Une migraine, voilà commence ma journée. J'ai l'impression d'avoir couru un marathon tellement je suis vide d'énergie. Je me rends dans la cuisine et croise ma mère qui part au travail. Je regarde l'heure, 7h30. C'est déjà pratiquement le moment d'aller en cours. Je me douche vite fait et attends mon frère pour y aller mais après dix minutes je le vois toujours pas. Je toque à sa porte et rentre doucement. Les volets sont encore fermés.
- Désolé Zak je me sens pas bien, je crois que je suis malade. J'ai prévenu mama, tu vas devoir aller en cours sans moi.
- Pas de soucis, repose toi bien.
Je caresse ses cheveux doucement et le laisse dormir. Ça me fais toujours chelou de passer du temps sans mon frère, généralement on est collé h24 et on fait tout ensemble. Je descends les escaliers et manque de rentrer dans quelqu'un arrivant dans l'entrée du bâtiment.
- S'cuse je t'avais pas vu.
Je relève les yeux. Asmar. Littéralement l'objet de mes fantasmes inavoués. Oui deux semaines sont passées depuis la dernière fois. Je suis allé en cours en séchant à plusieurs moments comme à mon habitude. Je suis resté avec mes potes mais les choses étaient différentes. Je me sentais pas à ma place, comme si une barrière s'était érigée entre eux et moi. Tout ça parce que j'arrive pas à contrôler mon regard, regard qui aime observer les courbes des gars qui passent devant moi. Je me hais pour ça, réellement. Deux semaines que j'ai eu la maladresse de laisser dériver mon regard sur Yanis et deux semaines que je me torture mentalement en me disant que c'est juste une phase et qu'en réalité je suis hétéro. Mais il a fallu qu'il revienne, qu'il réapparaisse comme si rien ne c'était passé. Asmar.
Asmar c'est un grand de 22 ans que je connais depuis que je suis gosse. C'est un mec renfermé et tellement nerveux que si t'oses le regarder de travers t'as même pas le temps de répliquer que tu te retrouves au sol. Asmar c'est un homme à la peau matte et des yeux aussi noirs que le charbon. Asmar c'est un visage marqué par la vie, des sourcils épais mais un sourire en coin indéfinissable. Asmar c'est des cicatrices sur ses bras, des mains abîmées, toujours un survêt et son bracelet électronique à la cheville qui le quitte pas. Asmar c'est la tentation incarnée qui vient de revenir après deux ans de taule. Asmar c'est le seul homme qui me fais perdre tous mes moyens. Asmar c'est l'homme qui a confirmé que je suis un putain de zemel. Parce que Asmar je rêve de ses lèvres à chaque fois que je le croise.
- Un problème petit ?
Je me reprends d'un coup, ça doit bien faire cinq minutes que je le fixe sans rien dire, lui barrant le passage des escaliers. Je rougis malgré moi et me racle la gorge horriblement gêné.
- Aucun.
Je mets mon sac sur mes épaules et passe en vitesse à ses cotés, mon épaule osant cogner la sienne en passant. Mon souffle se coupe et je me retourne m'attendant à me retrouver à terre mais il me regarde la tête penchée sur le coté.
- T'es chelou comme mec. T'es Zakaria c'est ça ? Le frère d'Ismaïl ?
- O-ouais.
Il se rapproche dangereusement, putain normalement j'ai du caractère mais là je suis perdu et je sais pas quoi faire. Il me prend la main. La sienne est rugueuse mais chaude.
- Enchanté Zakaria.
Il appuie sur mon prénom et je bégaye comme un lâche un petit « moi aussi » avant de fuir littéralement.
Mon cœur bat horriblement vite. J'arrive en vitesse en classe en manquant d'éclater la porte à la gueule de ma prof qui se trouvait derrière. Je baragouine une excuse minable et pars m'asseoir à coté de la fenêtre. Fahad me pose des questions mais je mens bien sûr. Jamais je lui dirai que j'arrive en retard parce que je me retenais de pas sauter au cou de Asmar et l'embrasser de toutes mes forces. Je comptais travailler pour une fois mais je prends même pas la peine de sortit les affaires de mon sac et préfère poser ma tête sur mes bras.
VOUS LISEZ
Cataclysme [BxB]
General Fiction- T'as ce regard perçant qui te quitte jamais, cette aura qui t'enveloppe autant sombre, mystérieuse qu'attirante. Et pourtant j'ai jamais vu une personne qui a l'air autant brisée que toi. Parce que ça se voit que t'en as chié toute ta vie, que t'e...