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Mon corps tremble, j'ai du mal à respirer et à garder la tête claire. Je devrais être habitué pourtant, voilà ce qu'il se passe à chaque fois que je viens chez mon ami d'enfance, mais la senteur cannelle de ses draps et la chaleur de son corps me séduisent toujours et me voilà acceptant volontiers de me faire de la place sous son souffle brulant dans l'espoir naïf d'en avoir un jour dans son cœur.

Je le sens à bout. Ses parents ne sont pas chez-lui ce soir, comme d'innombrables soirs avant celui-ci. De souvenir, la lumière de sa chambre est resté allumé, mais les yeux clos et le corps recouvert de sa couette, je ne peux que sentir son extase à travers ses grognements et la cadence de ses hanches devenus de peu irrégulière. Le dernier coup est donné et il vient à l'intérieur du préservatif que j'ai ramené pour ce soir, le dernier qui me restait. C'est peut-être un signe ?

La lumière parvient à mes yeux quand le chaud nous recouvrant s'envole en même temps que sa couette, me laissant le voir pour la première fois depuis une vingtaine de minutes, ou sûrement plus ? Il me scrute de ses yeux mi-clos, de haut en bas, et récupère son souffle haletant alors qu'il est toujours penché au-dessus de moi, ses grandes et élégantes mains de part et d'autre de ma tête. Je respire au même rythme que lui et mes joues me brulent. Voilà ce que je retiens de ce énième ébat charnel. C'est comme lisant mes pensées que son regard Andrinople descend le long de mon corps, arrivant au niveau de mon intimité, toujours aussi dressé.

Souriant un peu, il sort de moi et attend d'enlever et nouer le préservatif qu'il jette par la suite par terre avant de mettre son visage au niveau de mon sexe, prenant soin de placer une mèche blonde derrière son oreille. Je réagis de suite et me lève de son lit pour aller chercher mon caleçon, jeté à même le sol il y a peu.

- Deku ?

J'attends de mettre mon sous-vêtement noir pour me retourner vers Kacchan, toujours assis, la couverture sur les omoplates.

- Tu me fais quoi là ?

Sentant que ses agissements commencent à m'agacer, je me retourne, cherchant mes autres vêtements au sol, me remémorant ce dialogue que j'ai répété seul dans ma chambre depuis plus d'une semaine, et intérieurement depuis le début.

- Tu as fini, non ? Alors je n'ai plus rien à faire ici.

J'entends ses draps bouger en même temps que je mets mon t-shirt à motifs d'échecs noir et blanc.

- Je pensais que tu étais passé à autre chose.

Sa voix grave résonne dans la chambre et je me retourne pour le voir boire de l'eau d'une bouteille auparavant posé sur son bureau, ses yeux perçants cherchant toujours mon regard.

Oui, j'aurais aimé passer à autre chose, mais...

- J'en peux plus d'être qu'un plan-cul pour toi.

Il referme le bouchon et lance la bouteille dans le lit maintenant défait.

- Pourquoi tu continu à venir alors ?

Sa réponse me brise, figeant mes yeux sur sa bouche désormais fermée. Son visage n'exprime pas de rigolade, pas de tristesse, c'est comme s'il s'en fiche complétement. Un sanglot me remonte la gorge, mais je ne m'autorise pas à le faire sortir, laissant cette boule de stresse et de douleur bloquer le passage d'air si vital pourtant. Je me retourne vers mon pantalon gris délaver, fuyant l'affrontement de regards que, les yeux remplis de larmes, je suis sûr de perdre.

Mais à quoi est-ce que je m'attendais ? À ce que le grand Katsuki Bakugo m'embrasse et me rassure, me disant que je suis plus que ça ? J'suis con...

Et puis il la connaît très bien, la réponse. Si je refuse de venir un soir, il appellera quelqu'un d'autre à ma place. Mais finalement, lequel des deux me fait le plus mal ? Je finis d'enfiler mon jean et récupère la sacoche avec mes cours que je suis soi-disant venu faire avec lui. Plus j'y pense, moins il a de cœur à mes yeux.

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