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Il était tard. Il se promenait, écouteurs dans les oreilles et regard tourné vers la lune. Il marchait. Sans se soucier du monde autour de lui. Juste sa musique et l'astre lunaire, le ciel étoilé et ses pensées. Une nuit banale en soit.

Les contours d'un parc se dessinèrent, celui où il jouait petit. Mais il a grandi alors désormais il ne s'y amuse plus, il y noie ses insomnies, ses cauchemars et ses pensées.

Il entra dans l'enceinte du parc et s'assit sur un banc, le même que toutes les nuits. Et même s'il aimerait que ça ne soit qu'un simple banc, comme tant d'autres dans ce parc, ce n'était pas le cas.
Cet objet était le témoin de tant de choses : la rencontre de ses parents, la disparition de son père aussi, parti suite à une crise cardiaque foudroyante sur cette même assise. De ses vieilles lattes en bois, il avait également vu sa rencontre avec Katchan, accompagné de leurs deux mères. Il les avait ensuite vus devenir ami, grandir. Il avait vu le petit vert fuir et se cacher derrière son dossier cherchant à se protéger du cendré et de ses répliques acerbes, tandis que le temps filait sans relâche.
Puis, peu à peu le banc les a vus apprendre à se retrouver, Deku passant petit à petit outre les évènements passés. Il les a vus discuter des heures durant, s'endormir l'un sur l'autre et progressivement il les a observés tomber amoureux.
De son vieux bois, il les a vus s'enlacer timidement, il a assisté aux premiers baisers timides puis à ceux remplis de passion, de l'amour naissant et puissant qui les unissait. Il les a aussi vus se disputer pour toujours finir par se réconcilier, en terminant par s'asseoir sur ses vieilles lattes afin de discuter et de s'aimer toujours plus.

Oui, il en avait décidément vu beaucoup se dit Izuku.

Il aurait préféré ne garder que de bons souvenirs de ce banc, il aurait adoré. Seulement, ce serait trop simple non ?

Balançant lentement sa tête au rythme du piano qu'il écoutait, il se laissa pleinement envahir par la douceur et la mélancolie de la musique faisant remonter ses souvenirs.

Comme ce soir de novembre, où en rentrant de son cours de danse contemporaine, il aperçut les cheveux cendré de son compagnon avec ceux de son meilleur ami bicolore. Ce soir où, la tête encore pleine de musique et des pas de danse appris récemment, il les rejoignit en trottinant. Où, en arrivant à la hauteur de ce même banc, il s'arrêta net, perdant tout l'enthousiasme qu'il avait jusque-là, la douleur se mettant à marquer peu à peu son visage. Son univers de brisait brusquement et violemment, sans qu'il y soit préparé. La douleur le frappa abruptement une fois le choc passé.
Simplement témoin de la trahison des deux personnes qu'il aimait le plus. Témoin que l'amour de sa vie ne l'était sûrement pas, que celui qu'il croyait être son plus proche confident n'était en réalité qu'un hypocrite sans morale, qui embrassait son compagnon, son Katchan.
Il avait mal, terriblement mal face à ce spectacle. Son cœur se serrait, tapait dans tous les sens comme cherchant à s'échapper et se comprimait dans sa poitrine. Sa vue se brouillait, des larmes montaient. Sa respiration se fit plus saccadée. L'air lui parut irrespirable. La tête commençait à lui tourner, et il souhaita sincèrement mourir tant la douleur qu'il subissait sur l'instant était foudroyante et lui paraissait insurmontable.
Puis des flashs lui revinrent : Katchan verrouillant son téléphone quand il entrait dans la pièce. Shoto demandant comment allait sa relation avec le cendré. Katsuki et Shoto plus complices. Puis tout s'emboita dans son esprit.

Ce même soir il ne les interrompit pas, il n'en avait pas la force. De toute façon ils ne l'avaient pas remarqué. Alors il rentra chez lui, leur écrivit une lettre chacun où il y déversa toute sa colère envers eux et leur trahison. Il leur écrivit qu'il les détestait, qu'il ne voulait plus les voir, à quel point leurs actes le dégoutaient et que malgré leur vigilance il avait compris que cela durait depuis un certain temps déjà. Il les posta le lendemain matin.

Le soir suivant, il retourna à ce même banc où il avait vu la deuxième chose la plus douloureuse de sa vie. Allant jusqu'à cette fameuse assise où sa vie s'est détruite il l'observa, les larmes dévalant ses joues mélangeant douleur, détresse et une colère sourde. Regardant le banc, ses yeux se posèrent sur des initiales gravées sur une des latte du dossier : « K.B+I.M ». Doucement, il fit passer la pulpe de ses doigts avec nostalgie et mélancolie sur les lettres puis, prit d'un élan de rage, il attrapa la première pierre qu'il trouvait et attaqua cette gravure jusqu'à faire disparaître les lettres sous la force des impacts.

Le soir d'après il recommença. Il retourna au banc. Il mit ses écouteurs, déclencha sa musique et commença machinalement à naviguer sur son téléphone. Il n'aurait su dire comment, mais il se retrouva à relire ses anciennes conversations avec Katchan ou Katsuki. Il ne savait plus comment le nommer désormais. Les souvenirs remontant brutalement, amenant avec eux larmes et douleurs et formant comme une boule qui obstruait la trachée d'Izuku. A nouveau il pleura, pensant que la seule personne qui pourrait le calmer, était celui qui causait ces mêmes pleurs et cette douleur.

Le troisième soir, il y retourna. Se perdant cette fois-ci dans les photos sur son portable. Le quatrième et le cinquième aussi, écoutant les messages vocaux, luttant contre l'envie de l'appeler, avant de se souvenirs de ce que le blond avait fait et d'à nouveau ressentir une haine sourde contre lui.
Puis un jour, à ce même banc et suite aux conseils de son amie Ochaco, il commença à bloquer le contact. Le soir suivant il l'effaça de ses contacts et supprima ainsi les messages. Encore après il commença à se séparer des photos, faisant petit à petit son deuil de cette relation, qu'il croyait pourtant éternelle.
Soir après soir, il y allait. Parfois il appelait Ochaco, elle le rejoignait et là il se confiait, sur sa douleur, sa colère, sa tristesse et sur la nostalgie qui le prenait occasionnellement, quand il pensait à cette relation détruite. D'autres fois, il se plongeait dans ses souvenirs avec Katchan, de leur enfance au soir du désastre passant par le collège et leur mise en couple. Puis il pleurait ce temps révolu, et son cœur réduit à néant par la personne qui l'avait autrefois tant comblé.

Durant toute sa cicatrisation, il se rendit dans ce parc, à ce banc pour finalement adopter ce rituel et continuer de le faire même lorsqu'il allait mieux vis-à-vis du cendré.

Izuku pensa à nouveau que, véritablement, ce banc avait tout vu. Il l'avait contemplé tomber amoureux, il avait vu cet amour se briser et la vie du bouclé se détruire.
Il avait même pu observer une tentative de réparation, avec des excuses et des supplications par le blond. Blond qui fut rejeté avec animosité par le jeune homme aux yeux émeraude et ce, malgré les larmes pourtant si rare chez Katsuki. Quant au bicolore, il ne recontacta pas Izuku et celui-ci, bien qu'il lui manqua au début, lui en voulait tellement qu'il s'en accommoda très bien.

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La playlist qu'Izuku avait mise toucherait prochainement à sa fin. Alors il se leva, regarda le banc, ce banc, tourna les talons, laissant ses pensées mélancoliques ici et quitta le parc afin de rentrer chez lui. Une unique larme roulant sur sa joue.

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Bon bas voilà j'espère que ça vous a plus et puis surtout merci d'avoir lu !!!
N'hésitez pas à me mettre un com pour me dire si j'ai des choses à améliorer ou autre !

Gros bisous <33

Ce banc...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant