Une vie peut changer en un instant...

Chapitre 5

Scarlett ne répondit pas à ma question, les yeux toujours humides, elle baissa une nouvelle fois la tête comme pour me fuir du regard. Je prenais son menton afin de relever son visage et faire en sorte qu'elle me regarde. Je lui souris, tentant de rester calme, je soufflais un bon coup et dis : comment connaissez-vous mon prénom, il n'a été cité à aucun moment, je n'ai pas de badge pouvant vous permettre de connaître mon identité alors, je vous en prie, expliquez moi comment le savez-vous ?

Elle éloigna son menton de ma main, me fuyant toujours du regard elle m'expliqua la raison, hésitante, C'est juste que tu lui ressembles tellement, j'ai simplement dit ce prénom par réflexe, on dirait la même personne en plus âgée. Puis elle chuchota : Je me demande bien où tu te trouves maintenant...

J'hésitais à prendre la parole, ce sujet semblait la toucher énormément, ses yeux restaient encore très humide, lorsque je pris la décision de l'enlacer.
Je ne sais pas qui est cette personne ni qui iel était pour vous mais je suis sûre qu'iel se porte bien et qu'iel ne vous a pas oublié. Lui soufflais-je doucement dans son oreille.

Après quelques instants, elle se sépara de moi, Florence nous avait observé et souriait à Scarlett. C'est vrai qu'elle correspond à la description que tu m'as faite de ta [T/P]. Répliqua-t-elle.

Mais qui était-ce ? Je suis perdue, j'ai l'impression que ma présence vous fait du mal...

Scarlett, il faut que tu lui dise, imagine c'est vraiment elle, simplement qu'elle ne s'en rappelle plus. Insista Florence

Scarlett se leva, prit son courage à deux mains, me regardait dans les yeux et posa une simple question.
As-tu connu ta vrai mère ?

Surprise, je mis quelques secondes à lui répondre, je baissai la tête, retenant mes larmes et la relevai en suivant affichant un magnifique sourire comme je les faisait si bien puis lui donnai enfin sa réponse.
J'ai presque toujours vécu dans des familles d'accueil, du moins aussi loin que je m'en souvienne. J'alternais entre la rue et de nouvelles familles, alors non je n'ai pas connu ma mère, ni mon père, ni personne d'autre en soit.

Son regard était rempli de plusieurs émotions, de tristesse, d'empathie, de compassion mais aussi et dorénavant d'espoir.
Alors ça pourrait être toi, dis moi non es-tu née le **/**/**** ? A New York ?

Le fait que vous sachiez tout ça ne me rassure pas vraiment, vous êtes aussi espionne dans la vrai vie ? Demandais-je, légèrement choqué par la véracité de ses propos.

C'est toi alors, c'est vraiment toi ? Ses larmes commençaient à couler abondamment sur ses joues, elle avançait vers moi et m'enlaça si fort que je peinais à respirer. Je suis désolée, tu ne peux pas savoir à quel point tu me manquais, je t'ai tellement cherché, j'ai toujours regretté la décision que j'ai du prendre ce soir là, excuse moi, je t'en pris, excuse moi.

Je pouvais sentir sa respiration être saccadée, ses mains se refermaient qui pliaient mes vêtements comme si elle ne voulait pas que ce moment s'arrête. Je restais muette, choquée, dans l'incompréhension. D'après ce qu'elle disait elle serait ma mère ? J'allais peut être dans les extrêmes mais tout ce qui venait de se passer... Mes yeux restaient fixés sur un point, je pensais sans m'arrêter.

[T/P] ? [T/P] ?! [T/P] ! Répond moi, tout va bien ? me demanda Florence.
Je ne répondais pas, pour être honnête j'étais incapable de faire quoi que ce soit.

Il vaut mieux lui laisser le temps de digérer les informations, elle est sous le choc Florence, j'aurais pas dû, je l'ai sûrement brusquée.

Non Scarlett, tu as bien fait, ça t'a libéré d'un poids que tu gardais depuis trop longtemps, tu l'as retrouvé, tu as retrouvé ta fille. Celle que tu pensais avoir perdu, pour toujours, elle est là, tu l'as retrouvé Scarlett.
Florence rassurait son amie comme elle le pouvait, tandis que je restais dans un état second, à moitié consciente. Cependant je l'entendais me demander si j'acceptais de la suivre, et si elle pouvait contacter quelqu'un que je connaissais pour pouvoir prévenir une personne de ce qui se passe.
Je lui tendit mon portable ouvert sur la page de contact de Steve, je l'entendît l'appeler sans pouvoir distinguer quoi que ce soit de ce qu'elle pouvait lui raconter. Scarlett quant à elle se tenais à genou devant moi, me fixant avec inquiétude. Elle tenait ma main, je pouvais sentir la chaleur de sa paume. C'était réconfortant pourtant je ne pouvais toujours pas prononcer un seul mot ou contrôler pleinement mes mouvements.

Florence termina l'appel avec Steve, elle me prit dans ses bras, et me releva. Je tenais à peine debout, elle m'aida donc à me déplacer jusqu'à un endroit où je pourrais être allongée.

Une fois installée Scarlett s'assît à mes côtés et veilla sur moi en attendant que Steve arrive. Florence soutenait ma tête en l'ayant posé sur ses genoux, elle caressait mes cheveux pour tenter de m'apaiser.

PDV Florence :
Ses yeux était vide d'émotion, elle respirait de manière irrégulière et faible. Je priais pour que son ami arrive aussi vite qu'il me le promit afin de pouvoir la résonner et surtout l'emmener dans un endroit qu'elle connaît en espérant que ça puisse l'aider.

Malgré mon inquiétude, certaines de mes pensées restèrent différentes des autres, je ne pouvais m'empêcher de l'admirer. Je la trouvais parfaite, pourtant je m'efforçais de me répéter que je ne dois pas tomber amoureuse.
L'amour m'avait fait trop mal.

Scarlett vit mon inquiétude et mon incertitude quant à mes sentiments, ainsi elle décida de me rassurer.
Florence, tes yeux trahissent ton admiration envers elle, tu as le droit d'éprouver quelque chose. Elle terminait sa phrase en l'accompagnant d'un clin d'œil.

Steve ouvra la porte du salon au bout de dix minutes d'attente. [T/P] était toujours dans cet espèce d'état second, Steve la porta et nous invitait à le suivre.
[T/P] aura besoin de vous si vous êtes réellement sa mère biologique. Elle espérait souvent que vous soyez en vie pour un jour vous rencontrer. Cette nouvelle va chambouler sa vie, il faut que vous la souteniez.
Je vous en prie, elle a déjà trop souffert et tout encaisser seule. Je vous demande de l'aider à porter cet immense poids sur ses épaules.

Scarlett suivit sans hésitation le jeune homme en me prenant la main comme pour me dire que j'avais ma place dans cette situation. Ainsi nous suivions Steve et nous retrouvions dans son appartement qu'il partageait apparemment depuis peu avec la jeune fille. Il l'installait sur le canapé, elle avait finit par fermer ses yeux lors du trajet. Steve nous invita à rester durant la nuit, proposition à laquelle nous répondions oui, toutes deux soucieuses de pouvoir prendre soin de [T/P]. Après avoir appris de nombreuses choses sur la vie de la jeune fille par le biais de son ami, les différents profil de famille d'accueil par lesquelles elle est passée ou encore sa récente admission pour une école prestigieuse de cuisine. Je remarquais dans les yeux de Scarlett toute la fierté qu'elle ressentait pour sa fille.

Après une petite heure et demi de discussion, nous finissions par tomber de fatigue. Nous nous retrouvions à dormir tous les quatre dans la même pièce.
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