Le voyage dans les montagnes

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Au milieu de la pièce flottait un grand cercle rouge. Ce rouge, chaud, effet néon, donnait à la pièce un genre brut et mystérieux à la salle. Cette salle, gigantesque mais pourtant démunie de mobilier était bétonnée du sol au plafond. Aucune fenêtre. Le cercle rouge semblait surchauffer constamment, car il émettait un bruit sourd et grave, électrique. Une silhouette dérangeait la parfaite symétrie de la pièce. Grande et droite, elle contemplait le cercle d'étrangement près, avec un certain désir presque dérangeant. Plus le bruit électrique grandissait, plus elle se rapprochait avec insistence. C'est alors que le cercle se mit à tourner, rapidement, toujours en lévitation, en faisant un bruit infernal. La silhouette était en plein extase, les bras écartés, la tête vers le ciel ; elle commença a un rire, de plus en plus fort ; c'était le rire d'un homme.

Au bunker principal, l'ambiance était électrique. Léna s'était isolée dans ses appartements depuis la décision du conseil ; rejoindre Welton et ses hommes. La décision n'était pas encore officielle mais Léna savait qu'elle la serait bientôt : il n'y avait pas d'autre choix.

Dans ses appartements, murés de béton comme tout le bunker, on trouvait un salon, avec un bar style art déco, puis une chambre, ouverte par un encadrement sur le mur à l'opposé de la porte d'entrée. La chambre était plutôt spacieuse et le lit gigantesque, munit de draps gris, une dizaine de coussins et des plaids sombre. C'était ça, aussi, que Léna ne voulait pas quitter : malgré tout, ce bunker lui plaisait. L'ambiance lumineuse de la chambre était finement paramétrée ; des lumières beiges étaient disposées sous le lit, ce qui lui donnait l'impression de flotter. Le mur en face du lit, contrairement à celui du salon qui comportait une gigantesque baie vitrée avec vue sur le couloir et la cage d'escalier, était munit d'un écosystème végétal exotique, avec des grandes feuilles et de la mousse d'un vert presque phosphorescent. En continuant son chemin à travers l'appartement, après la chambre donc se trouvait la salle de bain. Plus petite, une douche à l'italienne faisait l'angle, partageant le même sol que la pièce. Un lavabo simple avec un miroir prenait le reste de la place.

Léna repensait à ses sessions ménage avec Rebecca, et cette fameuse phrase : «On frottera ce béton jusqu'à ce qu'il ait l'air confortable». Confortable... c'était le mot. Rebecca... Rebecca ? Léna n'y avait plus pensé ! Cela faisait maintenant 12 heures que le dernier appel avait eu lieu !

Elle se rua dans la salle de communication où était Blaire, et d'autres dirigeantes. Quand elles la virent, à la fois de la gène et de la pitié purent se lire dans leurs regards.

«-Les filles en expédition ? A-t-on des nouvelles ? hurla Léna

Blaire s'avança avec douceur.

- Aucune réponse pour le moment. Elles auraient dû envoyer un message de confirmation 4 fois depuis le dernier. Toutes les...

- Toutes les 3 heures..., la coupa Léna. Qu'est ce qu'on fait, maintenant ? Qu'est ce qu'on fait ! Elle avait terminé sa phrase en hurlant.

- Léna, il faut que tu te calmes. Garde ton sang froid, dit Blaire.

- Mon sang froid ? On part les chercher !»

Blaire n'avait pas plus insisté. Léna était consciente qu'aller les chercher était impossible. Mais, dans tout les cas, elles devaient partir du Bunker. Tout était si confus...

Le lendemain, après une nuit blanche, les filles se réunirent à nouveau. Blaire, debout, au milieu de la salle, regardait Léna. Son regard était plongé dans le vide, elle était mal coiffé et ne prêtait même pas attention à ce qui se passait autour d'elle.

«- On part chercher les filles, dit Blaire d'un ton sec et certain.

Léna sortit enfin de ses pensées. Elle la regarda avec étonnement.

- Blaire, les tempêtes glacières ? dit une des femmes.

- On passera par Les Montagnes. Yumi, je te charge de l'organisation. On part dans 24 heures. »

Blaire quitta la salle signifiant que la réunion était terminée. Léna la suivie jusqu'à son bureau. Devant la porte, les deux femmes se regardèrent et l'avocate tomba en larme. Elle se prirent dans les bras, et Léna souffla «Merci».

Yumi était la biologiste et la randonneuse du Bunker. Avant le Refroidissement, cette japonaise de naissance s'était installé aux États-Unis pour étudier la biodiversité dans les zones extrêmes. Passer par Les Montagnes était le moyen le plus rapide pour essayer de retrouver les filles, malgré sa grande dangerosité ; c'était la seule zone non touchée par les tempêtes glacières, dû à son altitude très élevée. Il fallait une semaine de marche pour quitter la ville, grimper sur Les Montagnes et les traverser. Lors de la descente, la tempête serait terminé. L'autre Bunker se situait au pied du massif.

 L'autre Bunker se situait au pied du massif

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 20 ⏰

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