1 jour.
Je tremble de tout mon corps, incapable de me calmer malgré tous les efforts que je suis prête à mettre. Le seul qui pourrait me soulager serait l'oubli et c'est tout simplement impossible. Et même si cela se produisait, notre plan tomberait à l'eau en cinq minutes, voir moins. Pourtant, j'aimerais tant oublier que demain, que j'ai attendu toute ma vie, je l'espérais, serait le jour de ma liberté mais qui aujourd'hui, m'enchaîne à des responsabilités. Celle de la tuer, elle, Deliah.
Le reste, je ne le connais pas et je n'en n'ai que faire. Plus rien ne compte que de mettre fin à toute cette horreur qui me comprime depuis plus d'un mois, chaque jour, chaque seconde, que je sois seule ou accompagnée. J'ai bien eu le temps de réfléchir à comment la tuer, abandonnée à ma solitude, en pleurs. Et cette fois, ma rage, alimentée depuis des semaines, n'a pas de fin, seulement une puissance dont je ne connais, pas même moi, son infinité.
— Ça va ? me redemande pour la millième fois Ale.
— Puisque je te le dis.
— Quelle connasse ! Te faire dormir dehors la veille de son mariage comme punition pour...exister et être la barrière entre mon frère et elle. Quelle grosse salope !
— Ale...
— Mais quoi ? J'ai raison ! C'est de la pure cruauté. Enfin, t'en fais pas, rien n'empêche de se venger. Sois là à demain, sept heures, on va bien s'amuser. Tu seras plus belle que la mariée, car, la vraie mariée, c'est toi.
Violemment, mes joues rosissent. Ses paroles et le ton de sa voix chaleureuse me touchent en plein cœur et font fondre la déprime qui marque, je le sais, chacun de mes traits à chaque fois que je jette un coup d'œil dans un miroir. Qui voudrait de profondes cernes, d'un air constamment fatigué et le front marqué par la colère, les sourcils froncés ? Néanmoins, Ale ne m'en tient pas rigueur et même, tente de me remonter le moral.
En venant ici, j'ai perdu mes parents, ma cage dorée - que je ne regrette pas - mais j'ai gagné tellement plus et de plus en plus, je m'en rends pleinement compte. Une meilleure amie, un homme que j'aime profondément, une famille ainsi qu'une nouvelle maison et une certaine liberté. Je donnerai tout pour ne jamais retourner dans mon ancienne maison car celle-ci me suffit amplement.
— Je vais y aller, du coup.
— Profite bien de la cabane, surtout qu'on l'a réaménagé. D'ailleurs, c'est amusant, c'est comme si tu avais connu la cabane comme elle était avant.
Je me crispe discrètement, retenant l'envie de grimacer. J'espère qu'Ale n'a rien vu car je veux éviter à tout prix à devoir inventer une excuse ou m'expliquer. Ce qui impliquerait de dire la vérité et je ne suis pas sûre que je ferai bien. Comment lui expliquer que je l'ai vu en rêve ? De plus, comment expliquer ma décision ? Je lui devais. Pour tout ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a perdu, je lui devais cette sorte d'hommage.
— Vraiment ? fais-je innocemment.
— Ouais. Tu ne le sais pas mais avant que mon père soit alpha, le statut n'appartenait pas à notre lignée mais à un homme très bon. Il s'appelle Rydel.
Son sourire devient mélancolique si vite que je fronce des sourcils. Est-ce un mauvais souvenir ? Je remarque aussitôt, d'un coup d'oeil, qu'elle se triture les mains nerveusement, juste avant qu'elle ne prenne une grande inspiration.
— Désolée... Je, je l'adorais. Contrairement à ce que tu vois maintenant, il était Alpha mais passait du temps avec sa famille malgré son lourd travail. Il était gentil et serviable et Alexander et moi passions le plus de temps avec lui, même pendant qu'il exerçait son boulot. C'était génial... Mais peu de temps avant la mort de notre mère, il a rendu son statut et a passé le flambeau à mon père. Il est resté quelque temps puis il a dû partir.
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La Malédiction de La Luna (S2)
VârcolaciSaison 2 ✓ Un mois et demi après, Rodric et sa famille ne sont toujours pas réapparu tandis que Léana et Alexander dépérissent peu à peu sous l'inquiétude et l'impatience depuis que Nëta, la déesse de la nuit, leur a révélé la vérité. Le Père des Lo...