𝑩𝒐𝒏𝒕𝒆𝒏 𝑹𝒉𝒂𝒑𝒔𝒐𝒅𝒚

𝑽𝒊𝒏𝒈𝒕𝒊𝒆̀𝒎𝒆

Point de vue de Hajime Kokonoi

TW hôpital, troubles du sommeil, consommation de drogue

Je la regardais avec des étoiles dans les yeux. Elle méritait tellement de bonheur que je pouvais largement en pleurer la nuit. Ana était l'une de ses filles qui vous savez, pensait toujours aux autres avant de penser à elle. Lui cuisiner des cookies était un peu comme une marque d'affection que je lui apportais.

Dans sa petite tenue printanière, elle aidait Ran à retourner les saucisses presque cuites sur le grill. A chaque fois qu'elle s'approchait de la chaleur des cendres, elle sursautait. Ses cheveux se levaient et son teint virait rapidement au rouge. C'était vraiment drôle à voir. Elle riait, et faisait comme si elle était la plus heureuse du monde alors que je savais qu'au fond d'elle, elle ne rêvait que de s'enfermer dans sa chambre, loin de tout ce bruit, et de boucher ses oreilles avec ses mains remplies de plaques d'eczéma.

Ana était incroyablement douée pour cacher ses émotions. Elle ne montrait qu'une faible partie de ses sentiments, comme la fois où je l'ai réconforté toute la nuit après le décès de sa mère. C'était depuis ce jour que tout avait commencé à vriller pour elle. Elle qui avant, ne se sentait pas spécialement à sa place au sein de l'organisation, se sentait encore plus mal.

Elle galérait à essuyer la vaisselle. J'avais l'impression qu'elle retenait ses larmes. Comment pourrais-je faire pour qu'elle se sente un peu plus à l'aise ? Ses examens commençaient demain, il fallait absolument que je l'aide à aller mieux. Mikey m'avait déjà dit plusieurs fois que plus jeune, lorsqu'il était encore au commandes du Toman, il emmenait Emma en balade sur sa moto. Cela ne pouvait être qu'une bonne idée, n'est-ce-pas ?

Un petit tour en moto ne pouvait pas lui faire de mal.

« Tu as bien révisée, tout va bien se passer. » Je tentais au maximum de la rassurer. « Tu veux qu'on fasse un petit tour en moto pour te détendre après la vaisselle ? Si tu veux je demande aux Haitani de nous remplacer. »

« Je veux bien, s'il te plaît. »

Lorsque Rindo comprit que c'était pour le bien d'Ana qu'il devait nous remplacer à la vaisselle, il arrêta instantanément de râler. Plusieurs fois au début il soufflait lorsqu'il voyait la jeune femme arriver dans les parages mais avec le temps, il apprit à supporter sa présence, et il finit même par l'adorer, comme chacune des personnes ici même.

J'aidais Ana à marcher à travers l'immeuble jusqu'aux ascenseurs menant aux sous-sols où étaient rangés les voitures et les motos. La jeune femme monta en première sur le bolide et se tenait fermement à ma taille alors que je n'étais pas encore convenablement installé. Le garage s'ouvrit délicatement, et je tenais les bras d'Ana faiblement accrochés à ma taille lorsque le moteur de la moto démarra.

Le ciel commençait peu à peu à se coucher. Le temps était doux, il n'y avait pas de vent. Le portail automatique s'ouvrit en reconnaissant la plaque d'immatriculation, et nous sortîmes en direction des rues désertes de la capitale.

J'espérais fortement qu'Ana se sente à l'aise sur la moto, mais j'espérais encore plus qu'elle se sente mieux.

« Comment te sens-tu ? » lui demandais-je.

Elle ne me répondit pas. En tournant légèrement ma tête vers l'arrière, je voyais qu'elle avait les yeux presque fermés. Ses cheveux glissaient sur le vent et ses lèvres sèches tentaient de murmurer quelque chose, mais malheureusement c'était bien trop inaudible.

« Ana, tout va bien ? »

Je freinais doucement avant de complètement stopper le véhicule. Je restais assis sur le siège parce que les faibles bras de mon âme sœur tenaient encore ma taille. Je tentais de me retourner les larmes aux yeux et les cheveux au vent.