Vivre ou mourir

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Elle ouvrit les yeux, elle était dans une pièce close, sombre. Le temps que ses yeux s'habituent à l'obscurité, elle parvint à distinguer des formes : des fauteuils, une table au centre de la pièce. Sur le mur, un écran s'alluma, dessus, défilait un chronomètre. Il était affiché 24 : 00. Une voix mécanique annonça « sors », puis le silence revint et le chrono se lança...

Elle était complètement sonnée, et ne parvenais pas à reconstituer les quelques heures qui avait précédées son arrivée ici, il lui était impossible de se souvenir de comment elle avait pu atterrir ici. Après que quelques minutes se soient écoulées sur e chrono, elle eut le soulagement de se voir confirmer que les 24 étaient des heures et non des minutes. Il lui restait donc une journée entière pour comprendre ce que tout ça signifiait et comment elle était arrivée là.

Cela faisait plusieurs heures que le temps défilait sur l'écran, il affichait désormais 19 : 03. Elle avait fouillé toute la pièce et n'avait trouvé en tout et pour tout qu'une clé et une suite illogique de formes : principalement des triangles, tournés dans des sens improbables. Elle commençait à avoir soif, et désespérait de pouvoir exécuter l'ordre de la voix, sortir... était-ce seulement possible ? Que lui arriverait il si elle n'y parvenait pas ? Ses souvenirs semblaient brouillés, toute sa vie, tout ce qui avait pu se produire avant son arrivée étaient flous, incertains. Le chronomètre défilait et elle redoutait l'instant où il afficherait 00 : 00, sans même réellement savoir ce qu'il l'attendait. Elle se releva, et se remit à chercher, au centre de la pièce, sur la table, se trouvait une immense boite, de laquelle la vitre transparente laissait entrevoir des rouages. Elle était bien trop lourde pour être portée et bien trop dure pour être brisée, elle avait déjà essayé. Mais elle restait persuadée qu'il s'agissait de son unique chance pour sortir de cet enfer. Le temps impartit ne cessait de diminuer, avec un agaçant « tic » à chaque seconde écoulée. L'écran affichait désormais « 17 : 56 ». Elle était épuisée et la faim et la soif l'empêchait de continuer ses recherches, elle s'assit dans un coin de la pièce et s'endormit. A son réveil, paniquée de s'être laissée aller, elle regarda sur l'écran : quatre heures s'étaient écoulées... Elle se remit en quête d'indices, et après de nombreuses recherches trouva un verre, dedans un liquide semblable à de l'eau. Heureuse, et soulagée, elle s'apprêta à le boire, mais aperçu une étiquette sur l'objet qui indiquait « cyanure ». Elle eut un rire nerveux, puis reposa le verre sur la table, pensant au ridicule de la situation : qui boirait ? elle rit pendant plusieurs minutes puis se rendant compte de sa solitude, cessa. Étonnement elle n'en vida pas le contenu. Avec le verre, elle avait également trouvé une batte de baseball, c'était vraiment étrange, c'est comme si les objets apparaissaient au fur et à mesure de ses recherches, elle était certaine d'avoir déjà cherché à cet endroit, vainement. Elle eut soudain une illumination et frappa la grande boite de toutes ses forces avec la batte. L'objet céda et la vitre se brisa. Un rire mécanique lui parvint du haut-parleur et le chronomètre sur l'écran se mit à descendre à toute vitesse. En quelques minutes il atteignit 00 : 00, elle crut toute ses craintes se réaliser, pourtant il ne passa rien d'autre que l'obscurité : la pièce venait d'être plongée dans le noir. Elle ne distinguait plus rien et ne parvint à se repérer que d'après ses longues observations de la journée. Elle s'assit un nouveau dans le coin, et s'endormit, persuadée de rêver et de se réveiller ailleurs en ouvrant les yeux. Mais ce ne fut pas le cas : quelques heures plus tard un maigre rayon de lumière filtra dans la pièce puis disparut : quelqu'un avait déposé un plateau repas, mais elle ne pouvait distinguer ce qu'il y avait dessus et décida de ne pas y toucher. Au bout de plusieurs jours, la pièce empestait la nourriture mêlée à sa transpiration. L'isolement et l'obscurité la rendait folle, elle parlait seule, pensant parler à ceux derrière l'hautparleur, les implorant de la laisser partir. Parfois elle s'énervait puis après avoir compris que cela ne servait à rien, se calmait et plongeait dans un profond sommeil. Au bout du second jour, n'y tenant plus, elle avait mangé, et depuis elle attendait toujours ce petit rayon de lumière qui signifiait « mange ». Un jour, elle comprit qu'elle ne sortirait pas, qu'elle passerait le reste de sa vie ici : parfois la voix parlait, elle lui avait expliqué que ce test avait deux issues : la survie si on parvenait à sortir ou la mort si l'on actionnait la boite. Elle avait trouvé ça ridicule car elle se sentait très vivante, mais comprenait désormais ces paroles. La voix lui avait également dit que la boite était une évidence, et qu'il aurait fallu comprendre que l'on ne laisse pas d'indices aussi gros s'ils sont réels : elle aurait dû chercher plus, mieux. Désormais elle comprenait, et elle qui n'avait plus ressentit d'autre émotions que la haine et la colère depuis son arrivée, se mit à pleurer. Elle se leva et se dirigea à tâtons jusqu'à la table, les paroles de la voix étaient claires désormais : vivre ou mourir, elle avait échoué. Elle observa longtemps cette imposante boite, malgré l'obscurité, puis s'empara d'un objet. Elle n'hésita pas, et bu d'une traite. Elle retourna s'assoir, et à nouveau, elle ferma les yeux, et ne les rouvrit jamais. A cet instant, une voix brisa le silence « test validé ». La lumière inonda la pièce et deux hommes attrapèrent le corps désormais sans vie de la jeune fille.


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⏰ Dernière mise à jour : Apr 10 ⏰

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