Monstre

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   Il plaqua brusquement la lame en métal brûlant de son couteau sur la gorge de la jeune fille, lui arrachant un cri de douleur

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   Il plaqua brusquement la lame en métal brûlant de son couteau sur la gorge de la jeune fille, lui arrachant un cri de douleur.
-Vous détruire Diane.

...

   Un hurlement jaillit de la bouche d'Inaya tandis que le contact du métal brûlant s'abattait sur sa peau. Elle avait peur et la douleur lancinante s'immisçait petit à petit dans son être, l'empêchant de bouger. Elle réfléchissait à toute vitesse. L'évocation de ce prénom provoqua une lueur en elle. A présent, elle se souvenait de tout. Comme si on lui avait réactivé d'un seul coup des souvenirs dont elle n'aurait pourtant jamais dû avoir accès : l'angoisse omniprésente de se faire surprendre, la passion dévorante dont elle était éprise, ainsi que de son châtiment. Toute une vie passée à mentir, à craindre et à aimer en secret. Malgré tout cela elle ne regrettait rien de cette vie antérieure. En effet, Diane n'était autre qu'elle même dans son ancienne vie. Seule la mort délimitait la frontière entre son ancienne et actuelle vie.

Tu te demandes très certainement comment j'ai su cela ? lui chuchota Aristée au creux de son oreille.

   Inaya ignorait comment une telle chose avait pu se produire. En effet, lors des résurrections, les Chimères perdaient la mémoire et oubliaient ainsi leur ancienne vie afin de prendre un nouveau départ. Mais il fallait croire qu'une partie de nous-même persistait et restait encrée en nous dans notre subconscient. Cependant, lui poser la question était exactement ce qu'il attendait d'elle et elle se refusait à lui accorder quoique ce soit. Elle le haïssait et comprenait maintenant la signification. Si seulement il ne l'avait pas privé de la seule personne qu'elle aimait plus que tout...

Les écailles, ma douce. J'ai reconnu vos écailles brisées, ornant votre cou. Je ne les connais que trop bien puisque vous, Diane, étiez autrefois ma maîtresse et celles-ci étaient alors intactes. Vous en rappelez-vous ? Voilà donc pourquoi la sensation de votre peau m'était si familière. Cette même peau que ce misérable larbin a caressé de ses mains grotesques ! lança-t-il d'un air dédaigneux.

Je vous interdit de l'appeler comme ça ! s'emporta Inaya. Pourquoi vaudriez- vous plus que lui ? Il est certes un ennemi aux yeux de nos ancêtres mais l'est-il réellement pour nous ? Quand admettrons-nous que nous avions tous tort de nous entre-tuer pour rien ? Néanmoins, je suis cependant d'accord sur le fait qu'il est tout le contraire de vous car vous n'êtes qu'un monstre, imbu de votre propre personne ! s'insurgea-t-elle.

   Aristée étouffa un juron et resserra plus intensément la lame de métal contre la gorge de la chimère, la forçant ainsi à se taire sous le poids de la douleur. Un filet de sang dévala le long de sa gorge tandis que ses yeux se remplirent de larmes. Toute sa robe fut imprégnée de taches sanguinolentes. Il fallait agir.

Aristée la regardait furieusement.

Cette même immonde créature dont vous osez prétendre les mérites ne s'appelle plus un ange, mais un inimicus, un ennemi ! Vous avez osé aimer un membre du peuple adverse, trahissant ainsi votre propre patrie mais aussi la famille royale ! Vous vous êtes laissée séduite par ce charme factice et manipulée par ses discours larmoyants et voyez le résultat. Tout est de votre faute ! Vous avez portée atteinte à l'honneur du prince. Mon honneur, l'accusa-t-il.

Le temps des RévoltesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant