Chapitre 18: Les remous du passé 1/2

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Mirza ouvrit lentement les yeux. La première chose qu'elle vit, fut une paire de lunettes dorées un peu flou. Sa vision s'accoutuma peu à peu et elle put distinguer le visage de Dumbeldore dans son entièreté. Il paraissait inquiet, une expression sérieuse avait remplacée son sourire habituel et ses yeux bleus ne pétillaient plus autant.

- Comment vous sentez-vous?

- Bizarre, répondit-elle spontanément.

Sa migraine était revenue et ses pensées s'entremêlaient sans qu'elle n'arrive à réfléchir correctement. Ses muscles étaient douloureux et elle avait l'impression de se réveiller d'un mauvais rêve.

- La légilimencie n'est jamais une expérience particulièrement agréable. J'ai peut-être été trop ambitieux avec vous Miss Malefoy. Vous êtes encore jeune après tout.

- Je m'entraînerai plus, promit la jeune fille, déçue de ne pas avoir réussie l'exercice, elle qui arrivait d'habitude à effectuer tous ce qu'on lui demandait avec une facilité déconcertante.

- Vous devriez d'abord vous reposez. Nous verrons ensuite si nous poursuivons ou non. Vous sentez-vous capable de vous relevez ?

Mirza fronça les sourcils en remarquant qu'elle était allongée sur le parquet du bureau. Elle avait dû tomber en s'évanouissant. D'ailleurs elle ne se souvenait même pas s'être évanouie.
Elle se redressa tout de même sur son séant avant de se mettre debout.

Le sol tangua un peu avant de se stabiliser.

Le professeur s'assura qu'elle ne tomberait pas et s'approcha de son bureau pour attraper une coupelle en étain. Il la lui tendit ensuite avec une légère insistance.

- Prenez, ce sont des bonbons au citron. Je ne connais rien de mieux pour se remettre d'aplomb.

Elle hésita un peu avant de tendre sa main et d'attraper une pastille collante, qu'elle enfourna. L'acidité lui fit monter les larmes aux yeux tandis que sa bouche se remplissait de salive. Elle releva son menton pour faire bonne figure et salua le directeur d'un signe de tête.

Mirza finit sa pastille en arrivant dans la salle commune. Avec le temps, elle s'était habitué au goût et finit par l'apprécier.

Harrassée de fatigue, elle s'affala sur un fauteuil près de la cheminée éteinte et s'endormie.

***

Elle se réveilla en sentant une main lui secouer l'épaule.

- Malefoy, venez avec moi.

C'était le professeur Rogue, avec son air impassible préféré.

- Qu..oi ? Bredouilla-t-elle, ne réalisant pas bien ce qui se passait.

- Je n'aime pas me répéter.

Il lui fit signe de la suivre et sortit de la salle commune, sous le regard des autres élèves. Elle se frotta les yeux avant de s'exécuter. Le directeur des Serpentard marchait vite et elle devait presque trottiner pour ne pas se faire devancer.

L'anxiété commença à se profiler quand elle se demanda pourquoi diable le maître des potions voulait la voir. Elle n'osa pas poser de questions, ne tenant pas à se faire rembarrer brusquement.
Ils s'arrêtèrent devant son bureau où la porte était restée ouverte. Ils entrèrent et son cœur manqua un battement quand elle découvrit qui l'attendait.

Lucius Malefoy se tenait droit et digne au milieu de la pièce. Sa main fermement aggrippée au pommeau de sa canne. Ses yeux gris se posèrent sur elle lui donnant la chaire de poule. Une veine palpita sur sa tempe, signe qu'il était en colère. Et s'il était en colère, ça n'annonçait rien de bon pour la jeune fille.

- Lucius, je vous laisse, annonça Rogue.

Oh non ne partez pas s'il vous plaît, supplia intérieurement Mirza. La porte claqua, la faisant sursauter.

Il y eu un silence pesant que son père ne tarda pas à briser.

- Mirza, commença-t-il, Drago m'a appris que tu allais voir régulièrement Dumbledore. Est ce vrai ?

- Pourquoi tu me poses la question si tu connais la réponse ?

- Baisse d'un ton jeune fille, tonna Lucius.

Il se racla la gorge avant de poursuivre.

- Je t'interdis de poursuivre tes petites leçons de magie avec ce vieux fou.

- Quoi ! Mais pourquoi ? S'indigna-t-elle.

- Il est vicieux, il va te transformer en sa petite arme de compagnie et te retourner contre ta famille.

Mirza regarda son paternel bouche bée puis elle éclata de rire.

- Merlin t'a retourné l'esprit, dit-elle entre deux fou rire.

- Tais-toi ! Cria-t-il. Je ne te permets pas de te moquer de moi comme cela! Et de toute façon, Dumbledore a été viré par le conseil de l'école.

Son rire se coupa net.

- Tu n'a pas fais ça !

- Eh si, répondit-il fière de lui en offrant à sa fille un magnifique sourire triomphant.

Celle-ci croisa ses bras contre sa poitrine et lança un regard plus noir que les ténèbres à son père.

- Tant pis je m'entraînerai toute seule.

- Non.

- Si, je fais ce que je veux.

Il s'approcha à grand pas d'elle et empoigna son bras.

- Certainement pas. Les Malefoy ne font jamais ce qu'ils veulent. Il en va de l'honneur de notre famille.

Mirza tiqua sur le nom de Malefoy. Il se répéta en boucle dans sa tête comme une longue litanie. Et ce fut là qu'elle s'en souvient. Athénaïs Malefoy, la fille du souvenir, le dernier qu'elle avait vu avec le directeur.

Athénaïs

Athénaïs

Athénaïs

Athénaïs, aussi la fille qui était morte à cause de ses pouvoirs.

- Athénaïs, chuchota-t-elle.

- Pardon ? Le sorcier serra son bras jusqu'à lui faire mal.

Elle ne répondit rien, les rouages de son cerveau se mettant en place. Elle était proche du but elle le savait.

Derrière ce prénom se trouvait le grand secret de sa famille.

- Qui est-elle? Demanda la jeune fille en plongeant son regard dans celui de son père.

- Personne.

- Qui est-elle pour toi ? C'est pour ça que tu ne veux pas que je travaille plus que les autres. Parce que tu a peur que le passé se répète. Alors qui est-elle ?

- Personne, hurla-t-il. Lucius lâcha sa fille et s'éloigna avec empressement.

Mais Mirza voulait savoir. Elle irait jusqu'au bout, peu importe les conséquences. C'était comme si sa vie en dépendait. Elle était certaine qu'il y avait un lien entre le comportement de son père avec elle, et cette fille. Maintenant qu'elle avait conscience des liens qui la retenait, elle voulait à tout prix les enlever.

- Athénaïs, continua-t-elle en s'avançant.

Athénaïs

Athénaïs

Athénaïs

La jeune Malefoy continuait d'avancer tandis que son père reculait. Il finit par toucher le mur. Tout son corps était tendu. De la sueur perlait sur son front. Il se laissa tomber au sol hagard.

- Athénaïs, répéta-il d'une voix rauque.
Viens ma petite chérie. Allez Naïs, tu n'as pas peur de moi tout de même?

La gorge de Mirza se noua. Il la confondait avec elle. De peur, elle recula. Quelle idiote faisait-elle. Elle avait rendu son père complètement fou.

- Allez Naïs, viens faire un câlin à ton grand frère. C'est fini maintenant, tout va bien.

Mirza Malefoy Tome I InnocenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant