Les deux capitaines de police, Hopper et Nacash, étaient accompagnés par la secrétaire du bureau de la mairie qui les conduisait au bureau du maître des lieux. Sur une simple porte en bois de chêne à la poignée dorée, on avait collé une plaque en bronze avec le prénom du maire. La jeune secrétaire ouvrit la porte du bureau pour inviter les deux officiers à rentrer dans le bureau. Une fois qu'ils furent tous deux entrés, elle ferma la porte juste derrière eux, avec une délicatesse sans nom. Jim serrait déjà les dents et Edouard avait mis ses mains contre sa taille. Le maire était en face d'eux, derrière un énorme bureau en acajou. Il avait les cheveux poivre et sel et des yeux pétillants. Il était en train de lire les petites nouvelles dans le journal, accompagné d'un bon café fumant. Il fumait également un cigare. Dans le dos du maire se trouvait un magnifique drapeau américain.
- Jim ! Déclara-t-il en voyant l'imposant physique de Hopper.
Il avait le sourire jusqu'aux oreilles. Ses yeux pétillaient de malice. L'homme replia son journal, se leva de sa chaise de bureau et vint à la rencontre de la main que lui tendait Hopper. Ils se serrèrent fermement la main.
- Nous nous connaissons ? S'étonna l'homme, en voyant Edouard.
Il lui tendit également sa main, qu'il saisit.
- Capitaine Edouard Nacash, je travaille avec Jim depuis peu.
- Ahhhh, merci à vous deux d'être passés me voir. Déclara-t-il.
- Edouard, vous pouvez m'appeler Larry. L'invita-t-il.
Edouard acquiesça positivement.
- Compte pas sur moi, Larry. Dit subitement Hopper, le visage fermé.
Larry pouffa de rire, un peu gêné.
- Calme toi, c'est rien. Tu sais même pas ce que je veux. Dit-il en partant se réinstaller derrière son bureau.
Il ne savait expliquer pourquoi, mais Edouard avait beaucoup de mal avec l'attitude de Larry. Il trouvait que celui-ci dégageait quelque chose de faux.
- Ca ne te plaît pas qu'il y ait ton fan club dehors, tu veux que je les fasse taire. C'est ça ? Demanda Hopper en roulant des yeux.
Larry prit une posture faussement offusquée. Il ricane une nouvelle fois.
- Depuis quand n'as-tu plus d'humour ? Demanda-t-il à Hopper.
Les deux officiers ne répondirent pas, tout en veillant à laisser paraître un visage impassible.
- Assieds-toi. Lui dit-il en désignant une chaise à quatre pieds, certainement confectionnée par un artisan de la ville.
Des traces de ponçage grossières étaient encore visibles. Edouard se contenta de rester debout, en retrait de Jim, les mains dans les poches. A contrecoeur, Hopper s'installa face à Larry.
- Mon fan club, comme tu l'appelles. J'imagine que tu sais pourquoi ils sont dehors ?
- Sûrement parce que ce sont tes fans.
Larry ricane encore.
- Ils ont perdu leur boulot à cause du centre commercial et ils me reprochent de n'avoir rien fait pour empécher cela. Cela étant, si on demande à tous les autres péquins du coin, tout le monde adore le centre commercial. Cela favorise la croissance économique, la création de nouveaux emplois et de superbes nouvelles boutiques. Expliqua Larry.
Dans ses poches, Edouard avait les poings serrés. Jim riait jaune.
- C'est pour ça qu'ils ont tous arrêté d'aller faire leurs courses chez les petits commerçants et je regrette, j'y suis pour rien là dedans, Jim. C'est la faute à ce bon vieux capitalisme qui fait notre pays. Continua Larry en embrasant un autre cigare.
- Mais vous auriez pu décider de le réguler. L'informa Edouard, qui ne tenait plus devant ce faux appitoiement.
Larry semblait décontenancé devant tant de témérité chez Edouard.
- Et moi je pense qu'ils ne font qu'exercer le bon vieux droit de manifester qu'on leur a donné dans ce grand pays. Rétorqua Jim en se levant de sa chaise.
- Tu as raison. Concéda Larry en jouant avec sa cravatte rouge mal nouée.
- A condition qu'ils aient obtenu l'autorisation.
Hopper avait fait demi tour sur ses pas pour revenir face à Larry.
- Attends, arrête-moi si je me trompe mais ils n'en ont pas fait la demande auprès de la police ? Demanda Larry.
Hopper se tourna vers Edouard en espérant qu'il ait la réponse à cette question.
- Pas à ma connaissance, non. Répondit Edouard.
- Dans ce cas, j'ai tous les droits de me débarasser d'eux. Conclut Larry.
Le poing d'Edouard commençait à le démanger.
- Larry, la politique c'est pas mon truc, mais à mon avis, si tu vires tous ces gens en bas, sans vouloir te provoquer, je pense que ça fera pas bonne presse pour ta campagne de réélection. Expliqua Hopper.
Son raisonnement était plutôt cohérent. Larry s'était levé, il regardait la foule de manifestant à travers ses stores métalliques.
- Tu sais ce qui se passe dans 3 jours ? Lui demanda-t-il.
- C'est la fête nationale ? Répondit Jim, blasé.
- Tout à fait ! Je vais organiser la plus grande fête qui ait jamais eu. Des feux d'artifices, de la musique, des activités, la totale. Je vais sortir le grand jeu. Tu sais pourquoi ?
Jim acquiesça négativement.
- Parce qu'au bout du compte, c'est ça que les élécteurs retiendront de moi, mais vois-tu, j'arrive à rien prévoir. C'est impossible avec tout le raffut qu'il y a dehors.
Larry ouvrit la porte de son bureau.
- Donc, si ça ne vous ennuie pas trop, allez faire votre boulot. Montrez leurs vos jolis petits insignes dorés et débarrassez moi d'eux. Demanda Larry, sans forcément leur donner le choix.
Tout cela en tapotant furtivement sa main contre l'épaule de Jim qui resta stoïk. Les deux officiers sortirent alors du bureau.
- J'ai rarement croisé la route d'aussi gros enfoirés... Glissa Edouard à Jim, tandis qu'ils menottaient un manifestant problématique, qui était indigné.
- Et bien, tu as fait la connaissance de Larry, le plus gros enfoiré de tout l'Indiana. L'informa Jim en rentrant dans sa voiture.
D'un signe, Edouard désigna à Phil et Calvin de s'occuper du transfert du manifestant menotté, jusqu'au poste de police.
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L'upside down
Ciencia FicciónEdouard Nacash, capitaine de section au FBI, se voit muter dans une petite ville étrange nommée Hawkins. Si cette ville intéresse ses supérieurs, c'est bien à cause des événements surnaturels qui y sont survenus. Edouard y est envoyé pour rendre des...