Chapitre 42

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Le portail se refermait complètement et je m'effondrai en pleurs. Je me sentais vide et triste, une vague de rage s'empara de moi, j'avais envie de tout cassé, la sortie se fit voir, je fonçai vers elle sans m'arrêter et sans réfléchir, j'avais besoin de me calmer. Je passais devant les villageois qui criaient de joie d'avoir gagné, je passais devant mes soldats qui célébraient l'évènement. Je passais rapidement devant Mireille qui me lançait un regard inquiet mais qui n'eus le temps de rien dire car j'avais déjà disparu au loin. 

J - Tu es nulle

J'arrivai dans la clairière et hurlai aussi fort que je le pouvais. 

J - Tu es un monstre, tu ne la mérites pas

Mes larmes étaient incontrôlables, elles coulaient le long de mes joues brouillant ma vue. J'avais du mal à respirer, je sentais mes muscles se contracter et crier d'être libérés. Je fonçai vers un arbre et donnai un coup dedans, celui-ci fut si fort que l'arbre s'écroula instantanément. Je voulais plus, je ne me sentais pas mieux, je voulais tout détruire. Je frappai les arbres les uns après les autres, ils finirent tous par céder sous ma force. Je n'arrivai pas à évacuer toute cette tension de moi j'étais coincée. J'arrivai à bout de forces après avoir tapé pendant deux heures dans tous ce que je voyais, le sang coulait à flots de mes blessures faites pendant le combat. Je commençai à voir flou, je perdis l'équilibre et tombai sur mes genoux. Je frappai le sol énervée et peinée. 

J - Bordel !

M - Ma reine 

Mireille arriva en courant vers moi, elle se stoppa horrifiée par l'état dans lequel je me trouvai. Elle vit mes larmes, mes blessures, le sang et elle comprit ce qui s'était passé sans même que j'ai besoin de lui dire quoique se soit. Mireille s'avança doucement vers moi comme pour ne pas m'effrayer après tout je ne pouvais plus bouger, mes forces m'avaient quitté, je n'arrivais plus à rien appart pleurer encore et encore. Mon cœur se serra de plus en plus dans ma poitrine douloureuse. 

M - Tout va bien 

J - Je suis un monstre 

M - Mais non vous êtes une reine 

Mireille s'accroupit près de moi elle me prit délicatement dans ses bras et resserra son étreinte sur moi, sa chaleur me fit pleurer de plus belle. Je pleurais, pleurais usant de mes dernières forces. Je me sentais faiblir, ma tête tournait, mes jambes tremblaient mais je refusais de faillir. Je sentis la douce main de ma conseillère me caresser la joue pour me rassurer. 

M - Vous pouvez vous laisser allez je suis là 

J - Merci 

M - Pas la peine 

J - Si merci d'avoir été là avec moi du début à la fin 

Je fermai les yeux à bout de forces et m'évanouis contre les bras reposants et protecteurs de ma conseillère. La dernière chose que je me souvins avant de sombrer complètement dans l'inconscience est de me sentir soulevé et porté. Quand je rouvris les yeux plus tard j'étais allongée dans mon lit le corps recouvert de bandages. Je tentai de me remettre sur mes pieds, de bouger mais je ne pus pas alors je grognai d'énervement, la porte s'ouvrit à cet instant sur Mireille qui s'approcha de moi en courant, elle posa une main sur mon corps et me poussa à ne pas bouger. Après une lutte de cinq minutes je finis par céder et me rallonger dans le lit où je me mis à fixer le plafond. Mireille s'agita tout autour de moi, elle s'approcha de moi et changea mes pansements avec le plus grand soin tentant de me faire le moins mal possible, je profitai de ce moment pour lui demander. 

J - C'est toi qui m'as ramené et soigné ? 

M - Oui 

J - Merci 

M - J'ai veillé sur vous durant ses deux semaines 

Je me redressai d'un coup en entendant cette phrase, je n'y croyais pas cela ne pouvait pas faire deux semaines que je dormais. J'hallucinai, je ne comprenais rien à ce qui se passait, Mireille comprit mon questionnement et me dit en me poussant de nouveau contre les draps de mon lit. 

M - Quand je vous es récupérée vous étiez bien amochée

J - Je sais ça mais ....

M - Laissez moi finir 

J - Désolée

M - Vous étiez blessée ayant des blessures graves et profondes. Votre métabolise ayant puisé dans toutes vos ressources pour vous tenir debout dans le combat et votre perte de contrôle a fait que votre corps s'est vidé de toute son énergie et qu'il vous à plonger dans une sorte de coma pour avoir le temps de s'en remettre 

Je l'écoutai sans parler me noyant de ses paroles. J'avais encore du mal à réaliser tout ce qui s'était passé durant ses derniers mois, et encore moins que j'avais réussi à tuer Rolland en finissant enfin avec cette souffrance et cette traque incessante et sans intérêt. 

J - Qu'est devenue son armée ? 

M - Nous avons faits prisonniers les survivants 

J - Je vais leur proposer la rédemption

M - Comment ma reine vous êtes folle ? 

J - J'en ai marre de ses bagarres, de ses bains de sang

M - Mais ...

J - Pas de mais, ce qu'ils veulent être pardonnés devront œuvrer pour et ceux qui refusent seront bannis mais plus de morts et plus de sang il est temps que notre monde vive en paix 

 M - Bien ma reine 

J - Maintenant je vais me lever parce que j'ai assez dormi 

M - M...

J - Non rien 

Je me levais sous son regard désapprobateur et m'habillai, il était temps pour moi d'assumer mon rôle de reine et d'aller voir mon peuple et mes soldats pour les remercier pour cette guerre durement mener. Je descendis sans attendre les escaliers et sortis du manoir. Je regardai le ciel bleu et pensai à Katrine me demandant ce qu'elle devenait, puis je chassai cette idée en secouant la tête. Je sortis de la demeure et me rendis en ville, je traversai rapidement les ruelles saluant les habitants. J'arrivai sur la place et montai sur le rebord de la fontaine. Les gens s'étaient regroupés autour de moi. 

J - Bonjour à tous 

- Heureux de vous revoir ma reine 

J - Merci. Si je suis ici c'est pour vous remercier pour votre dur labeur face à l'ennemi

- Merci à vous aussi

J - Aujourd'hui nous sommes plus forts et débarrassés de ce mal alors nous devons apprendre à vivre dans la paix 

- Que ferons-nous des prisonniers

J - Ils seront bannis ou en rédemption mais plus de mort, trop de sang a été versé 

- Que pourront-ils faire pour se faire pardonner

J - Ils vous aideront dans un premier temps à réparer les dégâts causés par l'affrontement puis pourront si vous le voulez s'installez vers la clairière et vous apporteront leurs aides, mais attention cela ne vous donne pas le droit de les exploiter. Ils doivent s'intégrer à vous petits à petits, je ne tolérais aucune violence ou injustice dans les deux côtés. Est-ce clair ? 

- Oui 

- Vive notre reine 

Je leur souris, nous étions enfin libres. Une fête s'organisa dans le village à laquelle je pris part avec joie. Je dansais avec les enfants, discutais et buvais avec les plus grands. Je continuais la fête jusqu'au coucher du soleil où je décidai enfin de rentrer pour mon chez moi. J'allais enfin pouvoir être heureuse même si une part de moi me criera à tout jamais que Katrine me manquait. Elle avait fait son choix et j'avais fait le mien. Je remontai les marches du manoir perdu dans mes pensées. 

K - Jeanne 


Le recueil des petits cauchemars TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant