❄︎Chapitre 1❄︎

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Première partie : le choc

L'atmosphère de la pièce était lourde et suffocante. Elle avait besoin d'air, son cœur battait à tout rompre. La mauvaise nouvelle qui venait de lui être annoncée lui faisait perdre pied. S'en était trop, des jours et des jours de traitement, d'espoir et de tourment pour finalement apprendre que : rien n'avait fonctionné. Ça n'avait été qu'une énorme perte de temps et d'argent. Choses dont elle et sa famille ne bénéficiaient pas.

« - il doit forcément encore rester un moyen... elle ne peut pas... elle ne peut pas...»
Répétait sa mère, refusant d'y croire, avant de fondre en larme. Et malgré tout, elle n'avait lancé aucun regard en direction de sa fille. Cette maladresse l'avait fait déjà se sentir morte et étrangère. Elle n'était plus qu'un fantôme chez les vivants.

Son compagnon lui frictionnait le dos, d'une main bienvaillante. Il ne savait pas quoi dire. Il ne pouvait imaginer ce que sa femme pouvait ressentir. Et un simple "ça va aller" paraitrait juste insensé à entendre. Le docteur fit non de la tête en pinçant ses lèvres. Cette petite scène semblait pour lui être très embarrassant.

L'attention n'était plus sur sur la jeune fille. Et en réalité elle ne l'avait jamais vraiment été. Tout le soutien et le réconfort semblait être pour la mère qui s'apprêtait à perdre son enfant. Elle aurait aimé avoir une accolade, entendre des mots réconfortant.

Mais les gens préférait toujours rassurer les vivants plutôt que les condamnés à mort. Des sanglots résonnaient dans la pièce, mais ce n'était toujours pas les siens.

Sa crise de tachycardie refusait de se tarir, au mépris de sa volonté de paraître forte. Et bientôt l'oxygène lui manquait. Elle se levait d'un seul coup, les points serrés. Poussant sa chaise dans un bruit strident. La pièce c'était mise à tourner et très vite plus rien ne comptait. Aucun de tous ces regards ne comptaient. Pas même celui brisé de ses parents, ou celui empli de compatissance de son médecin. Qui ne devait sûrement voir en elle qu'un échec.

Il est dit qu'à l'hôpital le personnel déshumanisait les patients, pour ne pas souffrir, eux aussi. Mais les déshumanisés souffrait encore plus. On leur avait tout pris. On lui avait tout pris.

Malgré son essoufflement dû au choc de la nouvelle, elle c'était mise à courir en direction de la porte.

« - Kumugi, s'il vous plaît jeune fille ! Attendez !»
Disait le médecin avec un ton desapprobateur. Elle ne l'écoutait pas.

Elle devait fuire ces regards, cette pièce, fuire son destin, fuire la mort. C'était devenue sa priorité. Elle ne savait pas où elle allait. Mais se dont elle était sûre était que n'importe où ferait l'affaire. Elle fonçait dans n'importe quoi, n'importe qui. Ça faisait mal, parfois, mais elle se relevait toujours. En gardant la tête baissée, évitant de croiser d'autres regards du même genre. Elle en était traumatisée.

Plus loin derrière elle, la voix de sa mère raisonnait comme un écho. Mais la jeune fille était incapable de s'arrêter même en entendant ces suppliques. Pour une fois elle ne penser qu'à elle.

Ses pas la menaient à l'autre bout de l'hôpital, dans une partie bien plus sombre et pratiquement isolé. Cela relevait du miracle qu'aucuns docteurs ou infirmiers n'aient tentés de la stopper.

Devant elle se trouvait une porte dont le cadenas n'était pas fermé correctement. Il semblait même brisé. Ces long mois à arpenter l'hôpital l'avait fais devenir spécialiste des lieux. Les seuls portes fermées à clé et isolé, presque cacher comme celle-ci menait forcément au toit.

Il était strictement interdit d'y aller. Par peur qu'un accident comme un suicide arriverai. Cette pensée volatile passait dans l'esprit de Kumugi. Un suicide...

❄︎𝐼𝑙 𝑃𝑙𝑒𝑢𝑟𝑒 𝐸𝑛 𝐻𝑖𝑣𝑒𝑟❄︎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant