Chapitre 11

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     Je me réveille en sursaut, la sueur perlant abondamment sur mon front. Mon cœur bat à tout rompre entre mes cotes, à telle point que j'ai l'impression de suffoquer. Je roule lentement sur le flan et agrippe fermement le matelas. Je me sens nauséeux, j'ai l'impression que mes tempes vont exploser tant le sang afflue. Je dois prendre l'air ! Je me redresse le plus doucement possible pour ne pas réveiller Shawn et marche sur la pointe des pieds. Je descend les escaliers et ouvre la porte qui mène dans le jardin, laissant mes pieds nus fouler le carrelage puis l'herbe fraîche. Il fait froid dehors, les températures sont descendues sous les 10 degrés. Je fais un pas après l'autre, faisant attention où je marche. Je n'ai pas regardé l'heure avant de sortir mais le soleil ne semble pas prêt de se lever. Le bruissement des feuilles qui dansent avec le vent m'apaise peu à peu. Mon flux sanguin a retrouvé son calme, mes tempes ne pulsent plus. Ma tête est vide et je ne trouve rien d'autre à faire que de regarder les étoiles et la lune. Ce sera bientôt la pleine lune et j'ai hâte. Je me demande si Cole et sa meute seront affectés, comme dans les légendes. Il faut vraiment que je me renseigne sur leur espèce, ça en devient honteux de se baser sur des mythes et des légendes. J'irai sans doute à la bibliothèque en fin de journée, voir si je trouve des livres sur les loups et les serpents.

     Je souffle un coup, complètement relaxé par le calme plat du jardin. Décidé, je retourne dans ma chambre, en faisant le moins de bruit possible, et m'assois sur mon lit. J'allume l'écran de mon cellulaire, resté posé sur ma table de chevet, et m'aperçois que j'ai un message. Le numéro est inconnu. Immédiatement, mon angoisse reviens au galop. C'est comme dans mon cauchemar. Elle m'attire peu à peu à elle, me signale qu'elle se rapproche très rapidement. Elle va me dévorer. Alors que des perles salées roulent sur mes joues, la porte s'ouvre légèrement. Je sursaute d'abord puis essuie mes larmes et regarde Marc et ses yeux remplis de fatigue. Il me fait signe de le rejoindre et je le suis sans faire d'histoire. Dans la cuisine, l'horloge affiche 4 heures du matin. La grande panthère s'assoit nonchalamment dans le canapé et je l'imite.

- Raconte moi. Me demande-t-il de sa voix basse et grave.

- C'est comme d'habitude.

- Mais encore ?

- Il y avait ma mère. Elle me poursuivait dans un endroit sombre. J'ai couru le plus vite possible mais elle m'a rattraper et elle m'a étrangler. Après ça je me suis réveillé.

     Il souffle un coup, comme pour se libérer d'un poids invisible sur ses épaules. Sans doute celui de la fatigue. L'un de ses bras passe autour de mes hanches et il m'attire contre lui, dans une étreinte douce et chaleureuse. Je cale ma tête dans son cou et souffle à mon tour. J'en peux plus de cette situation. J'ai besoin de changement, maintenant. Je ne veux plus avoir peur quand je sors de la maison, je ne veux plus ressentir cette angoisse permanente. J'en ai marre de traîner dans la merde. Peut-être que tout plaquer et recommencer ailleurs me ferait du bien ? C'est une idée. Alors que je commence à somnoler, je sens Marc se relever. Il me tend sa main et nous remontons dans ma chambre. Il s'assure une dernière fois que je m'endorme avant de refermer la porte et de retourner se coucher.

     Nous marchons à reculons vers le lycée. Shawn me parle de tout et de rien, d'une voix pâteuse et enraillée. Son corps est pourvu d'écailles, visible jusque dans son cou. Il marche beaucoup plus lentement et parle comme s'il était shooté aux médicaments. C'est assez drôle à voir lorsque l'on sait que c'est juste son rythme hivernal qui a prit le relais. Évidemment, Claire et Marc sont au courant. Nous avons pris quelques dispositions pour lui éviter une hypothermie. Les radiateurs sont réglés à fond, des couvertures sont disposées un peu partout dans la maison et une bouillotte l'attend bien sagement dans mon lit. Au début il a protesté, nous expliquant que son corps a besoin de se ralentissement pour mieux supporter le froid et être au taquet pour l'été. De ce que j'ai compris, les mambas n'aiment pas les gros changements de températures. Que se soit en été ou en hiver, leur corps doit fournir de gros efforts pour s'adapter. En hiver, leur système immunitaire tourne au ralentis alors qu'en été ils doivent se badigeonner de crème et rester le plus possible dans des endroits sombre et humide pour ne pas se dessécher.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 20, 2022 ⏰

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