La piscine communautaire d'Hawkins

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- Est-ce que c'est vraiment pertinent d'aller à la piscine communautaire pour découvrir les causes de l'énorme panne généralisée d'hier ? Demanda Phil Calahan, installé sur le siège passager.

Edouard finissait de boire son café, tandis qu'il allumait son clignotant droite dans un carrefour dangereux.

- Que pourrait-être le lien entre la panne de courant d'hier soir et la piscine ? Répéta Phil.

- Il y a deux hypothèses, selon les rapports que j'ai eus par les différentes sociétés d'énergie qui couvrent la ville. Elle a pu être provoquée soit par une intervention sur les générateurs présent à 20 mètres de la piscine ou bien à cause de la météo. On peut déjà mettre l'hypothèse de la météo à la poubelle étant donné qu'il n'y a pas eu d'orages hier soir. Lui informa Edouard.

Phil enregistra l'information et baissa la fenêtre. C'est une journée encore chaude qui les attendaient. Après avoir roulé durant une quinzaine de kilomètres, Edouard se concentra pour garer la voiture correctement sur le parking de la piscine communautaire.

- Bon, on va simplement entrer dans les vestiaires pour en savoir un peu plus. Inutile d'affoler tout le monde. C'est l'été, c'est les vacances, laissons les profiter. Commanda Edouard qui déposait son chapeau contre son crâne. 

Phil fit de même. Ils firent claquer les portières et entrèrent dans le batiment en briques rouges qui abrittait les vestiaires. Ils entrèrent dans une grande pièce à l'allure de ruche. Des dizaines de cabines et de douches courraient le long des murs pleins de moisissures. Il faisait extrêmement humide et l'odeur qui se dégageait de la pièce était difficilement soutenable.

- Ils attendent de venir à la piscine pour se laver ma parole. Dit Phil en se bouchant le nez.

- Certains ont, en effet, l'air de penser qu'une douche au chlore résoudra leurs problèmes d'odeurs... Approuva Edouard, consterné, une main bouchant son nez.

Après qu'Edouard eut terminé sa phrase, une jeune sauveteuse ouvrit une porte bleue, de l'autre côté de la pièce. Au dessus de la porte trônait une pancarte où il était écrit "accès piscine extérieure". La jeune fille était plutôt jolie, elle devait avoir 20 ans environ. Elle avait des cheveux bruns ondulés, des beaux grands yeux bruns, des sourcils parfaitement dessinés. Elle arborait une fine bouche sur lequel reposait un discret rouge à lèvre. Elle portait un maillot une pièce de couleur rouge ainsi qu'un siflet pendant autour de son cou à l'aide d'une petite corde jaune.

- Vous avez besoin d'un renseignement ? Demanda la jeune fille en remarquant l'uniforme de Phil.

Edouard le devança pour serrer la main de la jeune fille. La jeune fille était visiblement réceptive au charme d'Edouard.

- Vous devez être Madame Holloway, je me trompe ? 

- C'est bien moi, oui. Répondit-elle toute gênée.

- Je suis le capitaine Nacash. Je viens de prendre mes fonctions ici à Hawkins. J'ai quelques questions à vous poser. Dit Edouard en lui sortant son insigne.

Heather acquiesça positivement pour montrer qu'elle était prête à répondre aux questions.

- Savez-vous qu'un générateur d'éléctricité se trouve à quelques mètres d'ici ?

- Oui, dans le petit cagibi en briques beige, juste derrière le grillage qui se situe tout le long de l'espace piscine. Expliqua Heather en faisant des gestes dans le vent. 

Phil commença à noter les réponses sur un petit calpin.

- Savez-vous qui a le droit d'entrer dans ce cagibi ? Demanda Edouard.

- Ouf, je ne saurai pas vous aider sur ce point. Lorsque l'on m'a formée pour travailler ici, on m'a juste dit que le générateur se trouvait là-bas mais qu'il ne fallait jamais y aller sans un éléctricien. Rétorqua Heather, prise de court.

- Lors de la panne d'hier, vous êtiez encore ici ? S'interrogea Edouard.

- Effectivement, toutes les lampes se sont mises à clignoter frénétiquement avant de toutes s'arrêter. Raconta Heather. 

- Est-ce que vous avez aperçu quelqu'un à proximité du cagibi, hier soir ? S'intéressa Edouard.

- Non, je me trouvais dans les douches. Etant donné que la panne n'a durée que quelques secondes, je n'ai pas trouvé utile de téléphoner à un éléctricien, ou même de me rendre près du cagibi.

- Merci d'avoir répondu à toutes mes questions. Conclut Edouard en resserrant fermement la main de Heather.

- Avec plaisir. Répondit Heather avec un grand sourire aux lèvres.

- Oh, une dernière chose, est-il possible de se rendre au cagibi en passant par la piscine ?

- Bien sûr. Répondit Heather en pointant du doigt la porte bleue, au fond à gauche du vestiaire, tout en partant se changer.

Edouard et Phil sortirent alors par l'accès débouchant sur la piscine. Le soleil était monté dans le ciel, il faisait très chaud. Des enfants couraient autour du bassin. Les deux agents de police ressentirent quelques éclaboussures, dûes aux plongeons de certains adolescents. Ils passèrent ensuite devant toute une lignée de transats où se trouvaient trois femmes en maillot une pièce. La femme qui se trouvait au milieu des trois était extrêmement jolie, bien qu'elle semblait beaucoup trop âgée pour Edouard.

- Bonjour Messieurs les agents. Dirent-elles en choeur lorsqu'ils passèrent juste devant elle.

- On aurait dit un début de film porno. Marmonna Edouard.

Phil ricana. Ils arrêtèrent leur progression lorsqu'un sauveteur baraqué vint leur barrer la route.

- Qu'est ce que tu fais ici ? Demanda le jeune sauveteur. 

Une veine traversait le haut de son front. Il n'était pas content de voir le capitaine Nacash.

- Je fais mon travail, Billy. Tu fais le tiens, je fais le mien. Répondit Edouard sèchement.

- Je t'avais pourtant dit de disparaître de ma vie. Grogna Billy.

Phil était gêné par cette scène, il ne savait pas trop comment réagir.

- C'est ce que j'ai fait Billy. Malheureusement, le destin a décidé de nous réunir à nouveau. 

- Ne fais pas le prétentieux avec moi. Il ne marche plus ce petit jeu. Tu nous abandonnés. Le fustigia Billy.

- Je n'ai pas le temps pour tes crises d'adolescent, Billy. Peux-tu me dire si les générateurs de courant affichent quelque chose. Je voudrais m'assurer qu'ils sont en lien avec la panne d'hier.

- Un jour, tu te reprendras tout dans la gueule. Lui promis Billy.

- Alors ? Insista Edouard.

- Tu n'as jamais rien eu dans le pantalon, jamais tu ne pourrais protéger qui que ce soit. Tu ne t'es même jamais battu. Tu t'es contenté de travailler derrière un bureau en abandonnant ta famille. S'énerva Billy.

Les mots étaient durs mais ils résonnaient tout de même en Edouard qui n'y était pas insensible.

- Voilà ta réponse : non, les générateurs ne sont pas à l'origine de la panne d'hier. Répondit Billy en retournant s'asseoir sur sa chaise de maître nageur.

- Donc... Cela veut dire que l'énorme panne d'hier a été provoquée par autre chose... Mais qu'est-ce qui aurait pu provoquer un tel phénomène ? Si ce n'est pas un humain et si ce n'est pas non plus à cause de la météo clémente d'hier soir... Ca serait carrément dément. Réfléchit Edouard, tandis qu'il marchait vers sa voiture de service, accompagné par Phil Calahan.

L'upside downOù les histoires vivent. Découvrez maintenant