Valentina Tome 1 : un monde nouveau

Chapitre 7

Dès que je franchis le seuil de la salle de bain, je découvre Ianatan assis sur le bord de mon lit, un livre à la main. En le regardant en détail, il me paraît si jeune, que cela me perturbe. J'en viens à me poser plusieurs questions. Quel âge a-t-il ? Je lui donne une trentaine d'années tout au plus, mais ça, c'était certainement avant qu'il ne devienne un surnaturel buveur d'hémoglobine. Depuis quand vit-il exactement ?

— J'ai 29 ans depuis quatre siècles et demi. Dit-il sans se détourner de son bouquin.

— Pardon ?

Merde, est-ce que j'ai parlé à voix haute ?

— Non, je lis dans tes pensées, et dans celles de toutes les personnes que je croise et qui sont comme un livre ouvert. (Il daigne finalement me regarder et me dévisage de la tête aux pieds) Tu es enfin prête à ce que je vois, parfais allons-y.

— Comment ça « enfin » ? Je n'ai pas mis si longtemps que ça, dis-je en bourgeonnant.
Ian se lève sans prêter attention à mes grognements et se dirige dans le couloir. Je me rue derrière lui pour ne pas me perdre à nouveau.

— Tu m'emmènes où ?

— Je me suis dit que pour ce qui nous attend, l'idéal serait de se trouver loin des oreilles indiscrètes.

Je me crispe, un tête-à-tête sans être sûr de pouvoir me cacher si ça tourne mal n'est pas ce que je désirais.

— Nous nous rendons où il y a la plus belle vue, je suis certain qu'il sera parfait.

Sans m'offrir la possibilité de lui poser plus de questions, Ian se dirige au rez-de-chaussée. Je me dépêche de prendre mon gilet ainsi que mon sac ou j'y glisse mon appareil photo et je suis le rejoint pendant qu'il donne ses ordres à Zofia. Une fois terminé, il me tend la main, me faisant signe de le suivre jusqu'à la voiture qui nous attend devant les portes du château. Un dernier coup d'œil en arrière et je remarque Zofia, les lèvres pincées et le fameux regard froid qui me terrorise depuis mon arrivée.

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Après plusieurs minutes de route dans cette magnifique berline, j'aperçois des paysages somptueux. Mais alors qu'au manoir tout est vert clair, ici, à plusieurs kilomètres, tout est orangé et rouge. Instantanément, je me détends, apaiser par ma décision de suivre Louise. J'inspire profondément l'air frais, ayant ouvert ma fenêtre et je réalise que cela fait longtemps que je ne me suis pas senti autant en forme et de si bonne humeur. Peut-être que cela vient aussi du fait que je suis un vampire maintenant.

— Non, certains surnaturels broient du noir à longueur de journée, m'informe Ian sans quitter la route des yeux.

— Tu vas arrêter de lire dans mes pensées oui ? C'est déplacé. Dis-je en tournant la tête en direction de ma droite.

Je m'apprête à lancer une réplique cinglante quand la vue me laisse bouche bée. Cet orangé et ce magnifique ciel bleu me font presque oublier la raison de ce voyage impromptu en Écosse. Trop absorbé par tout ce paysage, le reste du trajet se fait en silence. C'est une fois arrivé sur un petit parking en terre battue, trois heures plus tard que je m'aperçois que c'était certainement le meilleur moment pour poser mes questions. Je m'extirpe de l'habitacle de la berline et des collines à perte de vue m'accueillent. Quelque chose de magique se dégage de cet endroit, et je me sens comme observer.

— Où sommes-nous ? Je demande à Ian après avoir contourné la voiture.

— Nous sommes à Uig, mais il nous reste encore un peu de route. Viens, j'espère que la marche qui nous attend te plaira autant que le trajet que nous avons déjà fait. Trente minutes, c'est bon pour toi ?