Chapitre 1 : mort post traumatique

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Concrètement, je ne peux rien faire de plus pour lui à part jouer le rôle de la psychologue. Si seulement je pouvais l'envoyer se faire foutre. Hier il avait passé toute la journée à pleurer. Et là, j'étais assisse sur une chaise à côté de lui, et lui, allongé sur un lit en train de me raconter son ressenti. On tournait en rond. Moi personne ne m'avait prêté main forte juste après mon premier jeu. Je jette un coup d'œil à la coiffeuse en face du lit. Je ressemblais encore à quelque chose. Bon pas forcément à une fille mais quelque chose d'identifiable tout de même.

Il y a encore 2 nuits de cela, Katrina avait joué à un jeu. Du pique également. Tout ce que je savais c'était que tous n'ont pas survécu. 5 de pique. Une espèce de laser game. 2 équipes devaient courir dans tous les sens avec un gilet lumineux et devaient se tirer les uns sur les autres. À chaque fois qu'un joueur se faisait tirer dessus, son gilet mettait plus de temps à se rallumer. Une équipe ne pouvait remporter la partie seulement si tous leurs adverses avaient leur gilet éteint avant la fin du temps imparti. De plus, les joueurs de l'équipe victorieuse qui avaient leur gilet éteint mouraient également. 12 joueurs. 4 survivants. Depuis Katrina n'avait pas dit un mot de plus et devait être dans le même esprit que moi. Elle me faisait de la peine mais au fond j'étais contente qu'elle s'en soit sortie vivante.

Je suis à deux doigts de péter un câble. Toute cette pression. Je m'excuse auprès de Jean pour aller prendre l'air. Je n'en peux plus d'absorber toutes les émotions des autres comme une éponge.

On logeait depuis peu dans un appartement assez modeste et en traversant la cuisine, je vis qu'elle était vide. Je décide donc de laisser Katrina tranquille et de me mettre aux fourneaux immédiatement. Je sors toutes les conserves qu'on avait pu amasser dans une supérette du coin pour préparer de quoi manger ce soir. J'entends les pas de Jean descendre l'escalier. Qu'est-ce qu'il peut être chiant ce gamin. J'ai 25 ans bordel ! Je n'ai clairement pas l'âge d'être maman. Et ce bolosse ne fait que de me coller depuis 3 jours.

« -Tu peux jouer avec moi ce soir s'il te plaiiiiiiit ?!

-Mais enfin la ferme non ?! J'ai encore 2 jours devant moi ! Rien ne m'oblige à risquer ma vie pour toi petit con ! Si t'as rien d'autre à faire alors va mettre la table !

-Si tu n'y vas pas alors je l'accompagne, dit Katrina en revenant du balcon. On doit rester souder jusqu'à trouver une solution viable pour nous faire sortir d'ici. On ne sait pas à quel jeu il va participer ce soir.

-Je crois, commençai-je en laissant un blanc, que le niveau de difficulté correspond à notre chance de survie où au nombre de survivants potentiel. Mon jeu n'autorisait qu'un seul survivant et les règles étaient strictes.

-D'ailleurs tu en as fait quoi des corps de tes proches ? »

Gloups. Merde. Comme une idiote, ça fait maintenant 6 jours et à aucun moment je n'ai pensé à retourner à la salle de fête pour les enterrer. En vrai je préfére esquiver cette pensée. Je n'avais pas le courage de retourner sur les lieux et de trainer leur corps pour ensuite les enterrer.

« -Et toi Katrina ? Tu es retournée à l'arène pour enterrer les morts ?

-Non pour la simple et bonne raison que je ne les connais pas et si je devais ça à chaque jeu... Enfin je travaillais dans l'humanitaire moi. Je n'étais pas croque mort ou autre.

-Merci Katrina de m'accompagner ce soir, lance Jean, soulagé qu'elle lui apporte son soutien.

-De rien mon grand c'est normal. Peu importe le jeu de ce soir, on va le remporter haut la main ! »

Gnagnagna, si elle tombe sur un jeu de difficulté 10 comment elle va le regretter wesh.

J'ouvre une bouteille d'eau pour la verser dans une casserole et nom de dieu qu'est-ce que ça peut être chiant de ne pas avoir de courant. L'eau potable n'est même plus acheminée dans les canalisations. Depuis que je suis ici, j'ai dû prendre deux douches dans la rivière telle une pouilleuse.

Us at Borderland : Game over for allOù les histoires vivent. Découvrez maintenant