Chapitre 39

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PDV Katrine 

Le combat venait à peine de débuter que les coups s'échangèrent déjà. Les deux adversaires semblaient de forces égales ce qui allaient compliquer le combat. Jeanne résistait à toutes les attaques de Rolland les parant ou les esquivant une à une. Elle arborait un sourire neutre et un visage détendu alors que l'homme en face d'elle avait une expression meurtrière sur le visage.

R - Bat toi 

J - C'est ce que je fais 

R - Tu ne fais qu'esquiver mes coups 

J - Et en quoi ce n'est pas se battre

R - C'est digne d'un lâche 

J - Et alors ? 

Sa dernière phrase laissa paraître que ses propos l'avaient touchée mais elle faisait tout pour ne rien laisser transparaitre. Malheureusement je vis que ce changement dans sa voix n'échappa pas à Rolland qui sourit sadiquement, son sourire me donnait froid dans le dos, je n'aimais pas ça du tout. Jeanne esquiva encore un coup avant que Rolland ne s'arrête devant elle pour lui faire face. 

R - Tu m'aimes ? 

J - Quoi ? N'importe quoi 

R - Alors pourquoi ne pas m'attaquer ?

J - Je ne veux pas me fatiguer avec des frappes inutiles c'est tout 

R - Non je sens qu'il y a autre chose derrière 

J - La ferme !

R - Oh je sais 

J - J'ai dit la ferme 

Je vis Jeanne perdre son sang-froid et porter un coup violant à Rolland qui peina de justesse à l'esquiver. Je ne savais pas ce qui avait pu mettre ma ténébreuse dans cet état mais cela ne signifiait rien de bon. Rolland se mit à rire et lui dit. 

R - J'ai trouvé, si tu m'attaques tu as peur de perdre la face et de montrer ta vraie nature à ta chère et tendre 

K - Sa vraie nature 

R - Oui ta reine n'est qu'un monstre assoiffé de sang 

J - J'en ai marre de toi 

Jeanne se mit à le frapper, enchainant les coups que son adversaire esquivait comme il le pouvait. Il venait de toucher un point sensible de Jeanne et moi j'étais figée sur place comme glacée devant cette révélation que j'avais encore du mal à comprendre. Jeanne continua de s'acharner encore et encore avec rage et colère, je ne l'avais jamais vu comme cela, je reculai d'un pas un peu apeuré par ce nouvel aspect de sa personnalité. 

J - Tu m'accuses d'être lâche mais là c'est toi qui ne fais qu'esquiver 

R - Tu as raison corrigeons ça princesse

J - Ne m'appelle pas comme ça 

Rolland fit apparaitre une épée dans ses mains et donna un grand coup dans l'épaule de Jeanne qui recula frappée par la douleur et la surprise de cette attaque. Je pouvais voir dans ses yeux la rage s'emparer d'elle, elle perdait le contrôle et ce n'était pas bon. Je me sentais impuissante devant ce combat qui prenait de plus en plus un aspect obscure. De là où j'étais je pouvais apercevoir une marque rouge s'étendre sur le t-shirt de ma blonde montrant qu'elle avait été touchée par cette attaque. Jeanne ferma les yeux un instant avant de faire apparaitre dans sa main une épée d'un rouge sang, elle se mit en garde et lança à Rolland.

J - A arme égale c'est mieux 

R - Hum ça devient intéressant 

Les deux assaillants se jetèrent l'un sur l'autre se donnant des coups à répétition, ils esquivaient mais très rarement. Ils encaissaient les coups de l'autre sans sourciller, ne se dégageaient plus que d'eux, haine, colère, vengeance et soif de sang. Le spectacle qui s'offrait à moi me donnait la nausée, le sang giclait de leur corps, coulant le long de leurs muscles avant de finir la course au sol dans la mare qui se formait peu à peu à leurs pieds. C'était un bain de sang.

R - Tu te débrouilles bien pour une femme

J - Je vais te faire ravaler ta langue de matcho puant 

R - En voilà de méchants mots 

Rolland éclata de rire alors que Jeanne lui planta son épée dans le ventre, la tournant afin d'agrandir le trou déjà existant et donc de faire encore plus de dégât. Ce que je ne vis pas tout de suite c'est que Rolland avait lui aussi profité de ce moment pour enfoncer à son tour son épée dans le ventre de Jeanne qui cracha du sang sur le visage de son ennemi. Ils se regardèrent un instant sans rien dire, sans bouger, se jugeant d'un simple regard avant de ne retirer d'un seul coup leurs armes du corps de leurs adversaires. Le sang coulait de plus bel le long de leurs corps mais aucun des deux ne montra des signes fatigue ou de faiblesse. Un dernier échange d'épée et les deux ennemis reculèrent l'un de l'autre, prenant le plus de distance possible pour éviter tout coup imprévu de la part de leurs adversaires. Ils se regardèrent et d'un accord silencieux lâchèrent leurs épées qui tombaient au sol. 

R - Tu sais je ne pensais pas que ton armée se donnerait autant de peine pour écraser la mienne

J - Tu me voyais vraiment comme une conne alors que c'est toi qui n'as pas réfléchi

R - Comment ça ?

J - Il y a un mois quand tu m'as faits venir à toi, poussé par ton orgueil et ton égo tu m'as fait cette marque

Je vis Jeanne lever son bras pour lui montrer la marque que Rolland lui avait faite plus tôt pour le duel. Rolland écarquilla les yeux alors que Jeanne sourit fièrement. L'homme recula d'un pas secouant la tête de droite à gauche.

R - Non 

J - Si tu avais oublié qu'avec ce lien je pouvais te retrouver où je le voulais et quand je le voulais, ce qui voulais dire que si je te trouvai, je trouvai ton armée

R - Tu t'es servi de moi 

J - Bien sûre grâce à toi nous avons trouvé ton repère, nous avons ensuite évalué le danger et commencé à nous entrainer tout en continuant de surveiller tes soldats. Nous savions que tu attendrais ce combat pour tenter de t'emparer de l'autre monde alors nous nous sommes préparés à les accueillir

J'étais impressionnée devant l'ingéniosité dont avait fait preuve Jeanne en cet instant. Elle avait élaboré ce plan tout au long du mois pour être sûre que le jour du duel son peuple ne risquait rien. Il fallait le dire elle avait l'étoffe d'une reine, je ne sais pas pourquoi mais à cette pensée je sentis mon corps bouillir d'un désir fort pour elle. Je fus sortir de mon désir par un Roland énervé comme jamais qui gueulait à tout va. 

Le recueil des petits cauchemars TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant