chapitre 20 : détester à en aimer

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Giana recula aussitôt, adoptant l'air le plus farouche qu'elle n'eut jamais prit, prête à se défendre quoiqu'il lui en coûterait. Elle n'avait certainement pas l'intention de se laisser égorger comme un vulgaire porc pour satisfaire la justice meurtrière de Monsieur ici présent.

Ce dernier, implacable, ferma la porte derrière lui, appréciant de la voir être sur le point de sortir les griffes. Elle tenait à sa liberté comme à son âme qu'il lui tardait d'enchaîner à la sienne.

— Tu t'es bien amusé avec ton petit copain ? cracha-t-il un tantinet jaloux.

Giana ne releva pas, trop occupé à réfléchir à un moyen de sortir de cette chambre.

— J'espère que t'en as profité parce que je te ramène !

— Pourquoi ? Le Soldat revient sur sa parole maintenant ? Je vous prenais pour un homme qui sait ce qu'il veut et qui s'attarde encore moins sur des putes dans mon genre !

Elle faisait dans la provocation et il adorait ça. Le Soldat esquissa un sourire en coin avant de redresser les épaules, amusé par ce petit jeu qui prenait vie entre eux. Elle en était que plus bandante.

— Ça vous arrive souvent de recoucher avec vos ex ?

— Je n'ai pas d'ex ! avoua-t-il en comblant tout doucement l'espace entre eux.

— Le contraire m'aurait étonné !

Giana décida de ne pas prendre la fuite immédiatement. Il fallait qu'elle agisse intelligemment et calmement si elle voulait parvenir à le duper. Elle le laissa gagner du terrain jusqu'à ce qu'il n'y eut plus que quelques malheureux petit centimètres qui les séparaient. Perplexe quant à son tempérament subitement docile, Le Soldat plongea dans ses yeux qui brûlaient littéralement de colère pour essayer de comprendre ce qu'elle avait derrière la tête, mais il n'y trouva qu'un océan de haine et de rancœur qu'elle éprouvait tout spécialement pour lui.

— Je ne fais pas dans les sentiments et puis... se taper une seule et même fille, c'est barbant ! T'es pas d'accord ?

— Vous n'arrivez pas à vous passer de moi pourtant ! rétorqua-t-elle en rejetant la tête en arrière tellement il était grand.

Le Soldat sourit et se pencha sur elle. Sa bouche effleura sa joue au passage, lui arrachant un frisson à son plus grand bonheur. Giana se tendit alors qu'elle pouvait sentir son souffle chaud s'échouer sur son cou et ses lèvres agacer son lobe d'oreille. Elle ne comprit pas pourquoi son cœur s'emballa de la sorte dans sa poitrine et ceci lui valut de faillir sous l'effet de la peur. La peur de lui céder un jour, sans plus parvenir à lui résister.

— Détrompe toi ! Si je suis là c'est à cause de Pietra. Je t'aurais laisser volontiers crever petite chose ! D'ailleurs tu ne peux t'en prendre qu'à toi. Si tu n'avais pas joué les salopes hier soir en t'affichant fièrement avec ton asperge, je ne t'aurais peut-être pas retrouvé. J'ai des hommes partout figure toi. Il n'a fallut qu'un coup de fil et me voilà !

Il se recula, satisfait de l'avoir déstabilisé. Giana croisa ses bras sur ses seins dont la pointe dressé de ses tétons parfaitement visibles à travers le tissu fin de son t-shirt, avaient fait de l'œil au Soldat. Sa queue avait été sur le point de se tendre.

— Ce que j'ai dit à l'hôpital, je le pense toujours, ajouta-t-il, alors cesse de te donner autant d'importance ! Tu ne m'intéresse plus !

Mytho ! sembla lui crier sa queue.

Giana cilla. D'une certaine façon, ce qu'il venait de lui balancer à la figure lui fit un mal de chien et elle ne comprenait pas pourquoi ce qu'il pensait d'elle lui importait tant.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant