Le vilain petit canard

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À Pré-au-Lard, il existait une maison, un peu à l'écart, plutôt charmante vue de l'extérieur, semblable à ses voisines. C'était un jolie cottage au haut toit pointu. La journée, les habitants semblaient se volatilisés mais la nuit, il y avait souvent du passage et des hommes qui entraient, impatients de trouver de la chaleur.

Cette année là, une nouvelle venait d'entrer dans cette maison qui semblait si tranquille. On racontait qu'elle avait les plus beaux yeux du monde, d'un vert hypnotique et de beaux cheveux châtains. Beaucoup d'hommes voulaient la voir, espérant qu'elle ait du temps pour eux et les emmener dans leur chambre.

Elle accepta son rôle une nuit avec un homme et oublia la première règle dans son métier : ne jamais tomber enceinte.

Car oui... cette maison était un bordel, une maison close, un secret pour beaucoup de gens... et parmi les belles femmes qui y travaillaient dans cette période troublée, l'une allait en avoir un de plus : un enfant.

Les cris du nouveau né dérangea quelques clients, mais il donna le sourire à dix femmes.

— Pfff... un garçon, grommela la mère avec un regard rapide vers l'enfant. J'espère qu'il n'aura pas la tête de son père !

— Mais non ! S'exclama une veille dame. Il sera utile, ton fils... Ça peut plaire à certains...

— Tu parles ! J'ai perdu quatre mois à cause de lui et il va faire fuir les clients !

— Ta poitrine a bien gonflé grâce à lui, répliqua la maquerelle.

La nouvelle mère caressa alors sa poitrine et fit un sourire ravi.

— C'est vrai, dit-elle. Mais... je ne pourrais jamais m'occuper d'un gosse...

— Ce n'est pas un gosse, mais ton bébé !

La gérante de la maison roula des yeux et prit le petit bébé dans ses bras alors qu'il pleurait dans ceux de sa mère. Elle le berça avec tendresse et surtout avec un sourire aimant.

— Comment vas-tu appeler ce petit ? Demanda-t-elle.

La mère haussa des épaules.

— Hmm... Pourquoi pas Cameron ? Proposa alors sa patronne.

— Pourquoi Cameron ? Interrogea alors la femme en se redressant.

— Ça lui va bien, répondit l'autre. Cameron Ryan... Oui... regarde son petit nez...

— Hmm... Ouais... Cameron...

La patronne avait réussi à calmer le bébé.

— Reposes-toi, Millie, dit-elle. Tu reprendras le travail...

— Je peux bosser ce soir ! Coupa Millie. Je dois bien rembourser mes 4 mois où j'ai rien pu faire... et maintenant... une bouche à nourrir en plus...

— Bah, quand il sera plus grand, il pourra aider dans la maison et ça remboursera une partie des dépenses, assura la maquerelle. Il fera le ménage... la cuisine...

— Tu crois que des clients seront intéressé par un gosse ?

Millie avait rougi. Elle n'avait pas beaucoup de moyens, elle, petite Cracmole, devant même changer de nom de famille pour ne pas faire la honte de sa si grande et fière famille de sorciers. Elle n'avait que ce travail et cette chambre pour toit. Et avec un enfant, elle ne savait pas du tout comment elle allait faire, surtout à dix-huit ans, encore belle, jouant avec ses yeux si particuliers pour avoir des clients.

— Peut-être que le père voudra bien prendre en charge cet enfant ? Dit sa patronne. S'il est un sorcier lui aussi... peut-être que le père voudra bien de lui...

Le secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant