chapitre 22 : tes baisers comme les épines d'une rose

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— Tiens ! Bonjour toi !

Fédérica accueillit Giana d'une voix douce et bienveillante qui lui apporta du baume au cœur. La jeune femme avait longtemps redouté de la voir lui reprocher son évasion, mais non. Son amie agissait comme si de rien n'était et la regardait même avec plus d'amour qu'avant. Un peu comme si elle savait que Giana était beaucoup plus cassée dans son cœur et qu'elle avait plus besoin de tendresse et d'attention. Les retrouvailles avec Le Soldat n'avaient pas été de tout repos et les prochaines confrontations restaient à venir.

— Bonjour Fédérica. fit-elle d'une voix étranglée.

— Ça va ?

Non. Rien n'allait.

Cette phrase déclencha la tristesse soudaine de Giana qui ne se sentait pas capable de lui mentir. Trop d'horreur avait été faite, dite sans qu'on ne lui en laissa le choix. Toutes les contraintes que lui imposait Le Soldat la tuait à petit feu et c'est à peine si elle sentait encore son âme vibrer. Plus rien ne fonctionnait. Il était en train de tout ravager en elle. De tout transformer. Le changement violent qui s'opérait l'effrayait plus que tout, la faisant redouter pour les jours à venir.
En toute honnêteté, Giana secoua frénétiquement la tête sans chercher à cacher son mal-être et laissa ses larmes mouillées ses yeux encore bouffis par les pleurs de ce matin.

— Oh ma chérie !

Fédérica tendit ses bras vers elle, l'invitant à venir s'y réfugier. Giana ne se fit pas prier et se jeta dans les bras de son amie. Elle éclata en sanglot et laissa libre court à son chagrin, se retenant presque de hurler, la rage au ventre.

— J'arrive plus à le supporter ! C'est beaucoup trop pour moi !

— Tout rentrera dans l'ordre. Fais moi confiance.

— Non ! s'écria-t-elle presque en se séparant de Fédérica.

Cette dernière la fit asseoir sur une chaise et entreprit de sécher ses larmes, mais ça ne servit à rien puisqu'elle furent remplacées par de nouvelles.

— Allons, calme toi !

— Ça ne finira jamais ! Personne ne me cherche Fédérica ! Ils m'ont tous oublié ! Francesca, Marcella et les autres ! débita-t-elle les mains tremblantes, je n'ai plus personne !

— Ne dis pas ces choses là. Tu m'as moi non ? Et aussi longtemps que je serais là, tu pourras toujours compter sur moi ma chérie.

Ces mots sensés la réconforter ne firent qu'aggraver son état. Giana n'avait aucune envie de rester ici.

— J'ai peur de lui ! lui avoua-t-elle tout bas. J'ai jamais voulu le décevoir, mais je savais pas comment faire alors j'ai préféré partir. Pourquoi il ne me laisse pas m'en aller ? Je ne voulais pas le décevoir. Je sais que j'ai merdé, mais c'est pas une raison pour me traiter comme il le fait.

— Doucement ma jolie. Je ne comprends pas ce que t'essaie de me dire. fit Fédérica complètement larguée.

Elle prit place à ses côtés et serra les mains de Giana dans les siennes pour les empêcher de trembler.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Je m'en veux de pas lui avoir dit pour Pietra. J'arrive pas à me le pardonner, mais j'avais peur. Marco il a...

— Tu savais pour Pietra ? la coupa Fédérica en se reculant dans son siège, et tu n'as rien dit ?

Giana baissa la tête, honteuse. Visiblement, Fédérica l'avait découvert et avait vite fait de le dire au Soldat. Pliée en deux, elle croisa ses bras sous sa poitrine sans plus oser regarder Fédérica droit dans les yeux.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant