Nemeton

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     Je ne m'étais pas aperçu m'être rendormi. La sensation de m'éveiller m'effleura alors que les premiers rayons du soleil commencèrent à caresser mon visage. Est-ce qu'une journée et une nuit étaient passées depuis mon retour chez moi? Je ne m'étais pas à un seul moment rendu compte que je m'étais autant épuisé. Et pourtant, il fallait bien croire que ça avait été le cas. J'inspirai profondément tout en essayant d'étirer mon corps, mais quelque chose me bloqua dans ma manœuvre. Un poids pesait contre moi, emprisonnant mes bras et m'empêchant de m'écarter. J'ouvris donc mes paupières pour vérifier de quoi il s'agissait, d'abord aveuglé par la lumière naissante avant de commencer à pouvoir y voir quelque chose. Et alors que je compris ce qui était entrain de m'arriver, mon cœur se mit à s'emballer.
     Là, blottit contre moi, Stiles dormait à points fermés. Il était tout resserré, les bras ramenés entre sa poitrine et la mienne, sa tête lovée au creux de mon cou. Nous nous étions assoupis sans même nous en rendre compte alors que je consolais encore le jeune homme. C'avait été une rude nuit pour l'Émissaire, et un peu pour moi aussi. Mais l'espace d'un instant, cette douce vision me fît l'effet d'une incroyable légèreté. Je ne pu m'empêcher d'amener ma main à ses cheveux, les caressant sans trop insister tout de même pour éviter de le réveiller. Je voulais profiter de cet instant le plus possible, sachant pertinemment qu'il me hurlerait dessus à peine réveillé pour l'affront d'avoir passé la nuit dans mes bras. Mais même en sachant ça, j'avais envie de me montrer tendre.
     Stiles poussa alors un léger gémissement, remuant ses épaules dans une position d'étirement avant de s'immobiliser et d'entre-ouvrir les paupières. Ses yeux divaguèrent un moment avant de se poser sur moi, me dévisageant avec somnolence. Puis il soupira profondément, ramenant sa main sur son visage et le frottant mollement. Il bailla au creux de sa paume, laissant ensuite retomber son bras contre moi. Il dit d'une voix grinçante.

     - Est-ce qu'on a dormi comme ça..?
     - Je crois bien que oui.
     - Hm.. D'accord..

     Et juste comme ça, le garçon se rendormit. J'étais plus que troublé par ce qu'il venait de se passer, m'étant attendu à un rejet violent de sa part. Mais au lieu de ça il s'était tout simplement mieux installé pour pouvoir continuer sa nuit, demandant d'un geste de la tête que je continue à caresser ses cheveux. Je repris donc à balader ma main entre ses mèches, accueillant son soupire satisfait au creux de mon cou alors qu'il remuait la tête pour en demander davantage. Mon cœur battait à la chamade. Il ne m'avait pas repoussé et s'était même autorisé à rester encore un peu comme ça à profiter de mes papouilles. Soit il était vraiment très fatigué, soit les choses avaient avancé entre nous d'un bond de géant. Je souris en me disant que secrètement j'espérais qu'il s'agissait de la seconde option.
     Je me tâtais même à prendre les devants sur lui et lui faire un petit déjeuner pour qu'il puisse pour une fois prendre un peu de temps à se reposer. C'est non sans mal que je réussis à m'extirper de lui, l'abandonnant sur le canapé en simple compagnie de son sommeil, me rendant à la cuisine pour nous concocter à manger. Voila plus de six mois que je n'y avais plus fais la moindre chose, et c'est maintenant que je m'apercevais qu'il me fallait reprendre toutes mes marques. Sans compter le fait que Stiles avait dû tout réorganiser à sa manière car à mesure que je cuisinais je ne retrouvais jamais rien de ce dont j'avais besoin sur l'instant. Et à force de ne pas mettre la main sur quoi que ce soit, ce qui était sur le feu brûla et rien de ce que j'avais préparé n'avait l'aspect que je lui aurais souhaité. Contemplant mes quelques œuvres dans leurs assiettes, je sentis le désespoir m'envahir. Ce petit déjeuner était un échec.
     Stiles se mit à grogner, étirant son corps de tout son long comme un chat avant d'ouvrir les yeux, son air doux et serein ayant laissé la place à une mine déformée par la somnolence. Au réveil, le jeune homme n'avait plus un aussi joli visage. Une fois encore, il bailla à s'en décrocher la mâchoire avant de se doter d'une mine contrariée, lançant son regard vers la cuisine en direction de mon plat encore fumant qui semblait être l'objet de son mécontentement. Il fronça le nez, se redressant un peu plus pour voir le contenu de l'assiette. Puis il leva les yeux en ma direction, peu convaincu de ce qu'il avait aperçu.

L'Émissaire du Roi ( Sterek Fanfiction - FR ) [R18]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant