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-Il est temps d'enfiler vos alliances.

Vera arrivait, les bijoux reposant sur un petit coussin. La voyant s'approcher dangereusement, ma respiration se bloquait. Brusquement, je me rendai compte de la réalité de la situation. Désormais, je ne pouvais plus m'échapper.

Vera restait pantelante quelques secondes, attendant que l'un de nous deux prenne les devants. Non sans soupirer fortement.
Elle se raclait même la gorge en nous voyant rester statiques.
Devant mon immobilité, Lino prenait les devants. Il suivait alors notre tradition et attrapait l'anneau d'or m'étant destiné et me le glissait le long de mon annulaire. Je ne prenais pas le temps de la contempler et attrapais celle qui lui était destinée. Je la glissais le long de son doigts, la gorge nouée.

Je n'avais pas envie de pleurer. Mais c'était une sensation étrange.
Lino regardait son anneau avant de lever les yeux vers moi. Je n'arrivais pas à déterminer cette lueur dans son regard. C'était comme s'il m'était impossible de le déchiffrer.
Il continuait alors à tenir ma main, comme si j'allais m'envoler.

-Ces alliances importent peu.

Chez nous, les fiançailles suivaient un protocole bien précis. Les alliances étaient reliées par un fil rouge, attendant patiemment que les paternels le coupent. Mais avant cela, quelques mots devaient être prononcés à l'égard des mariés. Pour une fois, ce n'était pas à un homme que cette tâche était remise.
En effet, c'était aux mères. Toutefois, ayant tous les deux perdus la nôtre, la tâche était alors remise entre les mains d'une des femmes de chef de famille.

Je jetais un rapide coup d'œil à Gemma. J'aurais aimé que ce soit elle, qui fasse ce discours. Malheureusement, elle n'en avait pas la position. Malgré qu'elle soit ce qu'il ressemblait le plus à une figure maternelle pour moi. Mais d'un côté, je me disais que c'était tant mieux. Je ne voulais pas qu'elle se retrouve à mentir devant autant de personnes simplement pour promouvoir ce mariage frauduleux.
    Cependant, celle qui se tenait a nos côtés n'était personne d'autre que ma belle-mère. De quoi rendre un goût encore plus amer à ce mariage.

-Ce qui compte le plus, ce sonne les promesses que vous avez faites à chacun.

Lino serrait sa main un peu plus dans la mienne, ce qui me fit détourner le regard.

-Mais je crois, et ce, de tout mon cœur que vous pourrez vous reposer sur l'épaule de l'autre, que vous vous écouterez et plus encore, que vous vous aimerez inconditionnellement.

Mon cœur semblait ralentir à chaque mot qu'elle prononçait.
En face de moi, Lino ne me lâchait pas du regard. Il s'attendait sûrement à ce que je prenne mes jambes à mon cou, mais je ne le ferais pas. C'était trop tard.

-Cependant, la vie à l'extérieur est difficile et remplie d'obstacles.

Tu m'étonnes.

-Lorsque vous serez au bout de votre patience. Au bout de votre relation. Rappelez-vous de mes mots.

    Je voulais les oublier au plus vite.

-N'oubliez pas vos promesses.

     J'avais envie de lever les yeux au ciel. Chez nous, les promesses n'étaient que de la poudre au yeux. Comme ce mariage.
Alors que nos pères se dirigeaient vers nous pour couper le fil, je sentais une vague d'émotions m'envahir. Si seulement tout ceci était différent.

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