger en quelque sorte.
J'ai peur de la trahir, mais, d'un autre côté, je sais que ce ne sont que des vestiges du passé, et qu'ils n'ont d'importance uniquement parce que je leur en donne.
C'est la tête pleine de ce tourbillon de contradictions que je continue à observer la Boîte. Elle est rectangulaire, de la taille du gros dictionnaire d'en bas, celui quand je prenais lorsque que je ne trouvais pas le bon mot dans le mien et que je n'avais pas le réflexe d'aller sur internet.
Tout en ravivant ce souvenir, je note que les bords de la Boîte sont décorés d'oursons qui étendent le linge, jouent dans l'herbe ou regardent les papillons qui semblent flotter dans les airs. Quel enfant ce paysage idyllique n'aurait-il pas fait rêver ?
Sur le couvercle est écrit en lettres bleu marine un mot que je ne parviens pas à discerner, sans réel contraste avec les couleurs fanées alentours.
Repoussant sans cesse le moment où je devrais l'ouvrir - qu'est-ce-que je peux donc bien craindre à ce point ? Quel mystère cette Boîte, en apparence innocente, renferme t-elle ? -, je la saisis entre mes mains et je sens son métal froid et léger. J'effleure du bout de mes ongles la surface lisse, et je porte au-dessus de ma tête, à bout de bras, la Boîte. En dessous, des écritures sur la paroi grise. Rien d'important, seulement des indications à propos des conditions d'utilisation et l'adresse du fabricant.
Je vois dans ce court texte que la Boîte a autrefois contenu un doudou. Pas étonnant. Est-ce encore le cas ? Peu probable.
Je commence à sentir la douleur dans mes bras engourdis, alors je la redescends doucement et avec mille précautions. Autant me rendre à l'évidence : il va bien falloir que je l'ouvre.
C'est envahie de cette terrifiante affirmation que je soulève le couvercle.
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Réminiscences
Non-FictionJ'ai retrouvé sur un papier qui trainait une description pleine de poussière passée. Je ne sais pas vraiment quoi en faire alors je la poste. Je ne sais pas si ça vaut le coup de la continuer par d'autres chapitres, vous en pensez quoi ?