Chapitre 1

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DESTAN !

Je me réveille brusquement le cœur battant. Me découvrant à moitié emmêlée dans mes draps,  la bave aux lèvres et sacrément confuse. Le tout à la fois, accompagné d'un profond sentiment de solitude. Quelle délicieuse façon de se réveiller de bon matin. 

Toujours le même. Foutu cauchemar. Eh bien, récapitulons :

- Qu'est-ce que je fous là ? Je suis où ? Qui je suis ?

Un seul mot pourtant me vient en tête, comme un mantra : Destan, Destan, Destan. Mais... minute papillon. Un nom de mec ? Bon sang j'en suis pas un à ce que je sache. Éliane, voilà. C'est mon prénom. Bien joué cerveau.

Éliane Linh plus exactement. Je ne suis pas folle. Juste, amnésique le matin. La signification de mon nom entier ? L'âme du Soleil. Ou un truc qui se rapproche. Maman n'a jamais été certaine, c'est papa qui me l'a donné, il est d'origine asiatique et adore le sens des noms... Papa. Merde ! Je porte une main crispée au niveau de mon cœur. Le souvenir de ses traits doux me foudroie.

Papa n'est plus là. Et ma mère...

Mince, secoue-toi Linh, c'est vraiment, exactement, le bon moment pour s'apitoyer sur son sort.

Mon surnom est bien le nom de famille de mon père et je l'adore. Personne ne m'appelle Eliane. Jamais. Mais pour l'instant j'ai d'autre préoccupation que de radoter sur un stupide nom : les cours !

Je chope mes grandes lunettes d'un bleu pétant en verre épais, et regarde mon téléphone avec effroi, posé sur ce qui me sert de table de nuit, c'est-à-dire un simple tabouret, je découvre qu'il n'a pas sonné. Maudit mode de réveil. Je suis à la bourre ! Les cours ont déjà commencé, dix heures. C'est mort. Adrian et Ava vont me découper en tout petits morceaux et ensuite me donner en pâture aux zombies.

-    C'est bien leurs style ça, me dis-je en ricanant toute seule. J'espère qu'il n'y aucunes caméras qui me filment actuellement.

Je me lève d'un bond de mon lit et, debout au milieu de la pièce, je prends une minute pour inspecter d'un œil critique mon mini studio. Je préfère avoir une pièce miteuse que de rester dans la maison parentale. Pour deux jobs, c'est déjà pas mal. Mur bleu à peinture écaillé avec comme supplément moisissure et toiles d'araignées... il y en a beaucoup, mais j'ai la flemme de faire quelque chose à ces petites bêtes inoffensives. Des rideaux d'un blanc cassé et une simple fenêtre donnant une vue directe sur la rue miteuse accompagnée d'un bureau et d'une chaise en bois inconfortable en dessous. A l'opposé, mon lit une place, ainsi qu'une armoire. Je le répète, ce n'est pas mal tout ça. Et puis chanceuse que je suis, la salle d'eau est disposé dans un coin pratique séparé par un magnifique paravent chinois, enfin, on retrouve la cuisinière dans la petite pièce d'à côté ! Aucun miroir. Je hais ça. Après cette courte contemplation de mon habitat actuel, satisfaite, je décide de me bouger et tire énergiquement les rideaux. J'ouvre en battant, respirant l'air frais qui s'infiltre, inspiration, expiration...

Let's go baby ! 

J'allume mon enceinte le volume à fond, cadeau de mes meilleurs amis. Home de Edward Sharpe & The Magnetic Zeros résonne dans toute la pièce, de la bonne musique pour se motiver, c'est le paradis. Au diable les voisins, à cette heure-ci, ils sont tous déjà partis travailler de tout façon. Je me précipite pour prendre une bonne douche tout en chantonnant. Finalement, je suis déjà en retard, alors un peu plus, un peu moins... Tout en me brossant les dents, je prends la peine de me passer coup de brosse rapide. Je l'avoue, légèrement ondulés, mes cheveux d'un brun sombre sont encore faciles à apprivoiser.

Mes sous-vêtements enfilés, ma chemise blanche fétiche avec un top à fines bretelles dans mon pantalon noir. Je sors de ma salle de douche en sifflotant un son plus doux, Dirty  Paws - Of Monsters And Men. Attrapant sur mon chemin un morceau de cake à la banane fait maison, je le mange joyeusement tout en mettant chaussettes et chaussures. Enfin prête je prends mes clés, mon téléphone et mes affaires de cours en vrac dans mon sac-à-dos. Je prends le temps de bien fermer ma porte à double tour et je file vers mon lycée.

*

L'Âme Du SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant