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{8} Soukoku

Réinitialiser.

Dazai fit comme s'il ne se rendait pas compte que son cœur se serrait alors qu'il appuyait sur l'écran, effaçant ainsi les mois de travail. Ça faisait si mal.

Il avait envie de pleurer. Mais il ne pouvait pas. Pas encore. Après il pourrait mais il fallait d'abord qu'il lui dise.

Ses doigts firent défiler la liste de contact avant de s'arrêter sur: "Chibi >///<"

Il entendit la sonnerie trois fois avant qu'une voix s'élève.

- Allô? Qu'est-ce que tu veux maquereau?

Il prit une grande inspiration avant de se lancer.

- J'ai rechuté.

***

Chûya avait l'habitude que Dazai l'appelle alors qu'il travaillait. Il le faisait uniquement pour le déranger et le déconcentrer alors Chûya décrochait rarement. Mais cette fois-ci, c'était le téléphone des mauvais jours.

Chûya possédait deux téléphones. Celui de base et un autre pour que Dazai puisse l'appeler quand il n'allait pas bien et Chûya répondait toujours à celui-là.

- Allô? Qu'est-ce que tu veux maquereau?

Il a tenté de ne pas montrer son inquiet dans sa voix et a utilisé un surnom pour qu'Osamu se raccroche à cette chose si habituelle.

- J'ai rechuté.

Le cœur de Chûya loupa un battement. Cela faisait 5 cinq mois que Dazai était sobre de mutilation et après tout ce temps, ça avait recommencé? Dazai allait perdre espoir avec ça.

- Est-ce que tu saignes encore?

- N-Non...

- D'accord. Je démarre, je suis là dans 10 minutes mon amour.

- Tu peux rester au téléphone? Je veux pas être seul.

Chûya sourit doucement.

- Bien sûr.

***

Dazai était allongé dans le fauteuil quand Chûya arriva. Il s'était recroquevillé sur lui-même, comme pour prendre le moins de place possible.

- Hé Dazai. Je suis là.

Osamu ne bougea pas, ne montrant aucun signe qu'il avait entendu.

Chûya s'agenouilla devant lui.

- Tu m'entends?

Il hocha lentement la tête.

- D'accord, est-ce que tu veux qu'on en parle? Ou alors on peut juste regarder un film et aller se coucher.

- I-Il était là... murmura le brun.

Il n'avait pas besoin de préciser, ils savaient tout les deux de qui il parlait.

Mori.

- Il n'était pas vraiment là chéri. C'était une illusion, tu le sais n'est-ce pas?

- Oui mais... Il parl... parlait et m'a dit que...

Les larmes coulèrent doucement alors qu'il mettait une main devant sa bouche pour étouffer ses sanglots.

- Pas de ça ici. Enlève ta main, tu as le droit de pleurer.

Dazai secoua la tête.

- C'est bon si je te touche?

Cette fois-ci il hocha la tête.

Chûya enleva délicatement sa main et la serra dans la sienne.

- Voilà, serre ma main, d'accord?

Dazai rassembla ses force et appuya sur la main de Chûya. Ce-dernier grimaca mais ne se plaint pas, se disant que la douleur que ressentait Dazai était bien pire encore.

Il fallut quelques minutes pour que Dazai se calme. Chûya l'aida à se redresser et le prit dans ses bras.

- Je suis fier de toi mon amour, lui dit-il en lui caressant les cheveux. Tu as tenu si longtemps. Tu es incroyable.

Dazai ne répondit pas mais sserraChûya dans ses bras.

- Tu veux bien que je regarde?

Le brun hocha la tête et lui tendit son bras.

Chûya le regarda attentivement. Il devait y en avoir une dizaine qui s'étaient rajoutées ce jour-là.

Chûya les caressa et les embrassa.

- Chû-Chûya... C'est... Il ne faut pas... Elles sont horribles.

- Elles sont magnifiques Dazai.

- Mais...

- Je t'aime Dazai. Et j'aime chacune de tes cicatrices. Tu es sublime, elles te vont si bien. Ces blessures c'est ton histoire.

***

Ils ont décidé de regarder "Your Name". Dazai était un grand fan d'histoires d'amour - il ne l'avouera jamais - et cet anime était son favori.

Osamu avait la tête posée sur la poitrine de Chûya et semblait sur le point de s'endormir.

- Chibi?

- Mmh?

- Merci.

Chûya sourit.

- Tu n'as pas à me remercier pour ça.

- Je t'aime.

- Moi aussi. Beaucoup trop.

Dazai dormi sans faire le moindre cauchemars cette nuit-là. Les bras de son amant autour de lui, comme un bouclier le protégeant du mal et de la douleur.