Chapitre 7 - Première mission (Partie 2)

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Alessandra

Cher journal,

Nous sommes jeudi. C'est la veille de ma mission. Je suis tellement excitée ! Je vais pouvoir voir Daphnée... et me venger de ce qu'elle m'a fait subir... Je l'aime tellement, et elle aussi, non ? Alors je dois la faire souffrir comme elle m'a fait souffrir. Dans un couple, on partage tout ! Je confronterai Daphnée !

Mis à part mon excitation, j'ai décidé de lui préparer un petit quelque chose, car après tout, je ne suis pas si méchante que ça ! Il faut bien que je fasse des cadeaux pour la rendre heureuse.

J'ai donc préparé un gâteau avec Mamita. Un gâteau à la fraise, avec le rouge qui ressort, pour bien lui montrer mes sentiments, ma passion et ma fougue amoureuse. J'espère qu'elle comprendra le message que j'essaie de lui transmettre... Suis-je sotte, Daphnée est si parfaite et intelligente, elle comprendra tout de suite !

Je ne vais pas lui donner le gâteau entier, non. Je garde quelques parts pour moi et ma famille. Mais je lui en ai coupé une avec un couteau. Un long et fin couteau...

Quand je l'ai regardé, j'ai compris qu'il allait m'être utile. Je le prendrai avec moi dans mon sac, on ne sait jamais, peut-être que Daphnée voudra partager sa part avec moi, tellement elle est gentille...

J'ai du mal à dormir, j'ai hâte ! C'est pour ça que je t'écris. Autrement, je ne l'aurai pas fait. C'était une journée tellement normale aujourd'hui, que je n'avais pas envie de t'écrire. Tout ce qu'il s'est passé d'intéressant, c'est cette histoire avec le gâteau et les aventures de Léa et de son crush.

Je suis contente que Léa soit amoureuse de quelqu'un d'autre. Ça fait une prétendante de Daphnée en moins...

J'éliminerai tous ceux qui se mettent sur mon passage. J'éliminerai tous ceux qui la toucheront. Je la veux pour moi, et moi seule ! Personne d'autre n'y a droit !

Même Lucas...

Mais lui, je lui réserve un sort différent. J'ai préparé quelque chose de spécial pour lui... Il me faut juste avoir tout le nécessaire pour m'occuper de son cas. Il ne tiendra pas longtemps, ça c'est certain.

J'ai envie de voir son visage terrorisé. De le voir pleurer, et me supplier de ne pas le tuer, alors que je tiens un pistolet pointé sur son front.

Oui, voilà comment il mourra, tué par balle.

Enfin bref, c'est tout pour aujourd'hui. Je t'écrirai sur ce qu'il s'est passé vendredi demain !

***

Poignard sur ta gorge,

ou revolver sur ta tempe ?

D'idées meurtrières je me forge.

À mes yeux elles sont importantes.

***

Cher journal,

Nous sommes vendredi. Et tout ne s'est pas passé comme prévu. Daphnée, elle... (des larmes séchées sont sur le journal) Elle a tout gâché ! Elle a tout fait raté ! Mais j'ai été tellement contente de la voir... Ne serait-ce qu'un instant, que nous nous regardions les yeux dans les yeux...

Qu'importe pour le moment, je vais te raconter.

Ayant reçu ma mission comme quoi je devais pousser Daphnée dans les escaliers à midi, j'ai décidé de le faire à quatre heures. Alors que je montais les marches jusqu'au cinquième étage, j'ai été surprise de voir que Daphnée était déjà là ! Elle m'attendait, elle était tellement folle de moi qu'elle savait que j'allais être ici ! J'étais ravie.

- Oh, Daphnée, tu es déjà là ! m'étais-je écriée.

Elle s'était retournée en sursaut. Elle paraissait tellement contente de me voir ! Elle avait un sourire magnifique, qui me rendit toute chose. Ah, qu'elle est belle cette femme !

- Oui, je devais venir ici. Maintenant quoi ? Je peux partir ? demanda-t-elle.

Je gravis les dernières marches qui me séparaient d'elle et me précipita à sa rencontre. Non, non, ça ne devait pas se passer comme ça ! Elle devait rester ! Après tout, je lui avais préparé un cadeau...

- Non, Daphnée, ne pars pas ! m'étais je écriée en lui faisant un câlin. J'ai préparé quelque chose pour toi...

Elle était tellement ravie ! Elle m'embrassa même, tellement elle était contente ! Notre premier baiser en haut des marches de l'escalier ! Si ce n'était pas romantique... Je parie que Léa était jalouse... Elio aussi...

- C'est quoi ? me questionna Daphnée avec sa petite voix aiguë que j'aimais tant et qui faisait vibrer mon cœur.

Je fouillai dans mon sac à la recherche du tupperware. Je le trouvais finalement, il était tout au fond, caché par mes affaires de cours.

Je tendis sa part à Daphnée. Elle frétilla de joie ! Comme j'étais contente !

- Merci, Alleh... dit-elle en prenant la part du gâteau.

Elle le manga. Je ressentais du plaisir.

Voir ses lèvres manger cette part... se déplacer... ses lèvres qui sont miennes... elles m'excitèrent tellement que je fondis rien qu'en voyant Daphnée manger... Mais comment ne pas l'être ?

Une fois la part finie, elle me fit la moue et demanda :

- Je peux partir, maintenant ?

Je la regardai avec des gros yeux. Il me restait quelques choses à faire !

- Tu ne t'amuses pas Daphnée, hein ? Tu ne t'amuses pas ? C'est ça ?! Tu rigoles plus avec moi ?! Espèce de traîtresse !

Je sortis mon téléphone de ma poche et lui montra la vidéo que Lucas m'avait envoyée. La vidéo qui m'avait créé tellement de cauchemars. Celle où ils faisaient l'amour dans les toilettes... Comment avait elle pu me trahir à ce point, la garce !

Elle est surprise et a les larmes aux yeux. J'aime la voir souffrir comme ça.

- Alors ?! lui hurlai je.

- C'est... on en a déjà parlé ! Alessandra, je... dit-elle pour se défendre. Alleh, ce garçon et moi c'est du sérieux. Tu ne dois pas déranger notre relation. Je l'aime !

Je tombai à genoux, sidérée de ce qu'elle venait de dire. Je me mis les mains autour de la gorge et tentais de m'étrangler moi-même, dans un signe de colère. Je voulais que Daphnée s'en veuille de ce qu'elle venait de dire !

- Désolée, murmura-t-elle, je crois.

Je me levai, la tête baissée, en train de pleurer. Je levai finalement la tête, voyant que la garce ne voulait pas me réconforter. Elle me regardait.

Je vis l'occasion que je cherchais. Je fonçai sur elle, en colère. Elle devait subir ce que je subissais au quotidien, elle devait comprendre !

Au dernier moment, Daphnée se décala vers la droite. Je ne fonçais plus vers personne. Je fonçais dans les escaliers. Encore. J'allais tomber au même endroit que la dernière fois. À cause de la même personne.

Je m'écroule au sol et crie de douleur.

Mais je me ressaisis quand j'entends le bruit métallique dans mon sac. Vengeance.

Les roses blessentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant