chapitre 24 : non posso respirare senza te

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— Au moins il est joli. marmonna Giana en caressant pour la énième fois depuis ce matin le petit ras-de-cou en métal qu'elle portait.

Elle ne pouvait s'empêcher de faire autrement. C'était si étrange et quelque peu embarrassant de l'avoir là qu'elle le touchait presque toutes les secondes.

— Ils sont vrais tu crois ? demanda-t-elle à Fédérica en désignant les six diamants qui ornaient tout le tour du bijou.

— Oui. Ils sont vrais. Ça te plaît ?

Sa question la fit froncer les sourcils. Giana prit la mouche et se renfrogna, vexée. D'une part parce que c'était vrai et qu'elle mentirait si elle disait qu'il ne lui plaisait pas et de l'autre, c'était bien évidemment parce qu'elle s'en voulait de le trouver joli, cette chose qui la faisait se sentir comme une esclave.

— Non ! mentit-elle en baissant les yeux.

— Tu as le droit tu sais. Personne te reprochera quoique ce soit.

Elle se laissa tomber sur le sable fin, remerciant intérieurement Fédérica de l'avoir emmené sur cette très belle plage qui l'avait quelque peu calmé. Après avoir déambulé dans les supermarchés à travers les rayons en évitant soigneusement de croiser le regard des gens, Giana en avait eu de quoi être frustré. Elle avait souhaité crier de toutes ses forces qu'on lui vienne en aide, que quelqu'un la délivre de cet enfer dans lequel l'avait plongé Le Soldat, mais les deux gardes du corps qui les accompagnaient partout où elles allaient l'en avait dissuadé. Elle ne désirait pas causer encore plus de problèmes entre elle et son geôlier qui se serait fait plaisir en la punissant comme il savait le faire. Giana n'avait pas envie de se faire une fois de plus rabaisser et humilier par cet homme sans pitié.

Et maintenant plus que jamais, face à ce bel océan qui lui apportait un tant soit peu de réconfort, elle avait juste envie de laisser libre court à sa colère et à sa frustration, et de crier. Crier, hurler à plein poumons et se débarrasser de toutes ces émotions que Le Soldat lui faisait ressentir, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus parler et s'enraye la voix.

Seulement, elle n'oserait pas se lâcher ainsi devant Fédérica et les armoires à glace qui leur servait de protection ou étaient juste là pour lui foutre la peur de sa vie. Et ne pas le faire ajoutait encore plus de poids à la frustration déjà ancrée en elle.

Insupportable !

— Pourquoi il a fait ça ? s'interrogea-t-elle en se redressant, j'ai pas demandé à sortir !

Les yeux rivés sur l'océan, Fédérica haussa les épaules puis se tourna vers elle.

— Il avait ses raisons.

— Et quoi comme raison ? Montrer à tout le monde que je suis sa pute de luxe ! Ce truc là, c'est pour marquer son territoire ?

— Il veut seulement te protéger.

Giana laissa échapper un rire nerveux. Elle se leva, ramassa le coquillage qu'elle avait dans la main et le lança de toutes ses forces devant elle souhaitant le voir atterrir dans la mer, mais il retomba lamentablement sur le sable mouillé où s'échouait les vagues. Giana pesta contre le coquillage avant de se tourner vers Fédérica qui sirotait tranquillement son jus de raisin à la paille.

— On peut aller dans l'eau.

— J'ai une peur bleue de la mer, alors c'est non Gia. Je suis désolé.

— Même pour nous mouiller les pieds ?

— Il peut y avoir des méduses ou je ne sais quoi d'autre ! Je ne peux vraiment pas ! J'ai toujours observé la mer de loin. C'est pas toi qui me fera changer d'avis.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant