Une vie peut changer en un instant...

Chapitre 26

J'étais planté au milieu de la chambre de [T/P] à ne pas savoir quoi faire pour passer le temps. Cela faisait déjà deux heures que je l'avais confié aux médecins.

Je ne savais pas si je devais prévenir Scarlett, en réalité je n'osais simplement pas le faire. Imaginez, elle retrouve sa fille et je lui apprendrais qu'elle allait peut-être la perdre dans quelques heures. Pourquoi je pensais à ça, elle ne pouvais pas mourir. Nos cœurs sont liés si le miens bat, il aidera celui de [T/P] à battre de son côté. Jusqu'à aujourd'hui ils ont battus à l'unisson, ça n'allait pas changer ! En réfléchissant à ça je pris mon courage et prévins Scarlett de l'état de santé de [T/P]. Elle m'a promis qu'elle serait là dans l'heure pour venir me soutenir. J'avais pu sentir sa voix se briser quand elle parlait...

Je m'asseyais sur le fauteuil. Je fixais le vide, je ne pensais qu'au visage souriant que [T/P] adorait nous faire. Même si le sourire n'était sincère qu'envers moi, elle avait toujours cette expression scotchée sur ses lèvres, peu importe comment elle allait. Quand je pensais que des familles ont osé laisser une fille en or subir des horreurs, je ne pouvais m'empêcher de bouillonner. Elle était passé par la rue, les coups, les attouchements, les insultes, l'abandon, la solitude. C'était pas ça qui allait lui donner le coup fatal, elle était devenue forte, impossible qu'elle perde contre ce cancer ! De toute façon, on aura tellement de choses à vivre ensemble, c'était impossible que je m'imagine les faire sans elle.

Je souriais rien qu'en imaginant le visage de [T/P] légèrement terrifiée avant de faire un grand huit. Je la voyais me taquiner parce que je me blottissais contre elle par peur en regardant un film d'horreur. Je m'imaginais son rire moqueur lorsque je bégayerais lors d'un tournage. Bref, je voyais notre avenir toute les deux et ça me faisait rire.

Son téléphone vibra ce qui me sortit de mes pensées. C'était Steve qui l'appelait, je décidai de répondre à sa place, j'avais deux trois mots à lui confier à celui-là.

*appel entrant Steve*
-Steve : enfin tu me réponds !
-Florence : c'est comme ça que tu dirais bonjour à ton amie ?
-Steve : vous n'êtes pas [T/P] ? Florence, on dirait ta voix. Tu peux me la passer ?
-Florence : même si je le voulais elle ne pourrait pas te répondre...
-Steve : et pourquoi ça ?
-Florence : elle ne peut pas répondre c'est tout.
-Steve : alors je rappellerai. Merci de-
-Florence : j'ai deux trois choses à te dire Steve. [T/P] ne t'aidera pas, pas après ce que tu lui as fait.
-Steve : je ne pouvais pas me permettre de la loger. Et puis j'ai des raisons qu'elle connaissait, ce n'était pas la première fois que cela arrivait. Elle se doit de le comprendre. Et puis elle m'a dit qu'elle m'aidera, tu ne peux pas choisir à sa place.
-Florence : TU TE FOUS DE MOI ?! Elle avait besoin de toi et tu l'as laissé. Et tu osais nous dire à moi et Scarlett que les familles qui avaient accueillis [T/P] étaient des lâches, des montres osant l'abandonner. Et toi tu oses faire ça quelques temps après. Je reconnais plus le jeune homme avec qui j'ai discuté ce soir là... pourquoi tu as changé d'un coup ?
-Steve : tu n'as pas savoir mes raisons.
-Florence : ça me parait normal que je saches non ? Imagine si le hasard n'avait pas bien fait les choses, elle serait dans la rue, sans savoir qu'elle a des problèmes de santé.
-Steve : des problèmes de santé ?
-Florence : oui, si tu t'intéressais à elle un minimum pour d'autre raison que te concernant, tu saurais qu'elle est à l'hôpital, en train de se battre tous les jours pour survivre... Mais non tu préfères savoir si elle peut t'aider à te sortir de la merde plutôt que de lui demander si elle va bien ! Et le pire c'est qu'elle ne t'en veux pas, je suis sûre qu'elle serait venue t'aider, trop gentille qu'elle peut être parfois !
-Steve : je- je suis désolé.
-Florence : c'est pas à moi que tu dois des excuses.

Je raccrochais juste après avoir prononcé cette phrase. Je ne comprenais pas pourquoi il était ainsi avec [T/P]. En plus, je l'avais encore mauvaise de son message « tu te tapes une actrice ». Il pourrait me considérer comme autre chose qu'une « actrice ». Je restais une personne avant tout. C'est en pensant à ça que je remarquais que [T/P] m'avait toujours considéré ainsi à partir du moment où nous avons un peu appris à nous connaître. Ça me fit sourire.

J'avais toujours le téléphone de [T/P] dans les mains. Je décidai de regarder ses photos, pas mal d'entre elles étaient des photos amusantes, elle faisait des grimaces en tout genre. Elle avait prit plusieurs photos de moi aussi, je rigolais en les voyant. Ça me faisait chaud au cœur de voir son sourire, son visage.
Je continuais d'arpenter son album quand je tombais sur une vidéo d'elle. Je décidai de la regarder.

[T/P] : hey ! Je sais pas si cette vidéo sera très utile, je ne sais même pas si je vais la conserver mais ça me soulagera de la faire alors tant pis ! Je sais que pas mal de monde me déteste en ce moment, je n'en connais pas la vrai raison mais je m'excuse. Je- hum, je sais pas quoi dire d'autre à vrai dire *rire*. J'ai peur que Flo finisse par penser comme eux. Je sais pas comment je serais si je la perdais. Je suis folle d'elle, tellement que je pourrais mourir pour elle...
Enfin je ne mourrais pas dans tous les cas, je suis immortelle *rire*.

J'espère que nous n'aurions jamais à nous dire adieu toutes les deux. Je n'aime pas ce terme. Je l'entends en deux mots « à dieu ». C'est bizarre ce mot, c'est comme si on remettait au ciel le chance de se revoir. A dire vrai, ce serait mieux que l'on dise « à nous » non ? Si un jour nos routes se recroisent c'est que l'une de nous deux l'aura décidé. « À nous » c'est l'adieu des amoureux qui souhaite secrètement se retrouver. Et aucun Dieu ne pourra rien y changer. Ça sonne bien non ?
Mes heures de philo n'auront pas été si inutiles *rire*
C'est décidé, je dirais toujours « à nous » désormais ! Je devrais en parler à Flo, ce sera notre petit code entre nous. Je trépigne d'impatience que de voir le visage de Scarlett rempli d'incompréhension lorsqu'on utilisera ce genre d'expression *rire*.

Cette vidéo devient ridicule pas vrai ? En faite elle l'a toujours été. Personne ne l'a verra jamais de toute façon alors j'en profite : Flo, j'ai piqué ton pull rose, tu m'en veux pas ? Il était trop confortable aussi. Je te promets que je te le rends vite... enfin j'essayerais. Oh ! Et puis je te prépare quelque chose pour ton anniversaire, le cadeau est déjà prêt, ne pense donc pas à regarder dans le placard de l'entrée sous les vielles boîtes à chaussures hein *rire*
Bref, je ferais mieux de stopper la vidéo là, je t'aime Flo. Tellement que si je le criais je perdrais ma voix pour toujours...

La vidéo se stoppait, un cadeau pour mon anniversaire ? Mais c'était le 3 janvier, elle était à l'hôpital et nous l'avons fêté ensemble, elle m'avait même offert un bracelet que je n'enlève plus de mon poignet depuis. Et puis mince, ça m'intriguait trop, je prévins Scarlett que je rentrais rapidement à l'appartement et qu'il se pourrait qu'elle ne me trouve pas à l'hôpital lorsqu'elle arrivera.
Je souriais en me rappelant qu'elle avait enfin avoué
qu'elle m'avait pris mon pull. La vidéo me permit de retrouver un grand sourire sur mon visage, elle avait été trop chou dessus. Je m'étais permise de me la transférer sur mon téléphone pour la regarder de temps en temps et surtout pour m'en servir de preuve. J'attendais mon pull rose moi.
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