Chapitre 10 : La Magie des Serments

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(AVERTISSEMENT : c'est un Flash-back, du coup j'averti au cas où, mais c'est bien moins gore que les précédents.)

Son corps était d'une lourdeur affligeante et une souffrance terrible suintait d'absolument partout. Il n'arrivait même pas à distinguer d'où cette torture provenait tant elle était intense, perpétuelle et omniprésente. Chaque parcelle de sa chair, sa peau, ses nerfs, jusqu'à la pointe de ses cheveux et ses plus petits poils, le lancinait atrocement et le brulait tel un bucher infernal... Lui qui pourtant était habitué aux douleurs les plus extrêmes, au point de ne plus y faire attention, devinait que cette expérience à la folle précision ne pouvait que témoigner la gravité de ses blessures.

Néanmoins... comment pouvait-il être encore en vie ?!

C'était si cruel ! On ne lui offrait la libération qu'une fois ressentie la plus terrible et excessive des souffrances, comme si sa misérable existence n'avait pas été suffisante à le punir pour une faute inconnue ! Les Seigneurs des Eléments étaient si injustes que s'en été aussi effrayant, que lamentable.

Ses paupières étaient entrouvertes depuis un long moment, mais ce ne fut qu'à cet instant qu'il commença à percevoir des images. Trop flou pour distinguer correctement ce qui l'entourait. Il remarqua toutefois des formes et des mouvements, même si la seule chose qu'il voyait assez clairement était la silhouette d'une personne pencher au-dessus de lui.

- Je me demande si tu es mort...

C'était la voix d'un homme, et pas jeune vu le timbre enraillé. Cette voix lui était familière, d'ailleurs...

L'homme le détaillait de ses petits yeux chafouins, au regard curieux. Il ressemblait à une fourmi mal-dégrossie, avec une ossature apparente tant il n'avait pratiquement pas de chair sur les os, ainsi qu'une peau très fine, ridée et parcheminée à l'excès. En ce point, il était presque semblable à tous les indigents qui rodaient dans les ruelles sombres, pourries et malfamés. L'homme était vêtu d'habits vieillis depuis des lustres, trop large pour son gabarit de branche noueuse élastiquement agrandie trop vite.

Le vieil homme hocha la tête d'un air entendu.

- Peu importe, tant que ton âme reste à la lisière de l'outre-monde, tu seras parfait pour ce que j'ai prévu d'accomplir.

Il ne comprenait pas ses paroles et était également incapable de répondre d'aucune manière. Il était juste là, en un esprit entravé dans un réservoir devenu inutile... Tellement détaché.

L'homme l'examina avec plus d'attention, une moue dubitative sur le visage.

- Par contre, se serait ballot qu'un esprit aussi puissant et retors que le tiens finisse par s'échapper de son réceptacle et traverse les limbes, entre notre monde physique et celui du Seigneur Miërkshem.

Miërkshem... La Mort... Depuis aussi loin qu'Il s'en souvenait, il avait toujours su quel nom était rattaché à quel Seigneur des Eléments, sans jamais savoir d'où venait cette connaissance. Certainement issu du ventre même de sa mère ou d'une époque dont il n'avait pas la souvenance, trop bébé pour se rappeler.

Le vieillard pencha la tête et rectifia.

- Hum... devrais-je dire que ton réceptacle est "déjà mort" ? Hum... il semble que ce soit grandement le cas... C'est très bien.

Il hocha la tête, un brin satisfait et pensif.

- Ne te fais donc pas de bile, mon garçon, je suis un Mage talentueux et expérimenté. J'ai appris auprès d'un ancien Mage royal, un Reptilys, qui avait jadis participé à l'Nvoicéat. Je connais donc bien des sorts... Et justement, je possède une vieille magie qui va nous être fort utile et te remettra probablement d'aplomb, si tant est que tu respectes certains engagements sans clamser... C'est d'ailleurs en cela que réside toute la complexité de ce sort.

Les Diamants du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant