Chapitre 15

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Je tiens à m'excuser pour l'immense retard que j'ai pris. Il y a eu tant de choses reliées au travail et à ma famille qui ont pris tout mon temps libre. Oh, et on peut mettre la faute sur ce garçon aussi, mais il me rend heureuse, alors on va essayer de ne pas trop lui taper sur la tête. D'autant plus que vous allez croire que je presse la fin de cette histoire alors que nous y sommes presque déjà. Voici donc sans plus tarder la suite.

Bonne lecture!

- Ryuko...

- Plaisante surprise, Ladybug.

La superhéroïne au costume inspiré du dragon s'approche du bord de la plateforme sur la Tour Eiffel. Ladybug la suit du regard jusqu'à ce qu'elle s'arrête, debout à côté d'elle, les yeux rivés vers Paris.

La coccinelle ne s'attendait pas à rencontrer l'un de ses coéquipiers aujourd'hui. Elle en est tout de même ravie. Elle n'a pas beaucoup d'occasions d'entretenir une discussion avec Ryuko, même sous leur identité civile. Peut-être peut-elle profiter de la sagesse qu'elle détient?

- Comment vas-tu depuis la fête?

La superhéroïne de la création baisse le regard un instant. Elle a encore un peu honte de s'être laissé tenter par l'alcool ce soir-là. Elle aurait dû éviter le vin qu'Alix avait apporté à tout prix.

- Mieux. Je suis désolée du gâchis que j'étais à la fin de la soirée.

- Ne t'excuse pas.

Ladybug relève le regard un instant sur la ville qui s'étend devant elle. Puis, elle tourne et lève la tête en direction de Ryuko, qui se tient bien droite à côté d'elle, les bras croisés sur sa poitrine. Sans que ses yeux ne quittent la ville, sa bouche, elle, se met à bouger aux rythmes de ses paroles.

- J'ai discuté avec Vipérion. Il paraît que tu hallucines Chat Noir.

L'alter-ego de Marinette pivote sa tête de nouveau vers la ville, laissant aller un regard vide entre les rues de Paris. Elle ne devrait pas s'étonner de savoir qu'ils sont tous au courant. Sauf que l'entendre de la bouche de ses coéquipiers est drôlement plus douloureux.

- Tu sais, Ladybug... Les douleurs du coeur sont les plus douloureuses.

À ces paroles, la coccinelle porte une main vers son coeur. Elle pose sa paume sur le haut de sa poitrine, sentant les battements de son coeur qui s'accélère peu à peu.

- Quand notre coeur désire quelque chose que nous ne pouvons avoir, nous souffrons d'une douleur atroce.

Ladybug ferme les yeux. Les paroles de Ryuko apporte beaucoup de sens. Elle se permet de rester silencieuse et de laisser sa coéquipière parler. Pour l'instant, elle a bien raison. Elle se souvient du collège et de son amour incommensurable pour Adrien. À chaque fois que quelque chose semblait lui mettre des bâtons dans les roues pour l'approcher, elle était terriblement peinée. Et c'est sans compter toutes les fois que son père l'empêchait de sortir et l'empêchait de ce fait même de le voir.

Elle repense alors à toutes ces tentatives de déclarations d'amour que Chat Noir a essayé de poser sur Ladybug. Comment se sentait-il à chaque fois qu'elle le repoussait ou à chaque fois qu'elle lui créait un mur entre eux?

- Je m'y connais bien, en souffrances du coeur. Ma relation avec lui n'a pas duré longtemps, car je me suis bien rendue compte qu'il ne me désirait pas. Il n'avait de yeux que pour toi.

Ladybug ouvre les yeux en vitesse.

- Avec ou sans le masque, je ne l'ai jamais vu regarder une fille comme ça. Tu as toujours été la seule pour lui.

Elle ne sait pas ce qui la surprend le plus; Ryuko qui parle anormalement beaucoup ou cette révélation des sentiments qu'il tenait pour elle depuis le début? Elle peut sentir des larmes se former le long de ses paupières inférieures.

- Les douleurs du coeur sont les plus difficiles à surmonter, Ladybug. Mais ce sont aussi ces douleurs-là qui nous rendent encore plus forts.

Une larme s'échappe du coin intérieur de l'oeil droit de Ladybug. Ryuko a raison. Elle a raison sur toute la ligne.

- Tu te mettras à fleurir de plus bel quand tu arriveras à laisser le passé dans le passé, Marinette.

Chat Noir doit rester dans le passé. Ladybug, Marinette doit laisser cette partie sombre et cette journée horrible derrière elle. Elle doit réussir à oublier tout ça d'arrêter de s'y accrocher vainement.

- Merci, murmure la coccinelle.

Elle fait quitter sa main de son coeur pour essuyer rapidement ses larmes de son visage. Elle est bien heureuse d'avoir eu la visite de Ryuko. Ses paroles sont, comme elle l'avait pensé, remplies de sagesse. Les yeux sur Paris, Ladybug se sent plus légère déjà. Tous ses coéquipiers sont réellement là pour elle. Elle s'en rend compte peut-être un peu tard, mais elle est extrêmement reconnaissante de les avoir à ses côtés. 

Saus eux, elle ne se tiendrait probablement pas là aujourd'hui.

Elle décide de se lever pour se tenir debout à côté de sa coéquipière. Le vent léger lui caresse le visage. Un sourire commence à se dresser sur son visage. Son coeur se calme peu à peu. Dans sa tête, son esprit cesse pendant un moment d'être partout et nulle part à la fois. Ladybug décide que dès demain, elle se remettra à la couture. Dès demain, elle cessera de laisser ce passé prendre possession de son futur.

- Vraiment, merci pour tout, Ryuko.

Sa tête se tourne en direction du dragon, qui tourne aussi sa tête vers elle. Un regard est échangé. Sur le visage de Ryuko, un rare sourire s'y dresse.

- Quand tu veux, Ladybug.

Ryuko s'éclipse alors en un éclair, laissant Ladybug seule au haut de la Tour Eiffel. Pour la première fois depuis une éternité, la coccinelle se sent très sereine. Elle se sent capable de tout affronter. Elle devrait se remettre à ses passes-temps. Il est plus que temps qu'elle se remette à la couture.

Marinette est prête à accepter l'absence de son partenaire de combat, de son béguin d'adolescente et d'enfin aller de l'avant dans sa vie.

Malgré ça, elle verse quand même une larme à ses paroles.

- Adieu, Adrien.

Puis, elle se jette dans le vide en reprenant le chemin du retour.

Claquement de doigts (Miraculous Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant