𝐿𝑒 𝑗𝑒𝑢 𝑑𝑒𝑠 7 𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠.
𝐷𝑎𝑛𝑠 𝑐𝑒𝑡 𝑖𝑚𝑎𝑔𝑖𝑛𝑒, 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑐𝑎𝑐ℎ𝑒́𝑒𝑠 7 𝑟𝑒́𝑓𝑒́𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑎̀ 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑜𝑚𝑎𝑛𝑠 𝑑'𝑎𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑗'𝑎𝑖𝑚𝑒. 𝑆𝑎𝑢𝑟𝑒𝑧-𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟 ?Voilà. Je me suis séparée. Cinq ans d'histoire. Des dizaines de nuits d'insomnie, à douter et à pleurer. À présent, j'ai déménagé, je suis célibataire, et mes larmes sont séchées.
Je viens tout juste d'avoir 25 ans. Je suis chez moi, et regarde autour de moi. J'ai mon univers, il est peuplé de romans américains, de musique rockab, de films érotiques japonais, de vieux objets de curiosité. Je me regarde ensuite dans le miroir. Je me suis débarrassée des complexes des débuts de ma vingtaine. J'aime à présent mes petits seins de Lolita Haze, ma taille fine, mes fesses rondes et ma blondeur presque naturelle. Une question, pourtant m'assaille : comment vais-je rencontrer des garçons ? Un peu tôt ? Non. Je ne souffrirai plus par amour. Après cinq années difficiles en couple, je veux vivre des choses légères et drôles, découvrir d'autres corps que celui de presque-cinquantenaire-sur-le-déclin avec lequel j'ai vécu. Je me sens comme une adolescente qui a envie d'expérimenter des choses, qui veut découvrir sa sensualité et sa sexualité. Mais une ado qui n'a pas peur du regard de l'autre. C'est encore mieux. Malheureusement, c'est l'été, mon déménagement m'a ruinée, je n'ai plus un sou pour partir. Coincée à Paris au mois d'août. Cela va limiter franchement les rencontres.
Les quelques soirées que j'ai passées dernièrement me font encore plus douter. Les rares hommes célibataires avec lesquels je discute me semblent ou prétentieux ( « Je suis sortie avec pas mal de mannequins, tu sais » ), ou pas drôles ( « Tu connais l'histoire de la blonde qui va à la bibliothèque ? »). Bref, que des dialogues qui font tomber ma libido au niveau de la mer.
J'oublie à ce moment-là un point essentiel. La dernière fois que j'ai été célibataire, j'avais 20 ans. On était en 2017. J'avais un téléphone à clapet, pas d'ordinateur chez moi, un vieux compte mail yahoo utilisé une fois par semaine. En 2020, avec un smartphone, un mac chez moi, un compte facebook-viadeo-skype, je suis sur le point de découvrir le sexe lol. Attention, pas le sexe kikoolol. Un mec qui écrit kikoolol sera exclu très vite du cercle des amants potentiels. « G envie ke l'on boive 1 ver. T libre kan ? Biz, ㋛ », ça ne me fait pas bander. Ça me fait d'une part prendre un vrai coup de vieux, car je dois lire le message à haute voix, et puis surtout, depuis quand un homme qui parle comme un émo boutonneux traînant près de L'Opéra-Bastille serait bandant ? Non, le sexe lol, c'est le jeu excitant, des échanges virtuels. Des préliminaires 2.0. J'allais vivre des e-vacances.
Sunoo, je l'ai rencontré depuis quelques semaines auparavant, lors d'un projet de boulot. Hype à mort, mignon, intelligent, fêtard, avec un rire aussi sonore que le mien. Avec mon look un-jour-sur-deux — un jour, jupe de pin-up et talons hauts, le lendemain, vieux jean et baskets de 2003 — et ma vie pas si hype que ça, je pense alors être hors-catégorie. Jusqu'à un texto reçu quelques jours après mon anniversaire.
« Je vous invite un week-end au bord de la mer pour votre anniversaire. Ce sera mon cadeau. » Je réfléchis. Pas d'argent, envie de bord de mer, envie de lui : je réponds oui. Il s'ensuit des dizaines de massages. Chaque fois que mon téléphone vibre, je ressens, t'elle une jeune fille en fleur, des frissons dans le bas du ventre. D'autant qu'il me vouvoie.
« Que fait donc la jolie Parisienne ce soir? »
« Venez-vite ! »
« Je suis désolé, je bande en pensant à vous. »
Mais celui qui me fait tourner la tête est un message assez soft. Je lui demande : « Qu'est-ce que je vous rapporte de Paris? »
Il me répond « Votre esprit. » Le salaud. Il a capté mon profil de petite intello ! En débarquant du train, dans cette ville de bord de mer, je ne sais pas vraiment à quelle sauce je vais être mangée. Il partage une maison avec des amis. Après un dîner en ville, pendant lequel il me fait rire, et pendant lequel, pour me rassurer, je drague assez ouvertement un de ses amis, il me ramène dans cette maison.
Pas le temps de visiter. Dans le jardin, il m'embrasse et m'allonge sur la pelouse. Je me retrouve en quelques secondes la jupe relevée, avec sous mes fesses la terre et les brins d'herbe. Les mains baladeuses, il se faufile entre mes cuisses, cherchant à se glisser sous ma culotte. Puis il soulève mon T-shirt et me caresse les seins. À la fois gênée et excitée par tant d'empressement juvénile, je décide de reprendre les choses en main. Je grimpe sur lui, glisse pour descendre mon visage au niveau de sa ceinture, et la dégrafe. Qu'y a-t-il de plus sexy que le bruit d'une ceinture d'homme qu'on dégrafe ?
Je fais doucement sortir son sexe. Il est dur, large, et, surtout, commençant à le caresser, je découvre qu'il est une douceur incroyable. J'ai envie de le caresser longtemps longtemps. Mais au lieu de ça. je m'entends dire une phrase totalement absurde, qui me fait encore rire aujourd'hui quand j'y repense : « Je ne suis pas une fille facile, mais j'ai très snifé de te sucer. » Je me sens tellement idiote d'avoir dit ça. Mais il éclate de rire, approche son sexe de ma bouche. Il se laisse embrasser pendant de longues minutes. Je prends beaucoup de plaisir à sentir son sexe bouger dans ma bouche, réagissant aux mouvements de ma langue. La peau de son sexe est tellement douce ! Comme une culotte en soie, je n'en reviens pas...
Mais, alors que je lève les yeux sur lui, une lumière s'allume dans la maison, et derrière une porte vitrée, une silhouette s'agite. C'est son ami que j'avais séduit à table. Je me relève d'un coup, toujours assise sur lui. Devinant dans l'obscurité mon visage de petit animal paniqué, il me demande ce qui se passe. Je dis qu'il y'a quelqu'un dans la maison, qui peut nous voir. Il me répond : « Et alors, on s'en fout, non? » Oui, c'est vrai ça, on s'en fout après tout. Je me repenche sur lui, reprends son sexe doux dans ma bouche. Je repense à cet homme dans la maison, qui peut-être nous regarde. Peut-être même qu'il se caresse en nous regardant. L'idée m'excite. Je suce de plus en plus vite mon amant. J'appuie ma langue contre son sexe, je le lèche, je le tète, je le sens venir, jouir dans ma bouche.
Tout en enlevant les brins d'herbes restés collés à mes fesses, je demande à rentrer dans la maison, car j'ai froid. En rentrant dans sa chambre, j'ai quinze et demi.