Chapitre 29

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Dorian

Ce doit être au moins la dixième fois que je vérifie si Lana va bien. Cette nuit, je compte rester avec elle afin qu'elle se sente en sécurité. Les minutes passent jusqu'à ce qu'elle s'endorme enfin, exténuée d'avoir trop pleuré.

Enfin détendu, je laisse divaguer mon esprit vers le mécanicien de Daryl. Je soupçonne qu'il y ait plus que de l'amitié entre lui et ma petite sœur. Papi n'a probablement que quelques années de moins que papa, malgré tout, rien ne me choque dans cette possible relation. Il semble un homme responsable puisqu'il est chargé de l'équipe de Daryl et Carlos. Il y a aussi le fait que Pascal a choisi de tirer Lana des griffes de mon père. Ce comportement m'en dit long sur les sentiments qu'il a pour elle. N'importe quel autre inconnu se serait enfui en courant. En fait, je soupçonne Papi d'être le modèle de Daryl, et si c'est le cas, elle est entre de très bonnes mains. Oui, il ferait un bon petit ami pour Lana.

J'en suis à cette réflexion quand la voix colérique de Carlos s'élève derrière la porte pour s'en prendre ouvertement à Pascal. Le jeune hispanique hurle sa jalousie et brise ainsi le climat de douceur que j'ai formé autour de ma petite sœur. Il s'époumone de plus en plus fort, ne laissant pas beaucoup de place pour que le mécanicien donne son point de vue. Je le comprends un peu d'être fâché contre son mécano, mais en même temps, il n'a pas su s'adapter au tempérament de Lana.

Je regarde de nouveau ma sœur dont le visage s'est relâché dans son sommeil. Il faut tout de suite que j'avise les gars de faire moins de bruit pour ne pas la réveiller puisqu'elle a besoin de récupérer. Si le grand Charles Firsten a été aussi horrible avec elle qu'avec moi, elle en aura pour des jours à s'en remettre. Je me lève donc et sort aussi vite que possible de la chambre pour les rejoindre dans la pièce commune.

Daryl est toujours assis au comptoir lunch et pioche dans son repas qui doit commencer à être froid. En y regardant de plus près, je constate qu'il ne mange pas vraiment. Il semble plutôt essayé de ne pas prendre part à l'altercation qui doit l'énerver autant que moi. Carlos est fringant et Papi, eh bien, l'hispanique a bien raison de l'appeler gros toutou. Il se laisse pousser alors que le plus jeune continue à lui cracher son venin.

– Carlos ? Pourrais-tu arrêter de faire le gamin ? Tu as eu ta chance avec Lana et tu ne l'as pas saisie. Il n'y a que toi à blâmer dans cette histoire, finis-je par répliquer. As-tu la moindre idée de ce que tu es en train de faire ?

Il se retourne vers moi, tout aussi remonté qu'avec Pascal. Il grogne encore un peu et se laisse tomber sur le canapé-lit qui se trouve derrière lui. Il croise les bras sur son torse et continue à invectiver le mécano qui revient vers nous.

— Il savait que Lana m'intéressait ! Ce n'est pas comme si on ne s'en était jamais parlé.

— Peut-être bien qu'elle t'intéressait, mais on ne peut pas en dire autant de sa part. Tu l'as traitée comme une ignorante, le jour de notre rencontre. N'essaie pas d'en vouloir à Pascal alors que tu as creusé ta propre tombe. Je sais que tu es jeune et que tu ne comprends pas encore tout de la vie. Les femmes ne sont pas ta propriété parce qu'elles te plaisent. Tu dois les conquérir et leur montrer qu'elles sont importantes.

— Mais je n'ai pas eu l'occasion de me racheter !

— Tu ne dois pas te racheter, tu dois toujours être un gentleman. Que tu cries et pousses Pascal ainsi ne lui donnera pas le goût de mieux te connaître. Tu sais pourquoi elle est ici aujourd'hui, et non avec mon père ?

Le bouclé hausse les épaules en resserrant davantage ses bras. Il fuit le regard vers la porte-fenêtre qui est à l'opposée de nous. Il est si jeune... En même temps, ce que j'ai à lui dire est primordial pour son propre bien.

Burn outOù les histoires vivent. Découvrez maintenant