chapitre 31 : les douloureuses symphonies du cœur

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Succombe. Succombe. Succombe. Succombe.

Tel était le message que lui transmettaient chacun des baisers du Soldat. Tantôt doux pour certain, et brutal pour la plupart d'entre eux. Avide, fougueux et bestial.

Prise au piège sous son corps, Giana gémissait faiblement contre ses lèvres qui n'avaient eu de cesse de lui faire tourner la tête. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle était en train d'apprécier et chérissait chacun des baisers de cet homme qu'elle détestait.

Succombe.

Elle posa ses mains sur ses joues d'une manière beaucoup trop tendre et douce pour quelqu'un qui disait le haïr. Cet homme aussi sauvage que ténébreux et dangereux était parvenu à passer un doigt entre les barreaux barbelés qui protégeaient son cœur meurtri et blessé.

Giana ne le voyait plus du tout comme avant depuis ce qu'il c'était passé dans son bureau, surtout maintenant qu'il lui avait ramené son fils. Plus rien ne l'empêchait de céder... à moins que...

Ne te laisse pas bercer par ces belles paroles ! Tu sais très bien ce qu'il veut de toi. Là où il y a des sentiments dans ton cœur, il n'y a strictement rien chez lui. C'est le néant !

Ramenée des semaines en arrière, Giana se remémora les paroles de Tito.

Tu es une femme Giana ! Une femme ! C'est pas bien compliqué de deviner à quoi d'autre vous nous êtes utiles quand il ne s'agit pas de faire le ménage ou la cuisine !

Sans compter ce que Le Soldat lui avait craché au visage lui-même sans en ressentir une once de honte ou de respect pour la femme qu'elle était.

S'admonestant intérieurement, elle prit la décision de mettre fin à ce jeu du chat et de la souris auquel ils n'avaient pas cesser de s'adonner depuis le début de leur rencontre.

Giana n'était pas de cet acabit.

À regret, elle s'arracha à sa bouche en geignant, nullement prête à coucher avec un homme qui ne voyait en elle qu'un simple trou à remplir. Le Soldat poussa un grognement étouffé, respirant comme un buffle dans le creux de son cou, pas très content de la sentir s'agiter de la sorte.

— Chuut. Calme toi ! siffla-t-il en enserrant sa gorge.

Le rythme cardiaque à son comble, il plaça une jambe entre ses cuisses et appuya sur son pubis pour essayer de lui faire oublier toutes ses barrières qui l'empêchaient de lâcher prise, mais les réactions de son corps furent toute autre.

Sans pouvoir le contrôler, Giana se tendit instinctivement et ferma les yeux, s'agrippant aux manches longues de son t-shirt, les sourcils froncés, comme si ce qu'il venait de faire ne lui avait pas plu.

Le Soldat s'écarta aussitôt de son corps et libéra sa gorge. À califourchon sur elle, il l'observa reprendre son souffle et la laissa retrouver un tant soit peu de calme avant de poser son front contre le sien, retrouvant la chaleur de son corps.

— Qu'est-ce qu'il t'as fait ?

— Qui ça ?

— La grosse enflure assis à tes cotés. Je sais qu'il t'as touché. Dis moi ce qu'il t'as fait.

— Et à quoi ça t'avancerais de le savoir ! s'agaça-t-elle la voix pleine de trémolos.

Giana le repoussa sèchement et se redressa. Assise sur le lit, elle mit ses bras autour de ses épaules et lui tourna le dos, ne voulant pas lui montrer ses larmes. L'inquiétude visible qu'elle avait décelé dans son regard avait fait flancher son cœur et elle avait failli, encore une fois, se laisser aller à ses caresses qu'elle adorait. C'était ainsi quand il se montrait un tant soit peu bienveillant et doux envers elle, mais dernièrement, même ses brutes caresses commençaient à lui plaire.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant