Le directeur de maison

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—Là, regarde.

—Où ?

—A côté du type blond.

—Avec... Malefoy ?

—Tu as vu sa cicatrice ?

— J'aimerais bien la voir...

— Elle doit être moche pour qu'il l'a cache comme ça, non ?

— Qu'est-ce qu'il fait avec Malefoy ?

— Qu'est-ce qu'il fait à Serpentard...?

Le lendemain, dès qu'il eut quitté le dortoir, Shadow entendait murmurer sur son passage. Les élèves qui attendaient à la porte des salles de classe se levaient sur la pointe des pieds pour le voir ou revenaient sur leurs pas pour le croiser à nouveau. Shadow, pendant ce temps, essayait de trouver son chemin dans le labyrinthe du château.

Il y avait cent quarante-deux escaliers, à Poudlard, des larges, des étroits, des courbes, des carrés, des délabrés, certains avec une ou deux marches escamotables qu'il fallait se souvenir d'enjamber pour ne pas tomber. Il y avait aussi les portes qui refusaient de s'ouvrir si on ne le leur demandait pas poliment, ou si on ne les chatouillait pas au bon endroit, et d'autres qui n'étaient que des pans de mur déguisés en portes. Il était aussi très difficile de se souvenir où les choses se trouvaient car tout bougeait sans cesse. Les gens représentés sur les tableaux accrochés aux murs passaient leur temps à se rendre visite les uns aux autres et Shadow était persuadé que les armures se promenaient parfois dans les couloirs. Il avait posé la question à Cosmo qui avait promis de regarder ça dans un livre à la bibliothèque.

Quant aux fantômes, ils ne facilitaient pas la tâche. C'était toujours un choc désagréable lorsque l'un d'eux traversait une porte au moment où on essayait de l'ouvrir. Le Baron Sanglant, fantôme de Serpentard était si effrayant que personne n'osait lui demander de l'aide, sauf Shadow, encouragé par Sterling. D'abord soupçonneux, l'esprit crut que ce premier année se moquait de lui, mais finit par montrer une fois le chemin sans un mot. Peeves, l'esprit frappeur, bombardait les nouveaux de morceaux de craie, tirait les tapis sous leurs pieds, renversait des corbeilles à papier sur leur tête ou se glissait silencieusement derrière eux et leur attrapait le nez en hurlant: « JE T'AI EU ! » d'une voix perçante.

Mais pire encore que Peeves, si toutefois c'était possible, il y avait Argus Rusard, le concierge. Shadow et Drago avaient réussi à se le mettre à dos dès le premier jour, Rusard les avait surpris alors qu'ils essayaient d'ouvrir une porte qui, par malchance, s'était révélée être l'entrée du couloir interdit du deuxième étage, après avoir demandé leur chemin à Sterling. Rusard avait refusé de les croire lorsqu'ils lui avaient expliqué qu'ils s'étaient perdus. Il était convaincu qu'ils avaient tenté de la forcer exprès et il les avait menacés de les enfermer au cachot. Heureusement, le professeur Quirrell qui passait par là était venu à leur secours.

Rusard avait une chatte qui s'appelait Miss Teigne, une créature grisâtre et décharnée avec des yeux globuleux qui brillaient comme des lampes, à l'image de ceux de son maître. Elle sillonnait les couloirs toute seule et dès qu'elle voyait quelqu'un commettre la moindre faute, ne serait-ce que poser un orteil au-delà d'une ligne interdite, elle filait prévenir son maître qui accourait aussitôt en soufflant comme un boeuf. Sterling osait parfois la prendre dans ses bras, recevant souvent des coups de griffes. Et souvent après, on la revoyait le poil rose fuchsia, ou jaune vif presque fluo.

Rusard connaissait les passages secrets de l'école mieux que personne (à part peut-être Sterling) et pouvait apparaître aussi soudainement que l'un des fantômes. Tous les élèves le détestaient et nombre d'entre eux auraient été ravis de donner un bon coup de pied à Miss Teigne.

La Relique des Trois Frères [Abandonné]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant