chapitre 27 : menteur, menteur

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Après la petite mésaventure qu'elle venait de vivre, Giana s'était empressée de rejoindre Le Soldat.

Debout devant la porte de leur chambre, elle hésitait à entrer, fixant la poignée dorée comme si elle s'attendait à la voir se mouvoir sous ses yeux.

Ce que lui avait dit cet inconnu dans l'ascenseur, elle peinait encore à y croire. Si tout s'avérait être la vérité, la stricte vérité, ça voudrait donc dire qu'elle avait peut-être une chance de retrouver son petit Dario et que, comme elle s'en était persuadé, elle n'avait pas échouer au final, mais s'était faite manipuler par cet homme qui cherchait à tout prix à la briser. Et il avait sans doute failli y parvenir. Giana avait bel et bien donné naissance à son petit garçon et il lui avait arraché sans scrupule, la privant de ce seul petit être qui la liait encore à son mari. Tout ça pour quoi ? Pour la détruire et assombrir son âme semblable au sien, privé d'amour.

Le Soldat avait agi égoïstement et maintenant plus que tout, elle désirait le confronter et l'entendre avouer que son bébé était toujours vivant.

En colère, elle fût sur le point de pousser la porte, quand quelque chose l'arrêta. Elle se ravisa soudainement et recula, une main sur son cœur qui battait désormais en désaccord total avec la profonde haine qu'elle ressentait pour Le Soldat.

Giana relativisa et pensa qu'il n'était pas juste de se jeter de la sorte sur l'information du premier bandit malvenu qui comme elle, ne portait pas Le Soldat dans son cœur. Emilio aurait pu mentir lui aussi pour l'utiliser. Exploiter son chagrin pour l'attirer dans ses griffes se trouvait être le meilleur moyen de la manipuler.

T'engage pas trop vite et réfléchis.

Giana ne savait plus comment réagir ni quoi penser. Son cœur n'était pas tranquille, sa respiration était hachée et ses mains tremblaient presque. Le Soldat saurait immédiatement qu'il lui était arrivé quelque chose s'il la voyait dans cet état d'agitation et Giana ne voulait pas qu'il sache puisque son fils se trouvait être impliqué.

La seule chose qu'il saurait lui dire dès qu'elle lui aurait tout raconté, c'est maintenir sa version si évidemment, son fils pourrissait bel et bien sous ce chêne et il ferait également pareil pour le contraire, juste histoire qu'elle continue à croire qu'il était mort, prétextant comme elle l'avait supposé tantôt, qu'Emilio désirait l'attirer dans un piège.

Réfléchis. Réfléchis.

Elle avisa le bout de papier qu'elle tenait en main, indécise. Prendre une décision dans de pareilles conditions s'avéraient extrêmement difficile. L'autre bandit ne lui avait pas fait de cadeau.

Qui devait-elle croire et qui ne devait-elle pas croire ? Lequel des deux étaient fiable ? Qui disaient la vérité ?

Son cœur rata un battement lorsqu'elle pensa différemment au Soldat. Il était la seule personne qu'elle désirait croire. Pourquoi ? Elle ne savait pas trop. Tout était confus en elle. Mais en même temps, penser que son bébé fût vivant effaçait tout ce qu'il éveillait comme sentiment contradictoire dans son cœur qu'il prenait plaisir à faire souffrir.

Plus rien n'avait d'importance.

Elle voulait juste retrouver Dario et le seul moyen de s'assurer qu'il était vraiment mort, était de retourner à la propriété.

Inspirant une dernière fois, elle cacha le numéro d'Emilio dans la ceinture de son peingnoir, adopta l'air le plus froid et le plus détaché possible qu'il lui eut été donné de prendre et ouvrit la porte, sans toutefois empêcher son cœur de cogner de façon anormale dans sa cage thoracique.

Elle prit son mal en patience. L'heure des confrontations n'avait pas encore sonné.

La première chose, ou plutôt la première personne qu'elle vit en entrant, fût Le Soldat, assis dans son fauteuil et muni de cet air imposant qu'il prenait à tout instant. Dominateur et invincible.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant